Chapitre 8 : That day

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(Ce jour)


J'ouvrais la porte de mon mobil-home, placé non loin du plateau de tournage. De nombreuses personnes étaient déjà en train de rejoindre l'emplacement principal et d'autres devaient sûrement déjà y être. Mais je n'étais pas en retard pour autant, au contraire. J'étais toujours à l'heure, toujours en forme. Avant de sortir, je prenais le temps de prendre des nouvelles de mon meilleur ami qui profitait de ses vacances à Hollywood, là ou était restée Britt. Je fermais la porte à clé en me remémorant notre compromis. Suite à notre dispute, nous n'avions pas pu rester longtemps sans se parler puisque j'étais revenu deux jours après. Nous en avions conclus que ignorer sa maladie ou en parler constamment ne servait à rien. Nous devions essayer de l'accepter. Ne pas s'arrêter de vivre. C'était donc pour cela que je me trouvais ce jour-ci dans les studios de The Maze Runner : Le remède mortel, à Vancouver.

??? : Alors, prêt pour cette longue journée ?

Je me retournais et apercevais mon ami, Ki Hong Lee, qui réduisait la distance nous séparant. Nous avions en effet de nombreuses et intenses scènes à tournées ce jour. Il s'agissait en fait 'un petit challenge que l'équipe nous imposait.

Moi : Bien sûr, on a fait pire.

Nous marchions pour rejoindre le reste du casting.

"Sinon, t'as réussi à dormir ? J'ai l'impression que ta nuit a été quelques peu mouvementée." dis-je en souriant.

- Pourquoi tu dis ça ?

- J'ai vu ta voiture sortir du parking ce matin. Et vu que ce n'était pas toi...

Il laissa échapper un petit rire. Dix minutes plus tard, nous arrivions là ou tout le monde s'activait. Je croisais l'exécutif producteur, Wess Ball, qui m'indiquait quand il allait avoir besoin de moi. Je le remerciais et me mettais en place pour commencer le travail. Quelques heures plus tard, nous faisions une pause d'une demi-heure, le temps du repas. Je me plaçais à côtés de mes collègues Ki Hong, Kaya Scodelario, Thomas Brodie Sangster et Rosa Salazar.

Kaya : Vivement qu'on passe aux scènes plus calmes ! J'en ai marre de courir.

Thomas : C'est un film d'action, ma belle.

Ki Hong : C'est le troisième film ! Et puis, ça te fera maigrir.

Kaya : Hey ! Comme si j'en avais besoin.

Je pouvais toujours compter sur ces trois là pour me faire rire, ainsi que faire rire le reste du personnel. J'étais assez qualifié pour cela également. De plus, nous nous entendions vraiment bien, même s'ils n'étaient pas au courant pour Brittany. Seulement, quelque uns de mes amis l'étaient, nos familles et son médecin, auxquels nous avions demandé de garder le secret.

Un organisateur : Dylan, on a besoin de toi pour la dixième scène d'action.

Moi : J'arrive ! m'exclamai-je en me levant et en embarquant mon plateau.

Rosa : Lui, par contre, c'est un vrai cascadeur.

Moi : Ahah ! Si tu le dis, à toute à l'heure !

Je me rendais sur le lieu et laissais les maquilleurs faire leur job pour les traces de sang, les effets pour la fatigue, l'eau pour la transpiration et ma coiffure, ainsi que les professionnels de la sécurité qui m'équipaient d'un harnais de couleur verte pour pouvoir le rendre invisible au montage. Je suivais les inscriptions du script. Ils fixaient alors un cordon au harnais et j'étais suspendu sur le coté d'un véhicule de sécurité par un système de bride au dessus de ma tête. Je tentais de me souvenir de chaque détails que j'avais relu le matin même. Je devais atteindre l'arrière d'un autre camionnette. Cette action n'était pas extrêmement dangereuse. J'en avais déjà exécuté du même genre, mais il aurait été préférable de la faire faire par un vrai cascadeur, comme l'avait conseillé Wess. De toute manière, il était trop tard pour retourner en arrière.

