Chapitre 18. L'île de la Peur.

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Tous se redressent immédiatement.

-Nous y sommes ! Lance Nick, fou de joie.

Leurs yeux pétillent de bonheur. Seuls ceux d'André restent figés dans une expression étrange.

-André ? Je demande. Qu'y a-t-il ? 

-Ce n'est pas l'Espagne...Murmure-t-il. 

Les hommes le fixent, incrédules. Les vagues nous poussent vers les terres.

-Que croies-tu que ça soit ? L'interroge Brack.

-C'est trop petit pour représenter un pays.

En effet, plus nous nous approchons, plus nous découvrons la terrible réalité. Formant comme un immense cercle, où de grands palmiers se balancent, une île inconnue s'offre à nous.

-Nous feront tout de même une halte, dit-il, mais soyez sur vos gardes. J'ignore où nous sommes.

La chaloupe a dû mal à avancer. Elle vient de se cogner à du sable. Ayant retrouvés notre bonne humeur, nous sautons à l'eau, impatients d'explorer ce lieu insolite. 

Mes pieds touchent le sable. Je tombe à quatre pattes sur la plage ;  mes doigts effleurent cet élément si doux, si agréable...Cela fait des semaines que je n'avais plus toucher la terre ferme ! Quelle sensation incroyable ! Je me relève et me secoue. A part André et Brack qui attachent la barque ; Alix et Nick ont filés comme des oiseaux s'enfuyant de leur cage. David range son carnet et mains sur les hanches, contemple l'endroit en hochant la tête. 

Willem s'approche de moi :

-Je la sens mal cette île...

-Elle semble déserte.

Il pose sa main sur mon épaule :

-J'ai souvent navigué et croies-moi, plus une île semble vide, plus elle est dangereuse !

Voilà qui est rassurant.

-Il y a des fruits ! Crie Alix, déjà enfuit sous les arbres.

-Ne touchez à rien ! Hurle Willem en courant les rejoindre.

Mais les connaissant, ils en ont déjà avalés une bonne quantité...C'est très calme. Il y a une grande plage dorée, des rochers avec quelques oiseaux, puis la forêt et son aspect mystérieux.

-Regrettez-vous Céline ? Dit brusquement M. Nighton.

-D'être loin de chez moi ? Non. Pas encore.

J'aperçois une grosse tortue qui rampe péniblement. Un oiseau exotique aux couleurs chatoyantes s'engouffre sous les branches. 

-Allons les rejoindre, propose-t-il. 

Côte à côte, nous traversons la plage jusqu'à gagner la fraîcheur du bois. Willem tient dans la main une poignée de fruit et explique à Alix et à Nick pourquoi il faut d'abord réfléchir avant de goûter n'importe quoi.  

-Ceux là ont l'air normaux, dit-il et il nous en tend.

Ils ressemblent à de grosses cerises, mais le goût sucré est délicieux et différent des fruits français. Enfin quelque chose à se mettre sous la dent.

-Où est David ? Demande Brack. Il a laissé son carnet sur le sable.

Je fronce les sourcils. Il n'abandonne pourtant jamais ses dessins. Nous quittons la forêt et crions son nom. 

-David ! J'appelle en m'avançant vers les rochers.

Seul le souffle du vent nous répond.

-Je n'aime pas ça...Fait André.

A bord de l'Espadon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant