- Comment tu vas aujourd'hui, Cheryl ?
Aria se trouvait dans la chambre de son amie. Celle ci était rouée dans sa couette, un pot de glace à sa portée, regardant un vieux feuilleton des années soixante. La jeune femme aux cheveux roux rouge n'avait plus donné de nouvelle à son amie, inquiète. Depuis l'incident avec Harry, Cheryl s'était enfermée dans sa chambre et ne voulait plus se battre. Il avait gagné, comme d'habitude.
- Aria, cette erreur me gâche l'existence. Cela s'est passé l'année dernière et qui plus est, tu n'étais même pas encore là lorsque ça s'est produit…
Elle peinait de raconter cela. Depuis un an, Cheryl trainait cette fâcheuse histoire et malgré les rumeurs qui circulaient à propos de cette mésaventure, Aria n’en avait jamais tenu compte, attendant que Cheryl lui raconte tout d’elle même, le jour où elle serait prête.
- Harry était ce qu'on pouvait appelé un séducteur, un homme à femme… Bref, je n’ai pas besoin de te faire un dessin. Et je me suis laissé prendre au jeu. Mais quand j'ai su, après coup, qu'il faisait ça avec toutes les autres filles et qu'il y prenait un malin plaisir ça m'a mise dans une colère noire. Donc je lui ai fait comprendre en lui lançant une sale réputation, non pas parce que je voulais qu'il soit à moi... Tu sais que je suis une fille qui a du mal avec les relations « sérieuses », dit elle honteuse. Mais parce qu'il tenait le même discours à toutes ces petites naïves en chaleurs. Mais ça a eu l'effet inverse. Avec cette réputation, les filles n'en voulaient que plus et Harry s'est débrouillé pour me souiller, me faire passer aux yeux de tous les élèves de l'académie pour une trainée. Je me suis juré de lui tenir tête, de ne pas craquer... C'est pourtant ce que j'ai fais. Je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose, tu comprends, ajouta t-elle avant de fondre en larmes.
- Oui, je comprends, Cheryl. Mais ne t'inquiète, il ne m'arrivera rien, la consolant avant de prendre son amie dans les bras. Jamais je ne m’abaisserais à son jeu.
La jeune brune ne savait comment réagir face au désarroi de son amie, elle se contenta seulement de la serrer, fort. Elle passa l'après midi avec elle devant « Diamant sur canapé », une des vieilles séries que regardait Cheryl et qu'elle trouvait ridicule, mais bon, cela pouvait la calmer, alors elle ne s’y opposait pas. Puis il était l'heure pour elle de se rendre à son lieu de travail. Elle sortit du domicile de Cheryl, prit un taxi, direction le centre ville. Dans celui ci était situé un pub à la mode. Beaucoup de jeunes venaient noyer leur chagrin, goutaient à la joie et s'amusaient comme si leur nuit était la dernière. Aria était simplement serveuse au bar, le reste elle s'en foutait. Les gens assis prés de celui ci étaient d'autant plus fascinants que ceux qui étaient à table où sur la piste de danse. Elle retrouvait beaucoup d'amis de l'académie et passait de temps à autre la fin de soirée avec eux, d'où ses rentrées tardives à la maison, mais qui s'en souciait ? Aujourd'hui, c'est samedi, du monde commençait à arriver. Elle entra par l'entrée de derrière et se dirigea vers les vestiaires, tenu vestimentaire obligée : le t-shirt du pub. Elle ne se supportait pas dedans, ça la boudinait, lui compresser la poitrine et bien sûr, attirer les pervers. Elle poussa les portes battantes qui reliaient les vestiaires au bar, quelques personnes se trouvaient assis, attendant que quelqu'un veuille bien prendre leur commande. Et bien sur, c'était son rôle.
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Une heure du matin, l'endroit était plein à craqué. Cependant, que quelques personnes se trouvaient devant elle, la moitié des jeunes se trémoussaient sur la piste ou essayer tant bien que mal de se lever pour rentrer chez eux. La nuit fut productive pour Aria; pratiquement personne ne lui avait tourné autour et elle avait même eu droit à la générosité de quelques étrangers avec 20 £ de pourboire. Mais depuis un moment, elle pressentît qu'une personne au fin fond de la pièce l’observait. Impossible de savoir qui cela pouvait être, son col était remonté jusqu'aux oreilles et elle portait un chapeau. Quand cette mystérieuse personne se leva de sa table, s'approchant du bar. Ce n’était peut être qu’une illusion. Un homme lui demanda un whisky, elle le servit au plus vite puis se retourna et vit ce personnage au chapeau juste devant elle. L'ombre cachait très bien ses yeux et il ne commanda rien, il restait seulement assis face à elle. Aria essaya de ne pas y prêter attention; des gens bizarres, elle en voyait tout les soirs; et continua de ranger ses verres et de servir les clients.
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