-CHAPITRE CINQ-

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ELSA


Comme chaque matin, je me réveillais, pantelante, en espérant que tout soit normal. Enfin, le plus normal possible. J'avais mal dormis.Encore et ce même cauchemar qui se répétait inlassablement mais qui se faisait moins violent grâce à Jack. Souvent quand je m'allongeais je pensais à eux. Parfois, je me voyais à leur côtés, cela me berce et m'endors. Tout y est figé alors que quand je m'éveillais, tout va vite, beaucoup trop vite...

Je m'installa en tailleur tout en frottant rigoureusement mon visage.

Après avoir immergé, non sans difficulté, je descendis les marches en laissant la peau de mes pieds nue se délecter du bois. La sensation était généralement grisante. La lumière avait déjà percé les fenêtres de ses rayons et formais des halos de sa lumière.

Je m'encercla de mes bras en appréciant le silence qui pesait dans la maison. Il était agréable et même doux. Mon mutisme avec la plupart des êtres était étrange. Il ne me faisait pas sentir silencieuse... Il me plaisait de l'être même.

Je n'aimais pas réellement parler. Il me semblait que moins converser et plus agir était beaucoup plus intéressant. Selon moi, la parole est une arme de stupidité pour les Hommes. J'avais la prière et... le dessin pour m'exprimer. Je ne le partageais qu'avec moi-même. J'étais sûrement égoïste. Mais qu'avais-je à offrir ?

RIEN...

Mon oncle était attablé à la cuisine, une tasse de café fumante devant lui avec le journal du matin entre les mains. Je fus surprise de le voir habiller en uniforme, aujourd'hui. La couleur de ses cheveux et de sa moustache, constatait très peu avec sa tenue. Nous étions le 24 décembre. La neige c'était bien imposer dans les rues de notre ville et je n'avais jamais vu une circulation aussi difficile et laborieuse.

— Tu travailles aujourd'hui ? demandais-je timidement en m'asseyant en face de lui alors que je me servais mon petit déjeuner qui se constituait d'un bol de céréale et d'un verre de jus d'orange.

— Oui. Il y a Sam qui c'est désister. Je le remplace aujourd'hui, dit-il en pliant son journal pour le déposer à sa gauche.

—Tu finiras à qu'elle heure ?

—Tard, je pense... 22h00...

—Oh ! Mais... personne ne peux te remplacer ? tentais-je de savoir.

— Non, tu sais la plupart de mes collègues ont leur noël pour le passer en famille, et puis sa nous ferra pas de mal cette prime.

—Hum... Tu ne devrais pas travailler autant, l'argent je peux en trouver... Je... Madame Asber m'a dit que je pouvais venir bosser quand il devait y avoir des remplacements...

— Non Elsa, tu n'as pas à faire sa, ce n'est pas à toi de travailler...

—ça va, je t'assure ! Et puis j'ai bientôt 18 ans, je peux te filer un coup de main de temps à autre. ça va pas me tuer, soupirais-je en ponctuant la fin de ma phrase par un petit rire amère.

— Merci ma puce mais, ce n'est pas ce genre de train de vie que tu devrais avoir... Tu donnes déjà des cours au fils Frost et...

—Je n'ai rien de mieux à faire... le coupai-je rapidement. Et puis je croyais que tu appréciais les Frost.

— Je ne prétends pas le contraire. Mais au lieu de donner des cours tu devrais être avec tes amis. Au cinéma. Je ne sais pas se que font les jeunes de nos jours mais... Sort, vois du monde.

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