Partie 2 :

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Il faudra que j'achète prochainement d'autres chaussures fermées comme celles que m'a donné Monsieur Léopold. Ces baskets sont vraiment très confortables. Dix mille fois mieux que mes escarpins de princesse.

Je suis à bord d'un avion : Air France pour être précise . Il vient tout juste d'atterrir . Tous les passagers applaudissent .

Ma mère ne voulait pas que j'utilise le jet de la famille . Pourquoi ? Je ne sais pas . Elle m'a laissée me débrouiller comme une folle .

Puisque je connaissais pas trop le chemin que je dois emprunter pour sortir de l'aéroport Léopold Sédar Senghor , je suivis la foule. Je franchis les étapes de contrôles et me retrouve devant ce tapis roulant qui fait défiler les valises des passagers . Je pris les miennes et réussis tant bien que mal à sortir de l'aéroport.

L'air frais de Dakar pénètre dans mes poumons . Malgré l'heure tardive , la devanture de l'aéroport était bondée de monde. Certains attendaient leur famille , d'autres étaient des chauffeurs de taxi . Je reconnus très vite tonton Bécaye qui me fait signe de la main . Je pris mon courage à deux mains et me dirige vers lui .

"Bonsoir Tonton Bécaye" dis je en lui tendant la main

Il la saisit et la secoue . Je fis une génuflexion (recommandation de ma mère)

"Bonsoir ma fille , ça fait longtemps , yow dagua magueu sakh (Tu as grandi) " dit il en souriant

"Merci Tonton" dis je simplement en faisant un sourire forcé.

Il prit mes valises et les fit rentrer dans la malle de sa Peugeot 208 . Je m'installe au siège arrière . Il ne tarde pas à se mettre devant son volant. Nous étions en route pour les Mamelles . La famille de ma mère habitait ce quartier . Il n'est pas loin de l'aéroport donc nous arrivons une dizaine de minutes plus tard . Tonton Bécaye me demande de sonner pendant qu'il descendait mes valises .

Mon coeur battait fort mais j'enfonce quand même mon index sur la sonnerie . Je patiente un peu et me retourne ensuite vers mon oncle qui avait fini .

"Ko kanela (Qui est ce ? ) " dit une voix féminine derrière la porte

Je sursaute légèrement.

"Euh Mane la Naëlle (C'est Moi ! Naëlle ! ) " répliquais je

La porte s'ouvrit et je fais face à Aïda Ndour , la petite soeur de ma mère. Elle était la cadette de la famille et est âgée de 19 ans . Je m'entends très bien avec elle .

Elle saute dans mes bras et me serre très fort .

"Eyow Naëlle Namone naleu ( tu m'as manquée) " me dit elle en souriant

Je la regarde et lui rendant son sourire . Elle a vraiment embelli .

"Malaraw " dis je

"Wa Aïda meyniou niou dialeu naq ( Aïda laisse nous passer) " lance tonton Bécaye

Aïda se décale et nous entrons . Elle prit quelques unes de mes valises et referme la porte. J'observe l'entourage qui n'a pas trop changé . Il y avait des fleurs à gauche et à droite du chemin carrelé . Nous nous dirigeons jusqu'au salon où étaient Mère Coura : ma grand-mère et Tata Mariama Ndour : la grande soeur de ma mère. Ma grand-mère se lève et vient m'embrasser .

"Aah ! Sama seute bi nieuwna way . Namone nala ioe " dit elle en souriant . (Ah ma petite fille est là , tu m'as manquée)

"Malaraw Mame " ( Toi aussi grand-mère) dis je

"Naëlle dagua magueu sakh , ça va ? " dit Tata Mariama

"Oui ça va Tata " répliquais je

"Aïda deimal wane ko seine nek , mou sangou après gueine nieuw rer " dit Mère Coura (Aïda , montre lui votre chambre , qu'elle prenne une douche et ensuite vous viendrez manger)

Tata Mariama et Aïda m'ont aidée à remonter mes valises . Je suis surprise par un tel accueil . Peut être qu'elles ont changé . Tonton Bécaye est allé chez sa deuxième femme : aujourd'hui il ne dort pas ici . Sa première femme habite ici , c'est une malienne très gentille et ouverte qui s'appelle Fanta .

Nous arrivons au second étage où étaient les chambres de Aïda , et Tonton Bécaye qui est l'aîné de la famille .

"Naëlle Bilay namone nala , sa rafetay " dit Aïda ( Tu m'as manquée avec ta beauté là )

"Malaraw ioe Aïda , yama dak" ( tu es plus belle que moi ) dis je en souriant

Elle éclate de rire

"Wa ni guey lakei wolof , melni toubab bou perte " ( la manière dont tu parles wolof naq ) dit elle

"Ya bone , doumala sakh falei" ( tu es méchante, je ne vais pas te répondre) dis je

"Wa deimal sangou bala mère Coura di ma rey ak wakh" ( Vas prendre ta douche avant que mère Coura me bombarde de mots ) dit Aïda

"Ah seu yaye leu dh , Wa Magui dem , Boul wathieu dh togual khar ma" ( c'est ta mère, j'y vais et ne redescends pas attends moi ) dis je

"Wa d'accord deimal , en attendant je vais ranger tes bagages" dit elle

"Oui Merci" dis je avant de disparaître

Je pris une douche rapide et enfile une robe légère. Je rattrape mes prières et rejoins Aïda qui avait presque fini .

"Yow dh diekhal gua robe yi neq France" dit Aïda

"Ah que faire ? Palais bi je portais que des robes " dis je

"Thiey sama princesse bi , on ira faire du shopping alors " dit elle

On discute un peu avant de redescendre. Tata Mariama sert le dîner et nous mangeons tous. Fanta et Maïmouna ( la fille de Mariama) sont sorties . Je remis mon passeport et autres documents à Mère Coura .

Je me retire avec Aïda et nous allons dans notre chambre .

"Tu as bien mangé ? " me dit elle en allumant la clim

"Oui Aïda Merci " dis je

La porte s'ouvre quelques instants plus tard sur Maïmouna et Fanta .
Maimouna avait 17 ans comme moi .

Elles me saluent toutes les deux .

"Naëlle ça va ? " dit Maimouna

"Oui et toi ? "lui dis je

"Eh ma chérie tu m'as manquée hein" dit Fanta avec son accent malien .

Je souris et lui dis que c'était réciproque.

"Bon on te laisse te reposer mais avec une pipelette comme Aïda mom" dit Fanta

Aïda lui lance l'oreiller . Fanta se venge et sort rapidement. Je me moque d'elle .

Je voulais lui parler du changement de sa mère et de sa soeur mais je ne voulais pas la blesser .

Maimouna revient nous dire qu'elle allait en vacances demain matin à son village à Kaolack . Nous lui souhaitons un bon voyage .

Il était environ minuit . Ces vacances promettent d'être longues mais je tiendrai le coup .

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