1-Le manoir

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* Ophélie *

«- Ophélie, dépêche-toi, on part dans 5 minutes! Cria sa mère du bas de l'escalier. »

Ophélie jeta un dernier coup d'œil à sa valise avant de la fermer. Elle descendit l'escalier, mit ses nus pieds avant de sortir de la maison et de se diriger vers la voiture. Elle y entra et se plaça à l'arrière, à côté de son petit frère de 7 ans, Lucas. Tout comme elle, il avait les cheveux bruns et les yeux bleus. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, ils s'entendaient vraiment bien ; ils étaient près à tout ou presque l'un pour l'autre. Ses parents, Stéphanie et Christophe Marcus montèrent à l'avant après avoir mis leurs affaires de voyage dans le coffre. Le véhicule démarra et prit la route afin d'arriver à leur destination finale, dans plus de 3 heures.

Cette année, la famille Marcus passait 4 semaines des vacances d'été dans un manoir en pleine campagne. Ophélie aurait préféré aller à la plage, dans un autre pays ou encore rester chez elle et sortir avec son groupe d'amis plutôt que de partir dans ce coin perdu, mais son père avait déjà tout organisé et elle n'avait pas eu son mot à dire. Un ancien ami de Christophe, nommé Adrien Langer, avait déménagé dans la même ville qu'eux suite à son divorce et avait donc reprit contact. Pour renouer leurs liens ils avaient voulu faire un séjour ensemble et de cette façon faire connaissance avec les autres membres de leurs familles. Ophélie allait devoir passer le prochain mois avec le fils d'Adrien, un garçon de son âge dont elle ne connaissait que le nom : Liam. Elle était un peu anxieuse à l'idée de le rencontrer, elle n'avait aucune idée de comment il allait être. Elle se demandait s'il était du genre populaire, geek ou entre les deux, s'il etait musclé ou rondouillet ... mais elle ne le saurait que le lendemain.

Ophélie tressa ses longs cheveux bruns et lisses En regardant le paysage qui défilait devant ses magnifiques yeux bleus. Les maisons et les immeubles étaient maintenant remplacés par des champs et des forêts qui s'étendaient à perte de vue. De temps en temps, on distinguait des maisons ou des fermes telles des îles au milieu d'un océan de blé et d'arbres.

Berçée par la musique que ses écouteurs diffusaient dans ses oreilles, Ophélie finit par s'endormir. Elle fut réveillée par la voix de son petit frère qui demandait pour la centième fois quand ils arrivaient et un petit sourire étira le coin de ses lèvres quand elle sut qu'il ne restait plus que 5 minutes de route.

La voiture s'arrêta devant une vieille et grande maison de plusieurs étages à l'entrée d'un petit village qui était proche de celui où avait grandi son père. Les Marcus descendirent du véhicule et sortirent les valises du coffre puis s'avancèrent sur ​​la petite allée bordée de haies et de fleurs qui menait à la porte de la maison. Les murs du manoir, noircis par le temps, étaient parcourus par de nombreuses fissures. Le haut d'une cheminée pointait au milieu du toit où quelques tuiles en ardoise étaient cassées. Les vieux volets étaient couverts d'une peinture brune qui s'écaillait. Ils montèrent les quelques marches qui menaient au péron et se dirigèrent vers la porte d'entrée. Un petit mot y était accroché. Christophe le prit et le lut à voix haute: «Chères familles Marcus et Langer, nous vous demandons de laisser le manoir dans l'état où vous l'avez trouvé. L'accès au dernier étage vous est interdit. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez nous contacter par téléphone. Nous vous souhaitons un agréable séjour. M. et Mme. Morore. ».

Quand la porte fut ouverte, Lucas, Ophélie et leurs parents commencèrent à visiter la bâtisse. L'entrée était grande et plusieurs portes ainsi qu'un majestueux escalier s'y trouvaient. Ophélie s'avança, tirant sa valise derrière elle. Elle regarda l'escalier, plus attentivement. Il était en bois et des rampes sculptées avec finesse se trouvaient de part et d'autre des marches recouvertes d'un long tapis blanc crème au milieu et bleu sur les bords. Des motifs étaient brodés sur la partie centrale du tissus dans les mêmes tons que les bordures. Un lustre en cristal pendait au plafond. Elle monta les marches, après sa mère et son père, suivie de son frère et effleura la rampe de ses doigts fins. Il y avait un autre escalier semblable au premier mais qui se divisait en 2 parties vers le milieu de celui-ci. À l'endroit où il se séparait on pouvait voir une grande vitre qui donnait sur le jardin derrière le manoir.

