Chapitre 11

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Je ne sais pas si sa dernière phrase m'a touché, cependant le fait d'avoir retourné mes propres mots contre moi m'horripile. Je ne suis pas superficielle, je prends seulement soin de moi et je ne vois pas où est le mal là dedans. 

Je souris bêtement en repensant à mon moi d'il y a quelques années, totalement différente de celle d'aujourd'hui bien évidemment, sinon je n'y repenserai pas. En effet, en remontant il y a trois ans en arrière je revois la fille avec des kilos en trop, si peu sûre d'elle, ne connaissant pas encore sa valeur ni ses facultés intellectuelles. En couple avec un moins que rien qui ne cessait de la dénigrer et de lui enlever le peu d'estime qu'elle avait pour elle. Bien heureusement aujourd'hui j'observe cette histoire d'un point de vu externe puisqu'elle est partie avec les kilos juste après leur séparation. Précisons tout de même que cette perte de poids est volontaire et non à cause d'une minable déprime. Au contraire, c'est justement à ce moment où j'ai pris mon envole et que je suis née. 

Je sursaute lorsque la portière voisine claque. Je ricane intérieurement en prenant mon temps puisqu'il va se sentir bien bête devant la porte puisque c'est moi qui possède la clé magnétique. Je tourne ma tête en direction de mon sac et remarque qu'il n'est plus là.

L'enfoiré, je n'y crois pas!

Je saute de la voiture et presse le pas en direction de l'ascenseur qui ferme ses portes. J'enfonce le devant de mes escarpins dans l'ouverture qui fait ouvrir les portes. Olivier sourit malicieusement en faisant tournant mon sac par la hanse autour de son poignet


— Si seulement vous pouvez...

— La ferme, le coupé-je en lui arrachant mon sac des mains.

Je l'entends ricaner derrière moi.

— Ne soyez pas si agressive Julia.

Voilà qu'il recommence à m'appeler Julia. Quel connard! Je tente de garder mon calme en inspirant profondément mais c'est peine perdue.

Nous rentrons silencieusement dans notre suite lorsque l'idée me vient de fermer la porte à clé afin qu'il n'atteigne pas les toilettes. Je lui lance un sourire vainqueur avant de claquer la porte.

Je me dirige vers la salle de bain et m'engouffre dans la baignoire, j'ai besoin de repos et de détente. Je ferme les yeux lorsque j'entends au loin les cris d'Olivier. Je souris en augmentant le volume de la musique et me laisse aller durant de longue minutes lorsque soudain la porte s'ouvre.

— Julie! 

Je bondis en observant un homme accompagné d'Olivier. 

— C'est quoi ce bordel?!

C'est un  membre du personnel, celui-ci semble  perturbé et n'ose pas me regarder. 

— Excusez moi madame mais votre, votre compagnon s'inquiéter vous ne répondiez pas à ses appels, et est descendu nous faire en faire part.

Olivier éclate de rire tandis que l'employé qui a viré au rouge s'en va.

— Sérieusement? Hurlé-je.

Il déboutonne son pantalon et se dirige vers les toilettes.

— Mais tu n'es pas sérieux?! 

Je prends une serviette et m'empresse de sortir de la salle de bain. 

Mais quel con!

(...)


J'enfile mon pyjama en soie lorsque la porte s'ouvre.

  — Tu n'aurai pas du faire ça, dis-je en m'attachant les cheveux.

— Enfin le tutoiement.

— Je ne vouvoie que les gens que je respecte hors tu as perdu ce droit.

— Cela ne me déplaît pas, nous avons l'air encore plus intime.

J'éclate de rire en levant les yeux au ciel. 

  —  Je crois que tu n'as pas encore compris à qui tu avais affaire. Je ne suis pas une de tes prétendantes avides de ton misérable argent.

  —  Tu m'as bien cherché Julie.

—  Je te rappel que tu as commencé en affirmant que j'allais coucher avec toi.

— Je n'affirme rien du tout, j'émet juste un acte qui se déroulera dans le futur. Ce n'était en aucun cas une déclaration de guerre ou une provocation.

— Ah non? Alors excuse moi nous n'avons pas la même vision des choses. Mais écoute moi bien, je ne coucherai jamais avec toi, même si on m'offrait de l'argent je refuserai. Je souris en finissant par lâcher: Il ne me manquerai plus que ça, coucher avec un playboy. 

 Son regard s'assombrit. 

— Comment en quelques jours tu arrives déjà à me mettre dans une catégorie d'homme à femme. Tu fais tout le temps ça?

Je souris en prenant place sur le bord du lit.

  — Je n'ai pas besoin de plus pour savoir qui tu es Olivier. Nous avons passé pas mal de temps ensemble ces derniers temps alors oui je peux me permettre de dire que tu es un playboy.

— Très bien, dit-il en s'en allant.

Il claque la porte que je m'empresse d'aller fermer à clé.

(...) 

  — Vous en êtes sûre mademoiselle?

— Certaine, il m'a même proposé de fumer avec lui chose que j'ai évidemment refusé.

Le big boss me regarde en portant sa tasse de café à sa bouche.

  — Très bien, je m'en charge désormais. 

J'acquiesce en ayant un léger sentiment de culpabilité mais ma conscience me rassure en me disant que je suis ici pour gagner la confiance de Patrice afin d'avoir un maximum de travail et d'expérience. De plus Olivier le mérite tellement après la scène de la veille. 

— Votre costume est arrivé monsieur, voulez vous que je vous accompagne afin de voir si vous désirez changer quelque chose?

— Non allez plutôt dans la chambre d'Olivier afin d'observer si de son côté tout se déroule bien. En ce qui concerne notre discussion, je m'en chargerai dès notre retour à Paris. L'annonce risque de faire annuler ce contrat.

Je me lève et souris timidement avant de rejoindre notre chambre. Notre? Je dois changer de chambre! Je fais donc demi tour en direction de la réception qui me confirme qu'une chambre s'est libérée. Je souris et sautille discrètement dans l'ascenseur.  

J'entre et me dirige rapidement dans ma chambre lorsque je percute quelque chose de dur qui me fait reculer. Je relève ma tête et me retrouve face à son torse imposant qui au passage sent divinement bon. Je ferme les yeux et rejette toute pensée de ma tête avant de le contourner sans un mot.

— Bonjour aussi Julie.

Je souffle en ouvrant ma valise lorsque j'entends ses pas revenir vers moi. Je le fixe, il est adossé contre la commode près de la porte avec son short gris qui retombe si bien sur ses hanches. Bon sang qu'il est sexy. 

— Quoi?! Grogné-je.

Il rit en levant les mains.

— Je n'ai encore rien dit.

Je me tourne et continue de mettre mes affaires dans la valise.

— Tu es virée?

—  Non malheureusement pour toi, dis-je en le regardant du coin de l'oeil. Je change de chambre.

Sur ces mots je me dirige vers la porte lorsqu'il se met en travers de mon chemin.

— Reste.

— Je reviens pour l'essayage de costume.  

À bout de souffle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant