Pieces of Dreams.

Sad mountains.

L’horizon est troublé par la chaleur ambiante, le soleil rayonne de milles feus, mais la légère brise présente à cette altitude rendait l’atmosphère plus légère. Les rires résonnaient dans le col dela montagne, et si on prêtait attention, on pouvait voir quatre silhouettes évoluer dans les reliefs. Les deux premières étaient petites, deux garçons qui avaient l’air d’avoir dépassé la dizaine. Les deux autres étaient plus féminines, et semblaient joyeuses. Heureuses.

Tout à coup, l’un des garçons, le plus petit, courut vers les deux autres. Il s’arrêta devant l’une d’elle, tout souriant.

« Tu veux jouer avec nous ? »

La fille, qui avait l’air jeune, acquiesça avec un sourire en coin amusé.

« Okay, continua le garçon. Moi, je suis Obiwan Kennobi, Tom, c’est Yoda, et toi… T’es la fille de Dark Vador. T’es grosse, moche et conne, c’est parfait ! »

Et avec ces paroles meurtrières, il commença à s’éloigner, prenant de l’avance innocemment. Les rires avaient brusquement cessé, la jeune fille avait blêmi et son sourire avait disparu. Les traits de l’autre femme s’étaient brusquement durcis en une expression fâchée.

« QUENTIN ! Interpella-t-elle le garçon qui s’éloignait sans se retourner. Quentin, on ne parle pas comme ça à sa cousine ! Tu t’excuses !

-C’est bon, tatie, dit la fille en lui offrant un sourire forcé. C’est pas grave.

-Si, il n’a pas à parler comme ça ! QUENTIN !

-Pardon ! Cria le garçon sans vraiment le penser en lançant aux deux filles un regard de reproche. »

La fille était restée silencieuse. Comment il aurait pu savoir, de toute façon ? Qu’elle complexait beaucoup trop, comme la plupart des adolescentes de son âge. Qu’elle en avait pleuré de frustration et de honte. Comment aurait-il pu le savoir ?
Les deux femmes furent rejointes par l’autre garçon, qui semblait perdu.

« Il y a un problème ? Quentin m’a ignoré.

-Il a dit que ta sœur était grosse et moche, lui répondit la femme avec les sourcils froncés. »

Le garçon soupira de dépit, puis se tourna vers la jeune fille avec un regard accusateur.

« Tu lui as fait quoi ?

-Rien… répondit-elle piteusement.

-Il a l’air de vous en vouloir, dit-il en se détournant.

- Il nous en veux parce qu’il nous a insulté. Quelle logique, souffla la fille, en essayant de détramatiser. »

Le garçon se figea, avant de se retourner et de planter ses yeux dans ceux de sa sœur :

« Mais tu peux pas fermer un peu ta grande gueule de temps en temps toi ?! Cracha-t-il en l’assassinant du regard et, quelque part, de ces mots également.

-On ne parle pas comme ça à sa sœur, Tom ! TU T’EXCUSES !

- PARDON ! hurla-t-il, furieux. »

Il fit quelque pas, avant de se raviser et de se retourner. Ses yeux étaient embués de larmes de haine, et ses poings serrés de fureur.

« Si tu savais. C’est qu’une pute, tatie, elle ne mérite PAS MIEUX !

-Tom ! S’écria sa tante, outrée. »

Le garçon partit d’un pas furieux, poursuivit par la femme.
La fille, elle, était resté figée, son bâton de marche dans les mains, son sac sur le dos, le regard fixé sur l’endroit ou sa tante et son frère avaient disparus.
Lentement, elle se tourna vers les montagnes. Ces montagnes si belles, qui paraissaient pourtant si tristes à cet instant. Sa vue se brouilla, alors que ses yeux s’embuaient. Bientôt, une larme coula le long de sa joue, pendit à son menton et alla s’écraser au sol, rapidement suivi d’une autre, et d’une autre encore. Elles creusaient des sillons glacés sur sa peau.
Rien n’aurait pu décrire la souffrance qu’elle ressentait en cet instant précis. Pas même un hurlement, un sanglot, ou même ce silence douloureux qui s’était installé autour d’elle.

Croyez-moi, jamais les montagnes n’avaient parues aussi tristes.