Val Royeaux. Le joyau d'Orlais. Elaïs descendit de son cheval et le prit par la bride. Elle avait troqué sa robe et son bustier compliqué pour des vêtements de voyage plus agréables et pratiques. Elle n'avait pu s'empêcher toutefois de les faire orner de discrets détails argentés. Elle lissa son manteau de cuir pourpre et débarrassa son pantalon gris de la moindre trace de poussière. La cavalière ne tarda pas à trouver le palais où elle était attendue. Elle serait accueillie par la famille des "De Fauvettes". Elle dépassa la grande porte aux lions bordée de haies de buis. Un elfe roux au visage émacié constellé de tâches de rousseur esquissa un timide salut, et sans un mot présenta sa main. Il s'attendait à ce qu'Elaïs y mette les rennes de sa monture, mais au lieu de cela, elle lui glissa une pièce en le remerciant pour son accueil. Devant son air horrifié, elle finit par lui confier son cheval. Tout en lui glissant une seconde pièce, elle lui dit tout bas: "assure toi qu'il soit bien soigné. Et vas t'acheter de quoi manger."
Elle était désormais devant la grande porte d'entrée en acajou laqué de l'entrée. Un major d'homme en livrée blanche s'empressa de lui ouvrir, puis de la faire annoncer.
Ce fut une dame qui l'accueillit, toute en poudre et en dentelle. Comme elle descendait les marches, on pouvait remarquer que sa robe exagérément bouffante occupait presque la moitié de l'escalier monumental.
Elaïs esquissa un salut respectueux en se penchant en avant. La dame souleva légèrement les pans de son vêtement, et lui répondit. Derrière son masque, elle dévisageait Elaïs.
"-On ne m'avait pas informée que vous étiez une elfe."
Elle avait prononcé le dernier mot avec un timbre plus pincé que le reste de la phrase. Elle s'était retenue de dire "oreilles de lapin" par souci de convenances. L'elfe en question se demanda combien de fois la jolie bouche rose avait ainsi dénigré les non-humains, tout en s'empiffrant de macarons. Orlais et ses préjugés. Son décorum dégoulinant d'hypocrisie. Elaïs joua la carte de la subtilité: elle était ici en mission. Pas besoin de provoquer ceux qui la payaient.
"-On ne m'avait pas dit que vous aviez tant de goût pour la décoration. Ce sont des vasques à vin antivannes?"
Le compliment atteignit son but et derrière les fards et le masque, la noble rougit.
"- Veuillez m'excuser. J'aurais du faire confiance à Léliana, je vois que vous vous y connaissez!"
Ce disant, elle invita l'elfe à la rejoindre, et la détailla de haut en bas.
"-Je vais vous présenter vos appartements. Je demanderai à Dauriellin de vous préparer un bain pour vous détendre avant le repas."
Les bottes d'Elaïs laissaient dans le tapis bleu des marques poussiéreuses.
"- Dites-moi ma chère, avez-vous une robe dans vos valises?
- Bien sûr. Plusieurs à vrai dire. Du couturier Oreste delle Monto. Oh mais vous le connaissez j'en suis sûre!"
Elle en avait évidement entendu parler. Oreste était le dernier couturier en vogue. Il faisait fureur dans les salons, tant du point de vue de s es vêtements innovants que de son tempérament sulfureux. Madame De Fauvettes manqua de se décrocher la machoire.
"- Si vous le désirez ma Dame, je peux intercéder auprès de lui. Tournez-vous que je prenne vos mesures...Par les dieux quelle taille si fine!"
Une conversation désuète, un peu de flatterie. Passer pour quelqu'un de suffisamment superficiel pour que la noble lui accorde sa confiance. Marie De Fauvettes était jeune et peu habituée au noble jeu et ses principes. Elle prit ses deux mains dans les siennes et s'exclama:
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Celles Qui fuient
AdventureVlademiel est l'inquisiteur. Sans pitié, il tente de se servir d'une Inquisition à peine fondée pour parvenir à ses desseins et permettre au clan Lavellan de gagner en puissance sur un continent qui peine encore à accorder aux elfes les mêmes droits...