OneRepublic; Wherever I Go

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Rose donna un coup d'épaule dans le bras d'Alistair. Il lisait un énième roman shakespearien, allongé sur leur lit. Le soleil embrassait les rues d'Oxford ce jour-là et Rose désespérait t'attirer son compagnon hors de leur antre. 

- Allons nous promener, supplia-t-elle une dernière fois. 

Alistair grogna avant de rouler sur le flanc. Il planta son regard d'aigle dans celui de Rose, davantage semblable à celui d'un agneau. Comme toujours elle papillonnait des cils et mordait sa lèvre inférieure dans le simple but de le faire plier à sa demande. Et elle parvenait très souvent à ses fins. 

- Je dois absolument terminer ce livre pour demain. Je t'avais dit de ne pas m'inscrire à ce groupe de littérature...

La jeune femme roula les yeux, consciente de sa défaite. Elle s'élança sur ses pieds pour se planter, boudeuse, dans l'encadrement de la porte. 

- Très bien, alors je te laisse à ta lecture. A tout à l'heure !

Alistair eut tout juste le temps d'entendre la porte claquer, que l'ordinateur de Rose se mit à biper. Il délaissa quelques secondes son ouvrage pour jeter un coup d'œil à l'appareil. Un nouveau mail envoyé par un certain "Jonas" s'afficha dans la boîte de réception. Intrigué, Alistair ne put s'empêcher d'ouvrir le courrier électronique. 

Rose,

Je sais que j'ai pris du temps à t'écrire. Bien trop de temps. Et je ne t'en voudrais pas de ne pas donner suite à ce mail. Comment t'en vouloir ?  Seulement, je me rends compte que ma vie sans toi est compliquée. Je ne parle pas uniquement de mes sentiments pour toi qui m'entraînent chaque jour un peu plus vers l'enfer, mais également du vide que tu as laissé dans mon quotidien. 

Comment me reconstruire sans ton sourire, ton rire, ta présence si rassurante à mes côtés ? Il est trop tard pour espérer obtenir ton pardon, je sais à quel point mon erreur est impardonnable... Toutefois, j'aimerais au moins avoir de tes nouvelles. Savoir que tout fonctionne pour toi, que tu es en train de conquérir l'Angleterre. Même contenant toute la haine du monde, un mail de ta part me permettrait au moins de savoir que, dans mon égoïsme, je t'ai épargné.

Jonas

Alistair fronça les sourcils. Un vent de jalousie flotta dans son estomac. Alors, suivant cette impulsion, il n'hésita pas une seconde à supprimer le mail.

L'envers du décorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant