Knockin on Heaven's door 2.La lumière

2 - Les Murmurés

     Jimmy marche devant nous d'un pas assuré et vif. Nos vêtements sont lourds, mais il semble ne pas en tenir compte. Il nous a assuré que nous aurons des habits secs une fois arrivés chez lui. Ici on ne parle pas en kilomètres, ni même en pouces, mais plutôt en temps de marche. A en croire ses affirmations, nous en avons pour un peu plus de quatre heures à pieds. Le vent est moins violent au milieu des arbres, mais on l'entend souffler fort dans les cimes. La forêt est inquiétante, très sombre. La lumière du soleil a du mal à passer au travers des feuillages. Des sifflements stridents, des claquements, des tintillements de clochettes nous font sursauter à chacun de nos pas. Laura est aux aguets, et renifle ça et là ces odeurs nouvelles.
     Le corps d'Hannah est toujours lié à celui de Jimmy par leurs poignets. Il la force à avancer, la traînant un peu à cause de sa lenteur. Je donne un coup d'œil à Hannah, sous sa forme fantomatique, qui s'est inconsciemment rapprochée de moi. Elle observe tout autour d'elle, subjuguée par les lumières scintillantes qui apparaissaient de temps à autre dans les feuillages, suivis de petits cris cristallins. Elle semble tout de même avoir un peu peur, mais elle se ragaillardit lorsqu'elle s'aperçoit que je l'observe. Je me demande combien de temps elle pourra m'en vouloir. Et surtout, combien de temps lui faudra-il, pour qu'elle se rende compte de ce que j'ai traversé pour elle. De la chance ce qu'elle a d'être en vie. Enfin, pas tout à fait pour l'instant. Mais je suis sûre que nous trouverons une solution ici.
     - Jim, qu'est ce qu'on entend ? Je demande afin de mettre des mots sur ce qui nous entoure.
     - C'est les petits peuples. Ils vivent dans les arbres.
     - C'est quoi les petits peuples ? questionne Hannah, que personne n'entend.
     - C'est quoi exactement ? je demande pour elle.
     - Les petits peuples sont composés de la tribu des fées et celle des cœurs en cage. Ils ont peu de pouvoir ici, mais ils sont très utiles au bon fonctionnement de la vie de la forêt. Les fées sont là pour exécuter les changement de saison en accord avec les Eléments. Les cœurs en cage sont... comment dire ? Amoureux de l'amour. J'ai du mal à les comprendre. Je pense que c'est le peuple le moins utile de tout Lôghoria ! Ils se font berner sans arrêt ! Ils sont trop gentils avec tout le monde.

     Au bout de plusieurs heures, la nuit commence à tomber. Jimmy assure que nous arrivons bientôt, mais au final nos vêtements ont finis par sécher d'eux même. Hannah a disparu deux ou trois fois, s'arrêtant pour admirer les nouveautés qu'offrent les bois de Lôghoria. Mais à chaque fois, elle réapparait près de nous. Elle semble s'être fait à ce changement, mais elle refuse toujours de me regarder. A bout de jambes, nous arrivons devant ce qui s'apparente à un village. Il dénote totalement avec l'environnement sauvage qui l'entoure. Devant la grande muraille en verre, qui encercle les habitations, Jimmy annonce :
     - Nous sommes arrivés.

Ce mur, érigé devant nous, protége un village fait de maisons toutes similaires, implantées de façon très géométrique. De taille moyenne, toutes faites de murs blancs dans l'architecture minimaliste. La nuit à présent bien installée, nous distinguons les lumières qui éclairent les rues par les immenses baies vitrées des habitations. Jimmy pose sa main sur le mur en verre qui barricade le village. Celui ci disparait petit à petit comme par magie, en formant une ouverture circulaire autour des doigts de notre Murmuré. Il nous fait signe d'entrer. Laura, et moi passons les premiers, suivi de l'esprit de ma belle. Puis Jimmy fait avancer notre zombi pour qu'elle passe devant lui. Un fois qu'il retire sa main, la paroi en verre se reforme derrière nous.

     - Je vous souhaite la bienvenue chez les Murmurés, déclare Jim.

A peine a-t-il dit ces mots, que deux hommes s'approchent de nous. Ils ont la même taille que Jimmy, mais ils sont tout deux beaucoup plus âgés. Leur crâne et joues rasés à blanc. Ils portent des vêtements noirs prés du corps, mais dans une matière extrêmement souple, similaire à du cuir fin. Tout deux sont chaussés de la même paire de bottes, noire elle aussi. Ils semblent beaucoup moins ravis que Jimmy de nous accueillir. Ils nous dévisagèrent de la tête aux pieds. Le premier s'adresse à notre ami :