Onerepublic; Secrets

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Une pluie fine se propageait sur les carreaux de la fenêtre. Rose s'y tenait assise, une tasse de thé fumante entre les mains. Avant son arrivée en Angleterre, elle exécrait le thé. Et puis, elle s'était évertuée à adopter les moeurs britanniques afin d'effacer toute trace de son pays natale de son esprit. Elle mit un point d'honneur à oublier la forêt, à la bordure de la ville; ses imposants arbres centenaires et sa mousse humide. Elle reposa sa tasse sur son bureau et observa le ballet incessant de personnes en contrebas. La pluie n'empêchait jamais la vie de continuer; elle semblait au contraire leur rappeler qu'un simple obstacle ne suffisait pas à l'amener à sa fin. Rose se planta ensuite devant son miroir et étudia sa silhouette. Son chemisier soulignait sa perte de poids de ces derniers mois mais son jean sculptait à merveille ses jambes fuselées. 

Des coups, presque indistincts, furent frappés contre la porte et, la jeune femme sursauta. Un coup d'oeil en direction de l'horloge la conforta dans l'idée qu'il était bien trop tard pour une visite d'ordre scolaire. Aussi, elle fut surprise de découvrir Alistair, droit comme un i sur le pas de sa chambre. Leur première et dernière sortie s'était passablement bien passée; à condition de ne pas se fier au caractère orgueilleux du jeune homme. Il passa une main dans ses cheveux au blond cendré et, trépigna d'un pied sur l'autre vraisemblablement mal à l'aise.

- Je te dérange ?, demanda-t-il, finalement, le regard fuyant.

- Non, je peux t'aider ?

Il accusa un dernier regard inquiet de chaque côté du couloir et se faufila dans la chambre de Rose sans attendre d'invitation. La jeune femme emprunta un air contrit et referma la porte afin de se préoccuper de son invité plutôt inopportun.  

- Je crois, je crois que j'ai besoin de parler, tu vois, vider mon sac, expliqua-t-il en plongeant ses mains dans ses poches.

- Et, tu n'as pas d'amis pour ça ?

Dans une gesture à l'accent dramatique il alla s'installer sur le canapé. Rose se prêta au jeu et s'assit sur le rebord de la fenêtre d'où elle pouvait suivre chacun de ses mouvements. 

- Mes amis n'en sont pas vraiment, tu sais je viens d'un monde où il vaut mieux se faire des relations plutôt que des amis et où il vaut mieux paraitre invincible que montrer ses faiblesses. Seulement, là je suis arrivé à un point où je sens que je vais craquer et, tu as l'air d'une fille compréhensive alors, j'aimerais bien pouvoir me confier à toi de temps à autre...

- Ce genre de personne s'appelle un thérapeute.

Il lui envoya un regard profond où elle parvint à déchiffrer une certaine pointe de désespoir. Elle se leva et décida de s'installer à ses côtés. Sa carapace venait de se fissurer partiellement et, ce que Rose voyait à présent la confortait dans l'idée qu'une belle personne se cachait derrière cette apparence désinvolte. 

- Tu peux te confier à moi, Alistair, je... dès que tu sentiras le besoin de parler, et bien, tu sais où me trouver...

En gage de remerciement, il la prit dans ses bras; un geste réalisé d'instinct mais, qui montrait la profondeur de sa gratitude. Et, au fond, Rose se sentit bien au creux de ses bras.


L'envers du décorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant