Introduction

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Il faisait beau aujourd'hui à Montmartre, lieu de réunion des artistes du début du XXème, période qui fût ensuite référée comme celle de "La Belle Époque". Marguerite Roubar de l'appartement familial qui se situait légèrement en dehors de Montmartre avait vue sur le Sacré Coeur, au lieu de broder elle contemplait la basilique blanche l'air rêveur. Ce soir elle serait dans ce quartier, un peu avant le dîner, afin d'assister à une de ces réunions d'artistes. Son cousin germain, Antoine avait réussi à convaincre le cercle privé de l'accepter en vantant l'esprit vif et l'imagination colorée de la jeune fille. Elle lui était fortement reconnaissante, il lui tardait de rencontrer ces grands esprits créatifs.

Mme Marie Roubar, la mère de Marguerite entra dans la salle de séjour et fronça les sourcils en voyant sa fille rêver le regard tourné vers l'édifice qui était visible, perché sur sa butte. La femme vêtue de noir (elle venait de perdre un cousin et pieusement elle avait décidé de porter un deuil long) soupira, Marguerite était la seule de ses enfants qui lui causait des soucis. Très tôt, la petite avait été initiée à la peinture et bien que ne sachant pas peindre elle avait déclaré qu'elle voulait "devenir une oeuvre d'art". On avait rit, c'était bien de son âge de dire de pareilles sottises! Mais la jeune fille allait maintenant sur ses dix-sept ans et n'en démordait pas! Elle voulait dur comme fer être une oeuvre d'art.
《Antoine m'a dit que vous sortiez ce soir... Vous n'ignorez pas ce que je pense d'un tel comportement.
- Mère, nous sommes au XXème siècle, à Paris, la capitale des artistes!
- Je n'approuve pas mais ne vous interdit pas non plus d'y aller. Mais soyez discrète je vous prie, les voisins seraient ravis de pouvoir colporter des ragots s'ils apprenaient où vous vous rendiez!》

Marguerite sourit à sa mère en guise de remerciements. Mme Roubar bien que d'apparence austère et faisant attention à ce que pense les autres, comme la majorité de ses contemporains, n'en était pas moins une mère aimante et avec un faible pour sa fantasque cadette. Elle aimait le fait que Marguerite rêvait autant qu'elle détestait sa désinvolture face à la religion. En effet, la jeune fille n'attachait pas grande importance aux éléments mystiques, Mme Roubar accusait Antoine d'être responsable du détachement de sa fille.
《Votre papa est-il au moins au courant?, grommela la vieille femme.
- Vous savez qu'il a toujours encouragé mon côté artiste.
- Si vous êtes si artiste que vous le prétendez alors pourquoi ne pas broder artistiquement?, demanda Mme Roubar en désignant de la tête la broderie inachevée de sa fille.》

Marguerite sourit et eut tôt fait de saisir sa broderie. Comme il lui tardait qu'Antoine vienne! Pensa-t-elle en se jetant dans un fauteuil crème de la salle de séjour.

Sa petite soeur, la benjamine de la famille entra. Elle était belle Alcée avec ses cheveux blonds et ses tâches de rousseur! L'enfant, car ce n'était qu'une petite âgée de neuf ans, courut vers sa soeur aînée. Après un bref regard vers la broderie elle repartit vers le piano, ses petits pas résonnant sur le plancher, comme si une souris dansait la gigue. Elle s'attaqua à une nocturne de Chopin avec précision et Marguerite arrêta de broder, se laissant porter par la douce mélodie.

M. Hervé Roubar, comme appelé par la musique, pénétra à son tour dans la pièce. C'était un petit homme, plus ridicule qu imposant, avec un monocle et des favoris blancs qui lui donnaient l'air d'un phoque plutôt que de lui conférer l'air sérieux qu'il espérait avoir avec ces derniers. Il adressa un sourire chaleureux à Marguerite et ses yeux se plissèrent, créant mille petites ridules.

Marguerite soupira, elle se sentait envahit, il ne manquerait plus que son frère aîné, François, passe la porte. Ah non! Ils l'énervent tous! Elle voulait être seule! Elle se leva rageusement et en empoignant sa broderie elle courut vers sa chambre. Comme il lui tardait d'être à ce soir!
《Vite Antoine! Dépêche-toi d'arriver bien vite!》

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NDA: Voilà donc ma deuxième histoire sur wattpad. Là aussi j'ai choisi un contexte historique particulier: celui de la Belle Époque. Le début du XXème est en effet une période me passionant alors essayer d'écrire une histoire se passant à cette époque m'amuse beaucoup!
Il ne s'est pas passé grand chose dans l'introduction mais c'est normal, je voulais un peu tenter de poser le cadre et de présenter l'héroïne et son caractère au travers des membres de sa famille.
J'espère que vous apprécierez cette deuxième qui comme ma précédente "l'esclave qui osa aimer" est un premier jet (excusez moi donc pour les fautes et oublis. Je tenterai de les corriger par la suite.) 😄

Marguerite, muse de la Belle Époque Où les histoires vivent. Découvrez maintenant