Chapitre 2

355 30 0
                                    

_ ay wa ndokh, ndokh bou sedd ba ngi ni ay wa ndokh ( venez achetez de l'eau fraiche)

Ça fait une semaine que j'étais devenu une vendeuse d'eau fraiche sur l'autoroute de la patte d'oie car après plusieurs jours à explorer toutes les rues de Dakar sans trouver aucun emploi j'ai fini par baisser les bras. Mais heureusement ma voisine et meilleure amie Aïda m'a proposé de faire la même chose qu'elle c'est à dire devenir une Bana- bana sauf qu'elle à la place de l'eau vendait des paquets de mouchoirs, mentholum, menthe fraîche et tout.
Au début c'était pas facile de convaincre mes parents de me laisser travailler mais selon eux ce n'était pas à moi de travailler mais à eux de le faire car c'est leur rôle en tant que parents de prendre soin de nous. Je leur ai rassuré du mieux que je pouvais et leur à fait comprendre qu'on pouvait nous aussi prendre soin d'eux comme eux le font pour nous. Finalement ils ont fini par accepter. Alors dès le lendemain je me suis mis à la recherche d'un travail mais comme je ne trouvais rien j'ai décidais de me lancer sur ça en entendant de trouver quelques choses de plus concret. En plus ça marchait super bien. Je pouvais vendre deux voir même trois paquets d'eau chaque jour. Le seul hic dans tout cela était le soleil, je devais la supporter toute la journée et le fait de courrir derrière les voitures et tout c'était pas bon pour moi puisque j'étais asthmatique depuis toujours c'est à dire à la naissance. Mais bon je dois faire avec.

Profitant de l'embouteillage, je circulais entre les voitures pour vendre mon eau tout en répétant la fameuse phrase.

_ ay wa ndokh, ndokh bou sedd ba ngi ni, Ay wa ndokh ( achetez de l'eau fraiche)

J'étais tellement dans mes pensées
que je n'entendais même pas l'homme qui était dans le pajerot
noir juste à coté de moi m'appeler.

_ Mlle ???

Je me retournais et là je tombais sur un de ces regards, Oh my God, ces yeux waouh. Je n'ai jamais vu de si beaux yeux de toute ma vie. Un regard si perçant d'un gris si intense.
Je le comtemplais comme pas possible et lui aussi n'était pas en reste. Je continuais à le fixer jusqu'à ce qu'il me tire de mes pensées à nouveau.

_ Mlle??

_ hum...

_ vous allez bien?

_ oui ça va, j'étais juste dans mes pensées

_ ah oui ça se voit me repond-il avec un petit rictus moqueur sur le visage

_ vous voulez?? lui dis je un peu mal à l'aise

_ deux sachets d'eau s'il vous plait

_ euh... de 25f ou 50f ? Oh mon dieu cet homme me trouble. je ne peux même pas étaler une phrase sans bégayer. En plus il ne m'aide pas du tout en me fixant comme ça. Mon dieu je crois que je vais m'étouffer à force de bloquer ma respiration.

_ de 50f

Je pris deux sachets d'eau de 50 dans mon panier et les lui remit

_ tenez lui dis je d'une petite voix

_ merci répondis t'il en me tendant un billet de 1000f

_ euh monsieur j'ai pas de monnaie

_ alors prenez la monnaie

_ non non attendez je vais chercher de la monnaie. Je reviens vite fait

_ non ne vous en faites pas, je vous est dis de la garder

_ non je reviens tout de suite répondis je en commençant à m'éloigner pour aller demander à Aïda de me faire de la monnaie, mais pile à cet instant les voitures commençaient à recirculer ( je ne sais pas si ça existe Mdr gspr juste que vous avez compris ce que je veux dire ). Donc il était obligé de suivre la file alors avant que je ne revienne c'était trop tard, il était déjà parti.
Je restais là à regarder la voiture s'éloigner jusqu'à disparaître de mon champs de vision.

◆◆◆◆◆◆◆◆◆◆◆

Je rentrais chez moi tellement fatiguée que je ne sentais plus mes jambes. Je trouvais mes parents assis devant leur chambre. Je l'ai salua et traça directement ma route. Tout ce que je voulais c'était juste plonger dans mon lit et c'est ce que je fis des que j'entrais dans la chambre. Fatima n'était pas encore là. J'avais du temps pour dormir et retrouver mes forces avant de préparer le dîner.  Mais il y avait dans tout ça quelques choses qui m'intriguait. Cet Homme, j'arrive pas à me le sortir de la tête. Et sa monnaie j'étais décidé à le lui rendre quand on se reverra.
Mais tous ça m'importait peu en ce moment tout ce que je voulais c'était juste un bon sommeil.

Je me réveillais vers 23h et trouvais Fatima dans la cuisine entrain de faire la vaisselle.

_ Fati da nguène reer ba paré? ( Fati vous avez déjà diné?)

_ oui

_ pourquoi personne ne m'a réveillé

_ c'est papa qui a dit qu'on te laisse te reposer parce que tu avais l'air fatigué quand t'es rentré. Prend le bol posé sur le gaz, il y'a ton dîner

_ non merci

_ quoi tu ne mange pas t'est malade?

_ non soeurette t'inquiète pas c'est juste que j'ai pas faim

Je pris un banc et m'installais a ses côtés.

_ qu'est ce que tu fais ? me demanda t-elle?

_ Je t'aide ça ne se voit pas

_ non je veux pas de ton aide, lève toi et va te reposer, aller ouste

_ mo ki dou yem, arrête de parler et lave les bols way

_ Khadija va te reposer, je peux me débrouiller seule tu sais

_ oui je sais je veux juste qu'on aille plus vite, demain tu dois aller à l'école et il va bientôt être minuit

_ ah c'est vrai ça, Tu compte pas aller travailler demain khana

_ Oui je veux me reposer

_ oui faut que tu te repose, t'a pas l'air bien

_ C'est juste la fatigue, maintenant lave les bols et arrêter de me regarder comme ça

_ tchipppppp

_ A qui tu tchip

_ au mur

_ c'est mieux pour toi

Quand on eut fini, on partit se coucher et à peine poser la tête sur l'oreiller que c'est reparti pour un nouveau voyage dans le pays des merveilles...

Khadija Où les histoires vivent. Découvrez maintenant