Escaped | Harry Styles

Escaped.

Prologue.

«De toute façon, tu ne peux partir comme ça. Explique moi qui t'offrira un logement sans rien en retour? Ne sois pas idiote, sans argent et sans moi, tu ne peux rien faire.»

Il s'approcha dangereusement mais j'avais pris l'habitude de me reculer depuis que je vivais avec ce monstre qui me terrifiait. Ses grands yeux sombre me dévisageais avec une certaine arrogance qui ne faisaient que m'alarmer encore plus. Ce n'était décidemment plus le même.

Tous ces mois passés dans la souffrance, dans la peur qu'il ne recommence. Tous ces mois à me persuader qu'il m'aimait et que tout ça n'était qu'un mauvais rêve, que j'allais me réveiller dans ses bras.

Mais il me fallut beaucoup de temps pour me convaincre que ces horreurs qu'il m'avait fait endurer, ce silence que je devais préserver, un lourd secret maintenant impossible à garder n'étaient pas un simple cauchemard, mais simplement la réalité. Une triste et affreuse réalité.

Il avait raison. Sans argent, je n'aurais absolument nul part ou loger, rien à manger et aucun abris pour me protéger de l'hiver qui approchait à grands pas. Mais la peur qu'il me fait éprouver ne fait que me renforcer.

Je ne réalisait pas encore à quel point j'avait été stupide. Stupide de l'avoir laissé me mener dans un piège qui se refermait sur moi petit à petit, et naïve de l'avoir écouté et qu'il ai réussi à me convaincre de venir habiter avec lui à seulement seize ans. J'étais amoureuse.

J'ai à présent dix sept ans et ça fait maintenant un an que j'endure tout ça. Un an qu'il refuse de me laisser voir ma famille qui doit être morte d'inquiétude. Et un an que je cherche désespérement le courage de m'en aller d'ici, de cet enfer où le diable est un homme de vingt quatre ans, l'homme le plus violent qui soit sur Terre.

«C'est terminé Aaron, je ne veux plus subir ça. Adieu. »

Un sourire se forma sur son visage sans pitié que j'en avais assez de voir.

«C'est dommage de mourir à ton âge, car tu ne vas sûrement pas survivre avec ce froid.»

Un frisson me parcourut l'échine quand j'ouvrit la porte de la maison et en sentant le froid qu'il faisait à l'extérieur. C'est vrai que cette année, l'hiver est rude mais il faut absolument que je m'en aille d'ici.

Je réajusta mon bonnet et glissa mon sac sur mon épaule en sortant de la maison de l'horreur, heureuse de pouvoir enfin me dire que plus jamais, je ne subirais ça mais terrifiée par le monde extérieur que je n'avais pas eu l'occasion de voir depuis un an.

Je descendais lentement les marches du grand perron tout en observant autour de moi quand sa voix rocailleuse me parvint pour la dernière fois.

«Aurevoir Kaitlyn.»