La jeune fille s'aventura dans le couloir de gauche à la recherche de sa future chambre, Lucas toujours derrière elle alors que ses parents tournèrent à droite. Le couloir contenait 2 portes de chaque côté espacées de plusieurs mètres. Elle les ouvrait toutes et finit par trouver la chambre parfaite derriere la dernière. Elle entra dans la pièce aux murs bleu lavande et son frère dans celle d'en face. Un lit 2 places entouré de deux tables de nuit était placé à droite. Au fond résidait une grande armoire en bois, comme la plupart des meubles de la villa. Ophélie déposa sa valise puis ouvrit la porte qui donnait sur sa salle de bain personnelle. Elle vit une baignoire, des toilettes, un lavabo et quelques étagères.

Elle se dirigea ensuite vers la fenêtre, écarta les rideaux bleu marine puis ouvrit la vitre qui donnait sur un magnifique jardin. Plusieurs arbres plus ou moins grands poussaient dans ce dernier, des fleurs percaient la parfaite pelouse bien verte, une balançoire pendait à une branche d'un chêne, le soleil se reflettait dans l'eau d'une énorme piscine creusée, une cabane en bois avait pris place au fond du terrain et une table entourée de plusieurs chaises était installée sur la terrasse. Un sourire se forma sur les lèvres de l'adolescente ; ces vacances n'allaient peut-être pas être si nulles que ça.

***

Le soir ne tarda pas à se montrer.

Vers 18h30, leur mère les appela et leur dit :

«- Votre père et moi allons au restaurant. Ophélie, Je compte sur toi pour surveiller ton frère. Le repas est prêt. Ne vous couchez pas trop tard. »

Puis elle enchaîna avec toutes les recommandations qu'une mère fait à ses enfants quand les elle les laisse seuls à la maison. Leur père arriva et quitta la maison avec sa femme. Quelques minutes après leur départ un orage éclata.

Ophélie se rendit à la cuisine, Lucas à sa suite.

«- Qu'est-ce qu'on mange ce soir, demanda le petit garçon.

- Des pâtes et du poulet, répondit-elle.

- Youpi! s'exclama-t-il en sautillant sur place. »

La jeune fille sourit, attendrie par le comportement de son frère. Lui et les pâtes, c'est une véritable histoire d'amour!

Ophélie faisait chauffer leur dîner pendant que Lucas mettait la table. Une fois installés, ils mangèrent et parlèrent. De nombreux éclats de rires se mêlaient à leurs discussions. Le sujet des vacances finit par se montrer.

«- Alors Lucas, comment trouves-tu le manoir?

- Il est géant !!! En plus il y a une piscine! Dis, on pourra y aller demain, hein?

- On verra, répondit sa grande sœur qui ne put s'empêcher de sourire face à l'entousiasme du garçon.

- Sil te plaît ..., insita-t-il en faisant les yeux doux à sa sœur, chose à laquelle elle ne pouvait pas résister. »

Elle fit mine de réfléchir et finit par asquiescer. Lucas sauta de joie.

Après le repas, Ophélie et Samuel s'installèrent sur le canapé devant la télévision et regardèrent un film.

Un peu avant la fin de celui-ci, Lucas s'endormit. Ophélie le prit dans ses bras et l'amena dans sa chambre, au premier étage. Dehors, le tonnerre grondait de plus en plus fort.

Un bruit retentit au-dessus ; on aurait dit qu'une porte claquait. Ophélie se dirigea vers les escaliers. Que devait-elle faire, elle n'en avait aucune idée. Elle resta un long moment au pied des marches mais sa curiosité prit le dessus : il fallait qu'elle aille voir ce qu'il se passait.

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J'espère que ce chapitre vous a plus. N'hesitez pas à voter et à commenter.
À bientôt pour le prochain chapitre! 😄

Le dernier étageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant