Parfaits... Ou Presque.

La Résistance

Lorsque je me réveille, je suis allongée sur un lit aux draps blancs. Un rideau blanc m'empêche de voir autre chose que mon lit. 

Soudain Peter rentre en trombe dans la "pièce" et se jette sur moi. Je crois que j'ai raté un épisode. Il n'est pas censé me détester ? Je lui rend tout de même son étreinte. Zack rentre à sa suite et reste debout à nous regarder nous enlacer mon frère et moi.

Lorsque Peter me lâche enfin, il me prend le menton et des larmes apparaissent au coin de ses yeux.

"Désolé d'avoir douté de toi sœurette"

Je hausse les épaules. L'important est qu'il ne m'en veuille plus...

Soudain quelque chose me frappe. Pourquoi je suis à l'infirmerie ? Je me redresse brusquement et regarde le cathéter enfoncé dans mon avant-bras. Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Et soudain cela me revient. Aurianne. Michael. Maman. Peter. Aurianne à nouveau, qui devient folle. Qui récite des paroles étranges. Qui s'agrippe à moi comme si sa vie en dépendait. Mes forces qui commençaient à me quitter. Sébastien qui nous sépare. Aurianne qui s'évanouit, puis moi quelques instants après.

Je regarde mon frère en fronçant les sourcils.

"Où est Aurianne ? Elle va bien ?"

Mon jumeau ne semble pas en savoir plus que moi. C'est Zack qui me répondit avec un sourire en coin :

- La petite princesse dort encore. Elle a un peu trop puisé dans sa magie. C'est assez fatiguant de dire une prophétie.

On dirait qu'il parle chinois, parce que je n'ai rien compris du tout. Juste Princesse bla bla bla magie bla bla bla fatiguant. Attends, princesse ?! Ils sortent ensemble ?

J'insiste tellement pour la voir que Zack finit par soupirer et appeler une infirmière. Non mais qu'est ce qu'il a cru franchement ? Je viens de retrouver ma meilleure amie d'enfance, je vais pas la laisser comme ça !

Lorsqu'enfin une infirmière arrive et m'enlève mon cathéter, je me rue vers la "chambre" d'Aurianne. Quand je la trouve, Sébastien et Cameron sont assis à côté d'elle. Le premier dort en lui tenant la main et le second caresse ses cheveux l'air pensif.

Et bien...si Aurianne est leur amie, peut-être qu'ils ne sont pas si méchants et fous que j'ai pu le croire ? Je m'approche du lit de mon amie d'enfance et m'assois au bord.

Cameron semble enfin remarquer ma présence. Je me demande toujours comment il fait, sachant qu'il est aveugle. Il faudra que je demande à Auri. Il enlève sa main des cheveux de cette dernière avec un air gêné. Puis il se lève et sort de la salle.

Je prend donc sa place sur la chaise et attrape la main de mon amie. Elle a reprit des couleurs, elle ne semble plus mal en point comme toute à l'heure. Ses cheveux bouclés sont éparpillés autour de sa tête, comme un soleil.

Endormie, elle ressemble encore plus à Michael...

Je cours en riant avec Peter et Aurianne dans les couloirs. On est censés faire la sieste, mais nous on a pas envie ! On va se cacher dans le salon des domestiques. Il n'y a personne à part Michael.

J'échange un regard complice avec mon jumeau et ma meilleure amie. On se munit de feutres qui trainaient et on s'approche de Michael en retenant nos rires. On se met à dessiner sur son visage pendant qu'il dort, même que Peter lui a fait une belle moustache !

Soudain il se réveille et nous aperçoit, nos feutres à la main. Il fronce les sourcils et nous regardent tour à tour, avec nos grands sourires innocents.

Et puis il se met à nous courir après et à nous chatouiller.

Ce fut l'une des plus belles après midi que j'ai jamais vécu.

Une main vient essuyer les quelques larmes qui ruisselaient sur mes joues. Je baisse la tête pour découvrir Aurianne qui me fixe avec un sourire triste.

"Je n'aime pas quand tu pleures. Ça me rappelle de mauvais souvenirs."

Je hoche la tête en caressant ses cheveux. J'observe un point et divague dans mes pensées. Elle finit par soupirer et se redresser.

"Qu'est ce qu'il y a ? Je te connais, quelque chose ne va pas" murmure-t-elle à mon intention.

Je plonge dans ses yeux bicolores et le torrent de souvenirs qu'ils amènent.

"C'est censé bien aller ? Mais bon sang Aurianne ! Tu as failli mourir et j'ai eu peur, si peur de te perdre à nouveau... Et puis c'était quoi ce charabia que tu as dit ? Pourquoi t'étais comme ça bordel ?! Pourquoi je suis ici ?" je me mis à sangloter. "Est-ce qu'ils me veulent du mal ?"

Mon amie me prit dans ses bras et me serra fort contre elle. Je ravalais mes larmes, cela ne m'apporterais rien de pleurer, après tout elle était là, vivante, dans mes bras. Plus rien ne pouvait lui arriver.

Enfin, c'est ce que je pensais...

"Écoute Noélia. Je sais que cela ne sert à rien de te mentir alors je vais être franche avec toi, d'accord ?" finit-elle par me répondre. Je hochais la tête et elle poursuivit : "C'est vrai, ce que j'ai fait était risqué et j'ai bien failli y passer. Mais j'ai puisé dans ton énergie pour tenir bon. Désolé pour ça d'ailleurs... Je te promets que je ne le referais plus."

Tant de questions se bousculaient dans ma tête, mais lorsque j'ouvris la bouche, elle me coupa :

"Pour le reste, tu ne crains rien ici. Nous sommes dans le Quartier Général de la Résistance. Personne ne te veux de mal, on a besoin de toi Noélia."

Je ne comprenais pas tout, à part que Peter et moi nous étions en sécurité ici. Un soupir franchit mes lèvres ainsi qu'un sourire. Qui se fana rapidement lorsque je constatais qu'elle n'avait pas répondu à une de mes questions, l'une des plus importantes.

"Aurianne, dis moi pourquoi tu étais dans cet état la. Pourquoi tu bégayais des choses étranges. Et pourquoi est-ce que je suis ici. Pourquoi...vous avez besoin de moi ?"

Elle soupira et passa une main dans ses cheveux. Elle jeta un coup d'œil à Sébastien qui dormait toujours puis elle se rapprocha de moi et me dit sur le ton de la confidence :

"Si j'étais comme ça Noélia c'est parce que je peux voir le futur. Et que j'étais en train de dire une prophétie. Une prophétie dont nous ne connaissions que quelques mots. Une prophétie sur la fille aux yeux violets. Une fille qui renversera le pouvoir, comme le souhaite la Résistance. Une prophétie qui parle de toi, Noélia. C'est toi la fille que nous avons tant attendue."