VI - Oublie et souviens-toi.

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Pdv Eren.

La pièce était noir. Où suis-je ? Cette question est si simpliste, si banal, si déjà vue. Mais en même temps, lorsqu'on se retrouve on-ne-sais-où, n'est-ce pas légitime de se la poser ? Peut-être que pour avoir un aperçu du lieu, je devais faire appel à mes autres sens. Mais mes mains sont ceinturées dans une corde rigide qui d'ailleurs m'irrite la peau. Il me restait l'ouïe, l'odorat et le gout. Étant donné la position assise, ma langue ne me servirait pas à grand chose, encore était -il qu'elle me semblait sucrée, comme si elle avait caressé quelque chose au goût terriblement attrayant et délictueux. Je tendis donc ensuite l'oreille mais encore là, R.A.S. Contre toute attente, ma petite truffe se manifesta et m'indiqua que l'odeur faisandée était due à l'humidité qui planait. Lorsqu'un sens de nature voulut intervenir, mon pressentiment, il entra en scène sur la musique entrainante des basses battantes cardiales. Après que j'eus manqué un battement pour achever le signal, un bruissement de pantalon se frottant entre eux et des pas légers rapides parvint. Une odeur douce les accompagnaient au contraire du coup qui la précédait.

À ce moment, je me suis senti dans le passé, comme dans mon ancienne ville natal. Une chaleur qui s'empare de moi et qui m'entraine à l'air frais, hors des ténèbres. Ce réchauffement est pourtant différent, il enveloppe la partie haute de mon corps. Je me sens étreint.

Xxxx

— Jaeger !

" DEBOUT ! J'SUIS DEBOUT !"

C'est en sursaut que je frolai le visage d'un Jean Kirschtein en haut de mon visage, sa tête d'abruti fini me convainquit d'abandonner le royaume des songes - si cela en était - et de mettre pied sur le sol...... vraiment gelé.

— Le Caporal aimerait s'entretenir avec toi ! Vas-y..

— Hm... Pourquoi brailles-tu dès le matin hein..?

Déjà une semaine que l'on se connaît, lui et d'autres personnes qui résident dans ce même dortoir, et je ne m'y habitue pas. Cependant, ça va seulement être là deuxième fois depuis mon arrivé que je vais à l'encontre du Caporal. Ce n'est pas que je l'aime pas, ce que sa présence me met mal à l'aise, son regard menaçant envers moi, comme si j'étais menaçant. D'un côté, ces tâches à effectuer m'ont mis de côté mes pensées de deuils pour celle qui m'a tous pris il y a peu, non, qui a pris sa vie et l'a emmené loin de moi, avec mes sentiments. Maman...

Je me souviens encore de ma première nuit ici. Cauchemars sur cauchemars s'en sont suivis et ce, durant le même temps nocturne. Je voyais ma mère mourir, à chaque fois différemment, et ce dans un cercle vicieux. Même en ayant l'impression d'avoir déjà vécu ce moment, j'étais impuissant, incapable de la sauver.

Mes pensées m'aiderent à m'habiller sans m'en rendre compte, étais-je épier ?..

— Kirschtein, tu seras gentil de..

— Je te reluquais pas, calmos. Juste, c'est quoi cette marque ? Dit-il en s'attardant sur mon dos.

"De quoi me parle ce bouffon ?"

Je n'avais pas envie de répondre à sa curiosité - surtout que je ne voyais pas de quoi il voulait débattre - et une fois mon uniforme mal enfilé, je sortis.

La vingtaine de personne présente le long des couloirs m'adressait des yeux suspicieux auxquels je répondis par un sourire hypocrite me barrant le visage. Il est vrai qu'ils peuvent se méfier. Pendant mes insomnies, je devenais incontrôlable et pourtant, une partie de moi était en éveil. Malheureusement, je ne pourrais dire ce que j'ai prononcé pendant ce dodo. Paraît-il que le Caporal - encore - a pris la situation en main et de ce jour, mes rêves (?) se récidivent sans cesse.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 11, 2016 ⏰

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