Fugue Nocturne

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Jérôme était calmé, j'étais admiratif du Docteur qui avait su rester impassible tout le long, cela ne devait pas être facile...

On descenda pour retourner dans la cour, un enfant ensanglanté apparut devant nous.
-Vite il faut le soigner avant qu'il ne se vide de son sang ou qu'il devienne infecté !
On se précipitait alors dans la première salle d'opération à portée de main. On l'étendit délicatement sur le lit et le docteur, la sueur perlant son front, attrapa son masque et quelques ustensiles.
Il ne doutait pas, je suppose qu'il avait l'habitude. Un médecin doit savoir faire face et vivre avec les atrocités de ses patients autrement comment peut-il les soigner ?
-Ça y'est, il est hors de danger !
-Monsieur ! Élise vient de quitter l'hôpital ! On a retrouvé sa peluche à l'extérieur du portail !
C'était une jolie infirmière qui venait de faire irruption dans la salle mais ses traits déformés par l'angoisse effaçait son charme. Une petite venait de partir et bien que je ne sache pas qui elle était, après avoir vu les cas douloureux de certains enfants je ne pouvais qu'imaginer le pire !
D'ailleurs qui était l'enfant ensanglanté ? Que lui était-il arrivé ?! L'avait-on attaqué ou bien était ce un accident ? Et pourtant... Tout concordait ! Des blessures graves, les enfants agglutinés à la victime, un docteur débordé, l'ombre de la nuit, l'escapade de la petite... Ce n'était pas une coïncidence, il se passait quelque-chose ici ! Quelque-chose qui me dépassait mais je voulais fuir moi aussi, partir très loin ! Fuir quoi ? Je ne sais pas mais il le fallait !
-Et bien mon jeune ami que vous arrive-t-il ?
Le Massif m'avait adressé la parole sourcilleux, il avait vu que je tremblais...
-Heu...  Et bien je ne me sens pas bien... Permettez que j'aille chercher cette petite.
Il me dévisageait puis d'un ton froid me tint ses propos:
-Figurez-vous que nous ne pouvons pas vous laisser sortir sans surveillance...
-Plaît-il ?
-Hé bien il serait fâcheux que vos souvenirs refassent surface... Nous ne pouvons pas vous laisser en contact avec l'extérieur sans surveillance. N'est ce pas docteur ?
-Hum... En effet...

Avant que je ne puisse me retourner, je sentis une aiguille me transpercer violemment l'arrière de ma boîte crânienne...

[TRANSITION]

J'ouvris faiblement les yeux, mon front était trempé... J'étais sur un lit trempé lui aussi... Que c'était-il passé ? Je touchais l'arrière de ma tête,  je n'avais plus mal.

Il ne s'était rien passé,  tout ceci n'était qu'un mauvais rêve...

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