Remember Me || Muke

23.

Michael avait longtemps hurlé son désespoir. Voir le corps de Luke, allongé par terre, inconscient, sa tête entre ses mains tremblantes, cela était insupportable. Le blond pâlissait lentement, et la flaque de sang continua inlassablement de s'étendre autour de lui telle une auréole.

Michael se releva en chancelant, les genoux tremblants et couverts de sang, comme ses mains pâles. Il concentra le peu de force qu'il lui restait à sortir son téléphone et à appeller le premier numéro apparant.

Au bout de quelques sonneries, une voix masculine répondit.

"Alors, comment ça s'est passé ? Il te reparle ?"

"Cal, je.... il... du sang... il est tombé... je, il est inconscient putain Cal, je l'ai tué, je l'ai... tué" Michael n'arrivait même plus à parler tant les larmes dévalaient ses joues.

"Michael ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Michael ? Non Mike pas une crise, non respire calmement, j'appelle les pompiers et toi tu inspires, tu expires." Le ton calme de Calum céda la place à la panique.

Le coloré ne put répondre, son souffle s'était coupé, ses mains tremblaient violement, l'air ne rentrait plus dans ses poumons. Il sentit ses jambes être prises de spames. Il reconnaissait malheureusement si bien les signes de ses précédentes crises.

Ses mains, incapables de tenir le téléphone plus longtemps, le lachèrent. Michael sentit sa vue se brouiller, en plus des larmes, son cerveau ayant du mal à fonctionner. Ses jambes ne le supportêrent plus, et il s'écroula par terre, le souffle toujours coupé, inconscient.

Un bruit régulier réveilla Michael. Un bip incessant et sonore qui le dérangeait. Pourtant, il faisait noir. Il ne voyait rien. Alors il prit conscience que ses yeux étaient fermés. Lentement et difficilement, il les ouvrit sur une pièce peu éclairée.

L'ensemble semblait blanc. Plusieurs machines étaient disposées à ses côtés. À sa droite, une fenêtre laissait passé la faible lumière. Michael remarqua qu'il faisait nuit dehors, ce qui expliquait la luminosité quasiment inexistante.

Il tenta de se redresser, mais il ne récupéra qu'un étourdissement. Il s'appuya sur sa main, mais tira sur les fils qui reliaient la machine bruyante au masque acollé à sa bouche et déclencha une alarme.

Michael se débattit avec ses fils, puis une infirmière surgit dans la pièce, affolée. Elle lui intima l'ordre de ne plus bouger, retira le masque et plaça une aide respiratoire dans le nez de son pacient.

"Vous ne pouvez pas l'enlever, Mr Clifford. Votre crise a bloqué votre respiration, et votre cerveau n'était plus oxygéné. Il va donc vous falloir une bouteille d'oxygène pour pouvoir continuer à vivre. Pour une durée indéterminée, en tout cas. Les séquelles auraient pu être mortelles sans l'intervention des pompiers." Expliqua-t-elle en prenant des notes sur ses fréquences cardiaques.

Michael tenta de parler, mais ce fut l'échec total. Il ne produisit qu'un bref souffle.

"Vous voulez des nouvelles du jeune homme qui était avec vous ?" Demanda l'infirmière. Michael hocha la tête, puis fit un signe pour montrer son désir de le voir.

"Je suppose que je peux faire ça. Sa commotion cérébrale n'était pas trop sévère, mais il est encore dans un coma artificiel, au cas où." Répondit l'infirmière.

Elle aida Michael à s'installer dans un fauteuil roulant, plaçant la bombone sur les genoux de celui ci. Le trajet dura quelques minutes. L'infirmière ouvrir une porte parmis les nombreuses du couloir, et plaça le fauteuil de Michael à côté du lit.

"Je vais terminer ma tournée de surveillance, je reviendrai te chercher ensuite."

Et elle ferma la porte. Michael tourna la tête vers un Luke pâle. Ses cheveux étaient emmélés, ses membres amaigris. Le coloré lui prit délicatement la main, et la serra doucement. A gauche du blond, sur la table de nuit, il remarqua une photo. Deux enfants, dans le sable. Un blond et un brun. Lui et Luke, enfants.