- CHAPITRE QUATRE-

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JACK


— La Boétie Jack, et pas la Poétie, articula-t-elle en retenant de rire devant mon regard désemparé. 

Je plongea ma tête entre mes paumes de main en expirant du mieux que je pouvais. J'étais à bout, mon crâne était sur le point d'exploser. Si je continuais ça n'allait pas tarder.

—Ca ne serre à rien de continuer aujourd'hui, je n'imprime plus rien...

—On n'a bien bossé c'est vrai, acquiesça-t-elle en soupirant avant de refermer son cahier alors que je m'allongeais sur mon lit en soupirant.

—Ouais... Ça suffit pour aujourd'hui... Et puis c'est les vacances !

—Hum hum... Bon... je vais te laisser tranquille, m'informa-t-elle en rangeant son classeur dans son sac. 

Je pris appui sur mes coudes, pour l'observer davantage.

Ses cernes violacés étaient toujours présents, mais elle était d'une beauté sans nom. Ses boucles blondes auréolaient parfaitement son visage en cœur. Mais elle avait encore maigri. Chaque jour je la trouvais un peu plus belle qu'il n'était possible. L'envie de caresser ses joues me démangeait de plus en plus mais je m'y refusais. Elle penserait que je suis complètement dingue.

Je devais sans aucun doute l'être.

La petite ride qui se trouvait entre ses deux sourcils s'accentua lorsqu'elle se rendit compte que je la détaillais encore une fois. C'était devenu comme une habitude avec Elsa. L'inspecter sous toutes les coutures était une activité des plus fascinantes qui était au summum du flippant.

— Il y a un problème Jack ?

—Hum... Non, je me demandais ce que j'allais avoir pour Noël, mentis-je alors qu'elle souriait timidement à ma réplique.

— Qu'est-ce que tu as demandé au papa noël ? se moqua-t-elle doucement en reportant son regard sur son sac.

— Pas mal de trucs, rétorquais-je en riant. Je sais déjà que ma mère va cuisiner pour vingt alors qu'on sera sept, heureusement qu'on a Flynn sinon on aurait de sacrés restes.

Son rire raisonna comme un doux carillon à mes oreilles. Cette délicieuse mélodie me provoqua un exquis frisson le long de l'échine. Je la fixais, encore une fois. Elle semblait mal à l'aise et se mordit férocement la lèvre inférieure, comme si elle s'était permit quelque chose qui lui était interdit.

—Vaut mieux avoir ton ami en photo qu'à table apparemment.

— Tout à fait... Et toi, qu'as-tu demandé ? m'enquis-je curieux alors qu'elle replaçait une de ses mèches folles derrières son oreille.

— Rien... murmura-t-elle en fronçant les sourcils, gênée.

— Vraiment ?

—Ouais. Je ne veux rien alors pourquoi demander une chose inutile, hein ? C'est vrai... En plus ce serait embêter mon oncle pour rien...

Je fronça les sourcils en me pinçant l'arrête du nez. Que voulait-elle dire par "embêter". Noël était un moyen de se réunir avec les personnes que l'on aime. Était-ce une corvée pour elle ? Pour son oncle ?

— Ce n'est pas faux... Mais... Mais à noël tout le monde à son cadeau !

Elle ria doucement en allant vers la porte de ma chambre pour l'ouvrir tranquillement.

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