Les Hérités de l'Olympe

16-Une journée de prêteur

Reyna :

Le chemin se fit en silence, chacune perdu dans ses pensées. Rachel semblait

soucieuse depuis ce matin. Elle n'était plus aussi décontractée qu'hier. Elle essayait

de garder un visage neutre mais avec le temps j'avais appris à décrypter les

expressions des gens.

-C'est ici. Passe une bonne journée.

-Merci Reyna. toi aussi.

Je m'apprêtais à rentrer quand elle me retint le bras. Un frisson parcourra mon

échine.

-Heu... Ca te dit qu'on mange ensemble ce soir ?

Elle venait de chuchoter ces paroles... Pourquoi ? J'essayai de me reconstruire un

masque impassible le plus rapidement pour ne pas qu'elle se rende compte de mon

étonnement. Trop tard !

-Si tu ne veux pas, dit-le moi.

-Heu... si si. Tu m'as prises par surprise c'est tout.

-Super !

-Rendez- vous ce soir à 19h30 devant le sénat.

-A vos ordres « préteur » !

Problèmes dans les souterrains, détérioration du jardin de Bacchus, éboulement sur

la colline du temple de Jupiter, canalisations bouchées dans la Nouvelle-Rome,

fissures profondes dans l'aqueduc, cratères sur le Champ de Mars, et Terminus qui

me répète sans cesse que je doit me préocuper plus des soucis de sa ville... !

Voilà ma routine... Je commence à saturer !

Tout le monde me dit que je suis née pour être un chef. Je pense de plus en plus à

prendre ma « retraite ».

La solitude doit aussi jouer un rôle : si j'avais quelqu'un pour me soutenir et

m'épauler... Jason, Percy, Frank : aucun n'a réussi. Nico m'avait compris, mais étant

grec (et surtout n'ayant pas beaucoup de popularité) il n'aurait pas pu devenir

préteur.

Car je suis sûr d'une chose : dans une vie, une personne peu tout changé ! Encore

faut-il la trouver...

Je pensais que se serait Hylla, mais non. Circée ? Encore loupé. Jason ? Percy ? Nico ?

Toujours pas... Suis-je destinée à rester seule toute ma vie ? Je ne l'espère pas...

Mes dieux !

La journée est passée si vite ?!

Quelle heure est-il ?

19 heure ?!

Je vais être en retard à mon rendez-vous avec Rachel ?!

Vite je rentre chez moi, je prends une douche, je m'habille... Quoi mettre ? Bon un

jean et tee-shirt feront l'affaire... Je me coiffe (enfin j'arrange comme je peux la

paille noire qui me sert de cheveux...).

Une demi-heure plus tard je suis prête devant le sénat. La ponctualité est une chose

importante pour moi ! Rachel n'est pas encore arrivée. Elle doit sûrement chercher

le chemin.

Il est 20 heure... ! Où est-elle ? Elle m'a posée un lapin... Je ne la croyais pas comme

cela...

Je décide de rentrer dépitée... Je passe devant les terrasses des restaurants de la

Nouvelle-Rome bondées. Je vois les couples, les enfants, les familles de demis-dieux

heureuses et épanoui. Ne goûterais-je jamais à ce bonheur un jour ? La tristesse

m'envahis : les larmes menacent de déborder de mes paupières. Je coure me

réfugier chez moi. Je passe devant l'hôtel où loge l'oracle grecque. Une aiguille me

transperce le coeur. Pourquoi personne ne veut de moi ?

C'est avec grande difficulté que je pousse la porte vitrée, que je m'engouffre dans le

hall, que je me dirige vers la réception, que je demande la chambre de Rachel

Elisabeth Dare. Je pénètre dans l'ascenseur, monte les six étages le coeur gros.

C'est déterminée que je frappe à sa porte : je veux une explication !

-Rachel ? Ouvre c'est Reyna !

Aucune réponse.

Où est-elle ? Que fait-elle ? Il lui est peut-être arrivée quelque chose...

Où commencer à la chercher ? Elle n'est pas en vill, ni dans sa chambre... Ses parents

ne sont pas des dieux donc elle n'est pas dans leur temple. Mais où est-elle ?

Et puis comme une illumination : la bibliothèque des livres sibyllins !

En moins d'un quart d'heure j'y suis. Ce n'est pas la première fois que j'y viens. Cette

endroit me fait froid dans le dos, Octave y restait souvent. Il aimait bien y étriper ses

peluches. Rien que de repenser à son sourire mauvais... Heureusement qu'il n'est

plus de ce monde... !

Je m'enfonce encore plus. Mon sang se glace : un cri strident retentit.

C'est une voix féminine. Je m'approche lentement sur mes gardes.

Une pièce est éclairée. J'y perçois une ombre maladroite qui tangue comme ivre.

Nouveau cri. Il provient de la pièce.

L'ombre se volatilise. Je m'y précipite

-Rachel ?