La matinée était passé lentement. À chaque cours, je m'installai près de la fenêtre, jugeant plus intéressant de regarder le ciel en souhaitant que l'orage éclate et qu'un malheureux éclair vienne frapper l'un de les professeurs. Mais le temps ne se décidait ni à faire éclater l'orage ni à faire revenir le soleil.
Mon dernier cours de la matinée - du français - s'acheva enfin lorsque retentit la sonnerie de midi. Je fus le dernier a sortir, comme d'habitude. Et lorsque je passais devant mon professeur de français, étant malheureusement aussi mon professeur principal, celui-ci me héla.
"Thomas !"
Mais, comme tout les autres jours, je ne lui avait pas laissé le temps de parler et avait disparu sans qu'il n'ai eu le temps d'en dire plus.
Il se lassera à force il me laissera tranquille.
J'étais à présent dans la bibliothèque. Assis près de la fenêtre, je touillait distraitement mes carottes râpées, trouvant divertissant de presser dessus pour faire ressortir la vinaigrette.
Mes yeux se perdaient dans le ciel gris tandis que mon esprit voyageait sur les terres hostiles de mes pensées, d'ailleurs tout aussi sombres que le ciel.
Mon anniversaire... J'aimerais tellement que ce jour n'existe pas.
"Thomas tu va bien ?" S'inquiéta Julie, voyant que je ne touchais pas aux carottes qu'elle avait ramené. C'était une de ces facettes, son côté maternel. Elle savait que j'oubliais de préparer mon repas alors elle en ramenait toujours trois fois plus.
"Oui", je détachais a grand peine les yeux de la vitre et croisais son regard. Ses yeux noisettes étaient remplis de compréhension. Je détournait rapidement le regard.
Je soupirais et posais ma fourchette. Fred en profita et se jeta sur les carottes. Il avait déjà mangé deux sandwichs en plus du supplément que sa mère lui rajoutait toujours, au cas ou.
"T'es un ogre ! Tu manges comme quatre !" Rala Julie.
"C'est pas ma faute j'suis en pleine croissance." Se défendit Fred, la bouche dégoulinante de jus orange. "J'ai besoin de manger beaucoup."
"Et tu le laisse prendre tes carottes !" Se plaint Julie en se tournant vers moi, le doigt pointé vers l'accusé.
"Laisse-moi manger tranquille !" fit Fred
Quelqu'un leur fit signe de se faire et il se calmèrent enfin. Nous étions dans la bibliothèque, nous mangions la depuis la rentrée. C'était plus calme et il y avait moins de monde. Surtout. Mais si ces deux idiots n'arrêtaient pas de se disputer tout le temps, nous allions finir par se faire faire virer et nous risquions alors de ne plus pouvoir déjeuner là. Et je ne voulais pas être obligé de manger au réfectoire. Il y avait trop de monde. Trop de regards.
Je me replongeai dans la contemplation du ciel tandis que mes pensées reprenaient le même chemin que toute la matinée. La fille dans la voiture bleue reprit sa place dans mon esprit. Elle m'intriguait. Je me demandais bien ou elle allait. Et dire que je ne la connaissais même pas. Qu'est ce que j'avais a penser a ça. Je secouais la tête pour comme pour faire sortir son image de la tête.
"Hé est ce que tu as des belles filles dans ta classe, Thomas ?" Chuchota Fred.
Julie le railla. "Toujours en train de chercher l'amour a ce que je vois", ricana-t-elle.
"Tu ne peut pas comprendre, c'est un instinct purement mâle."
"C'est les hormones ouais", répliqua Julie avec un sourire en coin tandis qu'elle se moquait de lui.
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Sous les Cerisiers en Pleurs
RandomVous êtes-vous déjà senti seul ? Très seul. Cette solitude extrême où vous ne pouvez parler à personne. Vous le voulez, certes, mais vous ne pouvez pas, car vous êtes seul. Sans personne autour qui puisse vous comprendre. Personne pour vous venir en...