when i'm sitting all alone you're right in front of me

109 11 6
                                    

chanson pour ce chapitre: bittersweet tragedy - melanie martinez

Point de vue de Luke

Je m'appuyai sur le cadre de porte de la classe de science maintenant vide. J'attendis que ma princesse se pointe et me dirigeai vers mon casier quand il fit son apparition. Je le regardai du coin de l'œil. Il était ravissant, lui, avec ses gestes gracieux et ses fins cheveux lilas. Malgré la couleur éclatante de ces derniers, ses yeux étaient ce que je chérissais de plus chez lui : lorsqu'on les croisait, même si ce n'était qu'une seule fois, nous nous plongions dans une forêt féérique sans fin. Elle était remplie d'arbres vieux de millénaires et était la demeure de plusieurs fées, gnomes, elfes, tout ce que vous pouviez vous imaginer, dans laquelle on pouvait se perdre à notre guise.

Lorsque ma dulcinée était heureuse, ses yeux s'illuminaient et un vert pomme resplendissait dans chacun des recoins de la forêt. Des créatures imaginaires se départissaient de leur demeure le temps d'une journée et se réjouissaient du temps magnifique. Au contraire, quand, en l'absence du soleil, la noirceur dominait les lieux, les créatures accourraient se réfugier dans leurs habitations, car sortaient alors des êtres ignobles, dont personne ne connaissait vraiment l'identité, qui détruisaient tout sur leur passage. Il ne se trouvait aucune trace de pitié ou remord dans leurs yeux, rouge du sang de ceux qu'ils avaient massacrés de sang-froid.

Malgré les nuits sans étoiles de la forêt, la beauté de la découverte de ce monde onirique ne pouvait être décrite en mots et était plus extraordinaire que tous les voyages. Malheureusement, cette odyssée entraînait une dépendance et je me retrouvai sans cesse à vouloir y retourner.

Car le monde dans lequel nous vivions était terne, gris, chétif. Recommençait encore et toujours le même cercle vicieux : nous étudiions, nous travaillions, nous nous installions dans un quartier paisible, nous avions des enfants, nous travaillions encore plus. Ce cycle se répétait jusqu'à ce que nos muscles s'affaiblissent, nos articulations s'engourdissent, nos os se brisent, nos têtes commencent à recracher tout notre savoir et que nous devions nous arrêter, sous peine d'être victimes d'une immense douleur. Voilà était la vie de tous et chacun, à quelques nuances près. En ayant goût de cette vie monotone, les gens se disaient satisfaits et heureux. C'était attristant à voir, surtout pour ceux qui, comme moi, avaient pu déguster les millions de saveurs que la vie pouvait nous offrir. Je pouvais tenter de les blâmer, mais on ne pouvait demander plus alors que depuis notre naissance, nous n'avions mangé qu'un seul plat.

Je devais admettre que rien ici n'était réellement piquant, à l'exception des quelques un ayant découvert une signification à leur vie. Dans la plupart des cas, c'était une passion, un art : pour moi, ce ne l'était pas. Je n'étais que pour ma dulcinée, celui qui occupait mon cœur et mes pensées : Michael.

Depuis sa connaissance, ma vie fut complètement chamboulée. Je me trouvai à penser à lui à tous moments de la journée, m'imaginant à ses côtés et pouvant caresser ses mains, ses jambes, son dos, son cou, ses bras, lui, à ma guise et pouvoir l'appeler mien. Le contexte importait peu, tant qu'il était à proximité.

Innombrable fut le nombre de fois que j'eus tenté de l'oublier, en vain. Il semblait impossible pour moi de faire de tel : il ressurgissait toujours pour hanter mon esprit. Peut-être était-ce à cause de son sourire rayonnant à des kilomètres à la ronde. Peut-être était-ce sa manière d'agir, si douce et délicate. Probablement était-ce ses pittoresques yeux verts. Peu importe, j'étais éperdument épris de lui.

Je tournai ma tête en direction du casier de Michael et l'aperçut prendre ses livres. Mes yeux se promenèrent sur son visage et son corps, tous deux si familier, mais si inconnus à la fois. J'admirai la façon dont il feuilleta délicatement les pages de ses livres, ses notes de cours, pour être exact, et comment il pinça ses lèvres pulpeuses lorsqu'il ne repérait pas son cartable de mathématiques.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 30, 2017 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

bye bye calum ☻ ; muke/malum (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant