"Arrivée du train dans cinq minutes."
Transmis par les micros de la station, ces mots sont à peine entendus à travers le brouhaha des travailleurs matinaux qui discutent vivement.
Chacun d'eux a une destination différente.
Chacun d'eux a des pensées différentes.
Chacun d'eux a une vie différente.
Planté en plein milieu de la station souterraine se trouve le banc, dont nous allons parler.
Qu'y a-t-il de si spécial à propos de ce banc?
Est-ce les vieilles gommes collées en-dessous par des gens trop pressés?
Ou bien la petite gravure faite à la main Éloïse + Robert?
Cela pourrait aussi être le dessin obscène visible sur le dossier?
Mais ce n'est pas ça. C'est beaucoup plus.
Ce banc a une... Des histoires.
Même si cet objet est inconscient, chaque personne, chaque parole l'ayant frôlé restera une marque invisible à jamais.
Témoin d'amour et de haine, de réussites et d'échecs, d'espoir et de peur, tout est gravé.
Pas dans le bois, bien sûr. Je parle d'une gravure dans l'histoire de l'humanité, si minuscule que personne ne la remarque. Mais tout de même existante.
C'est ce qui rend ce banc si spécial. C'est un de ces lieux où la gravure se crée, une des marques faibles de notre passage dans cette réalité éphémère.
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Le banc de métro
Short StoryDes gens. Des gens de toutes les couleurs. Des hommes et des femmes. Des personnalités semblables et divergentes à la fois. Des hétérosexuels, des gais, des bisexuels, des transgenres, des queers. Des milliers de situations différentes. De la naissa...