Chapitre 2

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Je me réveille en sursaut et jette un coup d'œil à mon réveil. 7:12. Super, je vais manifestement être en retard pour mon premier jour à la fac. J'aurais pu espérer mieux comme première journée.

Je me précipite dans le couloir en attrapant un peignoir au vol et je cours vers la cuisine. Pas le temps de prendre un petit déjeuner correct, une pomme fera l'affaire. Le fruit à la main, je retourne dans ma chambre en claquant la porte. J'attrape mon jean taille haute fétiche et un T-shirt blanc absolument pas repassé. Ma pomme terminée, j'emprunte la direction de la salle de bain. J'entends Alfa me crier du bout du couloir de me dépêcher. Je me brosse les dents, passe rapidement la brosse dans mes cheveux, un petit coup de mascara et je ressors, encore une fois, en trombe de la salle de bain. Je saisis mon sac posé sur le tabouret dans le couloir avant de rejoindre Alfa et mon père devant la porte de l'appartement.
Il est 7h31, nous devons être là bas à 8h00 et il faut une demi-heure de route pour arriver jusqu'à la fac. Ça risque d'être juste en espérant qu'il n'y aura pas d'embouteillages. Dans la voiture, Alfa me rappelle à quel point j'ai loupé une occasion de ne pas être en retard pour une fois, que ce jour n'était pas seulement important pour moi mais aussi pour lui. Je reste silencieuse, quand il est énervé comme ça, il est inutile de riposter, il vaut mieux le laisser se calmer. Mon père quant à lui reste interdit. Il n'a pas l'air dans son assiette, un peu inquiet ou triste, ou peut être les deux.

- Vous allez me manquer les enfants...

Alfa cesse immédiatement de me réprimander et ouvre de grands yeux en direction de notre père. Ça ne lui ressemble tellement pas de dire ça, d'habitude il est plutôt fier, et froid alors qu'il nous dise ça comme ça nous étonne moi et Alfa. Assis sur le siège passager, mon frère ne cesse de fixer mon père. Il arrive cependant à lui répondre en bafouillant :

- Toi aussi papa...

Assise sur la banquette arrière, j'enroule mes bras autour du cou de mon père. La peur due à mon entrée à la fac disparaît. Il n'y a plus que nous trois dans cette voiture, et une tendresse qui s'était faite rare depuis l'accident.

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Arrivés sur le campus, j'embrasse une dernière fois mon père et Alfa se contente de lui faire une accolade. Nous lui disons un dernier au revoir et nous nous précipitons vers l'entrée. Il était écrit sur le site de la fac que nous devions nous présenter à l'amphithéâtre pour la répartition dans les classes. Nous suivons les panneaux toujours en courant, quelques étudiants traînent encore dans les couloirs, mais nous n'y prêtons pas vraiment attention. Une fois arrivés devant la grande salle où des élèves entrent encore, moi et Alfa échangeons un regard entendu. C'est le moment de nous séparer, il doit aller dans la rangée du milieu puisqu'il entre en deuxième année et moi dans celle de gauche. Il me glisse quelques mots à l'oreille avant de s'éloigner.

"Ne t'en fais pas, ça va bien se passer, et je serai toujours là pour toi."

Ces mots me réconfortent. Il est la seule personne que je connaisse et sur qui je puisse réellement compter.
Je vais m'asseoir dans la rangée des premières années, à coté d'une fille avec des longs cheveux roux ondulés, et des yeux d'un bleu profond. Je décide de me présenter.

- Salut, je m'appelle Lucie.
- Lisa, enchantée !

Elle a un petit sourire enjoué et elle semble ne pas avoir froid aux yeux.

- Tu ne ressembles pas du tout à une new-yorkaise.

Elle laisse échapper un petit gloussement. C'est vrai qu'avec mon T-shirt mal repassé, je dois ressembler à une paysanne qui vit dans la cambrousse.

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