Elle se relève, égarée, qu'a t-il bien pu se passer ? Elle se pose chaque jour la même question, attendant la réponse en sachant qu'elle ne viendra pas. Elle se regarde dans le miroir, cet ancien objet dont la seule préocupation et de refléter l'enveloppe charnelle des êtres, elle ne nomme pas ces créatures "humains", car ce qu'ils démontrent n'a rien d'humain, ils ne méritent pas de se nommer ainsi. Ses longs cheveux d'ébène encadre son visage qui lui même a quelques égratinures. Elle a des cernes, trop, peut être, pour son âge. Sa robe de lin lui colle à la peau - ils auraient dû essayer d'être plus doux cette fois- :
-Tu sais très bien comme moi qu'ils ne seront jamais doux.
Où se trouve t-elle? Une pièce dont les murs chenus sont éclairés par une faible lumière jaunâtre, une petite coiffeuse couverte de poussière se trouve au coin, une légère brise la fait frisonner, la fenêtre est ouverte. L'immense miroir trône au milieu de la pièce, un lit est placé en face de cette dernière. La chambre est malgré tout agréable, malheureusement se qui se déroule ne l'est pas autant. Si seulement elle pouvait encore avoir douze ans, tout était si doux à cette époque, si innocent. L'innocence, voilà ce qui lui manquait, elle se souvient encore de cette nuit, cette nuit où son innocence s'est évaporée. Triste nuit, trop jeune, beaucoup trop jeune. Elle se souvient de ce qu'il lui avait dit: - Toi, je ne t'oublierais pas