Sous les Cerisiers en Pleurs

Chapitre Un, Partie 4 : L'attente d'un nom

Point de vue de Thomas :

Nous étions devant le lycée. J'attachais mon vélo a côté de ceux de Fred et Julie. Enfin j'essayais, car le tremblement de mes mains m'empêchait de fermer le cadenas de sécurité. Je tentais en vain de les contrôler, et visait une fois de plus a côté de la serrure de ce foutu cadenas.

J'étais stressé, oui, horriblement. Mais je ne voulais pas l'être.
Il n'y avait aucune raison car nous étions forcément ensemble.

Mais rien à faire. Mes mains tremblaient et Julie ralait.

- Thomas dépêche-toi ! Cria-t-elle dans mon dos.

- Roh c'est bon, répliqua Fred, on a le temps. Tu as vu l'heure qu'il est ?

Elle ne répondit rien, mais j'entendis quelque chose claquer et Fred pousser un petit cri.

- Aïe !

Voilà pourquoi nous evitions le plus souvent de contredire Julie.

J'arrivais enfin à fermer la sécurité de mon vélo et me tournai vers eux.

- Enfin, souffla Julie.

Je jetais un regard a Fred, qui se massait douloureusement le dos de la tête.

Nous suivimes sagement Julie jusque dans le hall, et nous dirigeames vers le panneau affichant les classes.

Je me mis à parcourir fébrilement des yeux la liste d'élèves. Je reperai rapidement Julie dans la première seconde et Fred dans la deuxième mais le stress dans mon ventre reparu lorsque je me rendis compte que mon nom n'apparaissait dans aucune des deux.

Non c'était forcément une erreur.

Je repassais plusieurs fois sur les deux listes, n'y croyant pas une seconde. Et a chaque passage l'anxiété se faisait plus forte.

Je ne voyais pas mon nom.

- Thomas... euh, tu es là.. m'indiqua Julie, montrant du doigt la dernière liste.

Mes yeux suivirent la direction indiquée par mon amie. Elle avait raison. Il était la tout seul, mon pauvre nom, au milieu de tout les autres. Essayant vainement d'attirer mon attention.

Mais je devais bien me rendre à l'évidence.

J'étais seul. Comme toujours.

Nous étions resorti dehors et étions à présent assis sur un banc dans la cour, profitant des rayons de soleils de cette matinée de septembre.

- Bon c'est bien beau tout ça, mais on fait quoi maintenant ? Demanda Fred, baillant. On est tellement à l'avance que même les profs sont pas encore arrivé. C'est du joli.

- Roh, c'est bon hein ! Se vexa Julie. Si on vous avait écouté, on serais arrivé dans une semaine ! Alors en comparaison un peu d'avance ne fait pas de mal.

Le jeune homme s'apprêtait à répliquer mais le regard que lui lança Julie l'en dissuada. La bouche grande ouverte, il se reprit et fit mine de bailler.

Julie se tourna vers moi.

- Tu es sur que ça va aller ? Me redemanda-t-elle.

- Oui, oui, répetai-je, légèrement agacé.

C'était la cinquième fois qu'elle me le demandait depuis qu'on avait découvert les listes de classes. Et cela commençait un peu à me taper sur les nerfs. J'apréhendais déjà de me retrouver dans une classe au milieu d'inconnus, j'apprécirais qu'elle évite d'en rajouter. Même si je savais que cela partait d'une bonne intention.