Technicien : Prêt ?!

Moi : Oui !

Je me positionnais et entendais notre metteur en scène crier "Action" au mégaphone. Les voitures démarraient alors que des cameramen nous suivaient dans un troisième voiture, et d'autres nous attendaient quarante mètres plus loin. Cette distance s'avérait être celle qui m'était donnée pour grimper dans l'automobile de droite. Je sautais enfin et agrippais la barre qui me servit à m'accrocher pendant un instant. Je continuais d'interpréter mon rôle en cherchant à monter dans la camionnette, tandis que l'ensemble des véhicules ralentissaient vingt mètres plus loin.  Il ne me restait plus qu'à grimper entièrement pour que le tournage de la scène soit terminée. Mais les événements ne se passèrent pas comme prévu. J'entendais des personnes hurler, mais la seule phrase que je pu saisir fut la suivante.

??? : DYLAN, DÉTACHE TOI !

Je ne voyais pas d'ou venais le problème jusqu'à ce que je comprenne que ma voiture de sécurité roulait plus rapidement que celle sur laquelle je me trouvais à présent. Si le conducteur ne ralentissait pas, ce pouvait devenir très dangereux, sachant que nous roulions à cinquante kilomètres heure. Pris de panique, je voulus défaire les attaches mais je fus à la seconde tiré par le système de bride. J'eux pour seul réflexe de placer mes bras de façon à protéger ma tête, mais c'était inutile. Je fus projeté contre les parois de la camionnette, me cognant à la mâchoire et sentit quelque chose se briser dans mon dos. Un cri d'effroi sortit de ma bouche. Je fus ensuite très violemment trainé au sol, puis sous le véhicule, dont le conducteur avait enfin repris le contrôle. La grosse roue arrière droite se trouvait à moins de deux mètres de moi. Le béton du sol m'égratignait fortement le dos qui me brûlait atrocement. Je relevais ma tête pour me détacher mais me cognai au front. J'avais rapproché mes mains de ce qui me tenait encore sous l'emprise de la vitesse mais j'étais paralysé, le souffle coupé. L'adrénaline redescendait et quelques secondes plus tard, le harnais ne me serrait plus. Je n'étais plus en mouvement. Je reprenais difficilement une bouffée d'air.

??? : PUTAIN, ÇA FAIT CINQUANTE FOIS QU'ON VOUS DIT DE VOUS ARRÊTER !

??? : DYLAN !

Je ne parvenais pas à leur répondre. Je sentis deux personnes me sortir de là. J'étais trop sonné pour savoir qui c'était, sûrement des gars de la sécurité puisqu'ils n'avaient pas eu besoin de beaucoup de force pour me tirer vers eux. Ils me décrochait le harnais. Je pouvais reconnaitre Wess qui appelait les urgences. Les deux secouristes embauchés sur le plateau avaient immédiatement accouru.

??? : Monsieur, est-ce que vous m'entendez ?

Je secouais ma tête de haut en bas.

- Bien, nous allons vous examiner pour évaluer vos blessures. Je vais vous demander de nous indiquer quand vous avez mal.

Le problème était que j'avais mal constamment. Je n'arrivais plus à ouvrir la bouche pour articuler. Malgré les sons indescriptibles que je devais prononcer, ils eut l'air d'avoir terminé. Mon corps me faisaient mal de partout. J'avais l'impression que certains de mes os n'étaient plus à leur place. Dix minutes après, l'ambulance était là. Ils sortaient un brancard et venaient me porter pour me transporter jusqu'à lui. Lorsque je sentis le matelas du brancard, j'eu l'impression que ma peau ressentait à nouveau le ciment de la route. Un douleur intense parcourra une autre fois mon corps et se réfugia dans mon crâne. Je poussais un léger soupir puis me sentit m'évanouir.

Just Can't Let Her GoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant