Chapitre 9

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Ils ont pris mon livre.

Et ils vont venir me chercher maintenant que j'ai cassé la caméra. Mais quelle stupide idée, d'ailleurs !

Je m'assois sur le bout de mon lit et j'attends. Ma déception envers moi-même dépasse tous les autres sentiments qui auraient pu m'assaillir comme la fureur, la tristesse, la folie...

Je finis par m'endormir d'ennui.

J'ouvre les yeux dans la même salle que celle de mon rêve d'hier soir. Je suis toujours habillée de la même façon. L'infirmière n'est pas là, j'en profite pour m'échapper de mon lit d'hôpital. Tous les autres sont là, comme hier.

Je sors discrètement dans le couloir mais m'effondre au bout de quelques pas. Je suis trop faible pour aligner plus de quelques pas.

Une infirmière me ramène à mon lit et m'injecte une seringue avec la pilule.

Lorsque je me réveille, le soleil entre par flots entiers dans la chambre. À la seule perspective de passer une nouvelle journée dans cette prison d'or me donne envie de vomir. Pourtant, je me lève et je m'habille. J'enfile les habits les plus amples que je puisse trouver, pour ne pas attirer l'attention, sauf peut-être, par l'étrangeté de ma tenue.

J'envoie un message à Matt.

Ils l'ont pris !

Je crois qu'il comprendra de quoi je parle.

J'entre dans la salle commune et je m'aperçois qu'il est beaucoup plus tard que je ne le pensais puisque tout le monde est déjà là.

Une fille rousse traîne avec mes amies.

Je m'approche d'elles.

"Salut !"

Elle se tourne vers moi.

"Salut, Sarah, c'est ça ? Moi, c'est Eva !

- Toi aussi, tu connais mon nom ? demandai-je sur la défensive."

Adèle me lance un regard noir. Elle voudrait que je sois plus gentille avec son amie.

"Excuse-moi ! je me reprends. J'ai très mal dormi et je m'étonne que tu connaisses mon prénom, alors, voilà...

- Pas grave, tu sais !

- Ok ! Vous m'envoyez un message quand vous partez manger !"

Je m'éloigne. Il faut absolument que je trouve Matt. Je le vois en pleine discussion avec Mike.

Retrouve-moi dans le couloir, je lui envoie, avant de sortir l'attendre.

Il me rejoint une minute plus tard.

"Salut.

- Salut.

- Suis-moi. J'ai cassé la caméra dans ma chambre..."

Il aurait toutes les raisons de se moquer de moi puisque ce n'était qu'hier que je lui demandais de laisser sa caméra tranquille et pourtant, il ne dit rien sauf :

"Je n'ai pas le droit d'aller du côté des filles."

Je me retourne, agacée.

"Tu viens avec moi, oui ou non ?

- Je viens."

On passe du côté des filles et je le dirige vers ma chambre en essayant d'éviter les caméras. Je sais qu'on sera forcément passés devant mais, étant donné qu'hier, il ne m'ont rien fait lorsque j'ai brisé l'engin de surveillance, j'ai bon espoir qu'ils laissent couler. Il faut que je me dépêche. Ils ont toujours le temps de replacer une caméra pendant mon absence.

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