Chapitre 20

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Eiko

Un corps de soldat épuisé s'affala bruyamment sur le mur du sous-sol. Son armure fit un tel fracas en tombant que les barreaux de la porte se mirent à trembler.

Eiko.

Aujourd'hui, le menaçant corbeau aux yeux bridés avait donné corps et âme dans un entraînement de combat.
Il avait écrasé tout ses compagnons par son incroyable maniement d'épée  .

Le professeur lui faisait encore des éloges mais encore une fois, Eiko était vide.

Son corps mince de jeune homme ,  batis de beaux muscles fermes ne le rendait pas non plus heureux.
C'est plutôt son esprit qui était encore accablé. Il  l'accusait sans cesse de cette Faute qu'il avait commis dans le passé.

Il n'avait pas le droit à un peu de repis ... Lorsqu'il était seul ou qu'il fermait ses yeux bridés , c'est comme si des voix le tourmentaient sans cesse sur sa Faute et sur Lui-Même.

Son regard s'arrêta quelques secondes sur le dragon à l'encre noir de Fuko qui serpentait son avant bras.

Un court moment de Chaleur...

" Jeune soldat ! Eiko ! Vous m'avez une nouvelle fois surpris aujourd'hui!  "

Le Sergent entra brutalement dans le vestiaire salubre du brun. Ses sourcils se arcèrent : Il détestait les surprises.

" Je n'ai pas de raison de m'en réjouir. Je fais seulement ce que je dois faire !

- Eiko... Que se passe t-il ? "

Il detourna sa figure. Le Sergent eut un léger frisson : Il savait qu'Eiko était un jeune homme très glaciale... Mais il savait aussi pourquoi.

Il s'accroupit lentement face à lui.

" Eiko. Je sais que ton existence n'est pas facile . Tu endures énormément. Je souhaite néanmoins que tu sois fier de ta réussite . "

Le brun ne le regardait même pas.

" Ta force est égale à celles des Sergents les plus avisés , tu est organisé,  discipliné,  droit. Eiko.. Ton père aurait été fier de toi. Tu est le plus beau soldat asiatique...comme lui. "

Le corbeau leva violemment sa tête . Le mot " Père " lui jeta de violents spasmes au ventre. Comme-ci il recevait de vrais coup de poignard . Et son visage se crispa tellement que ses cheveux noirs se mirent à se raidir . Ses yeux étaient maintenant defigurés par la terreur.

Le Sergent se pinça les lèvres et  changea rapidement de sujet.

" Tu a toujours été fort. Eiko , j'ai entendu que l'un des souverain de nos armées  voudrait que tu participe au bataillon qui se rendra en exploration vers le Nord de la Bizance.

- Le bataillon ?

- Oui , celui-ci devrait partir dans quelques jours. Toi tu n'as peur de rien. Alors je suis fier d'envoyer un élève tel que toi au bataillon d'une grande guerre ! "

Il ne répondit pas. Le Sergent se contenta de sortir à pas de loup.

Le ténébreux soldat posa sa tête entre ses genoux. Les "voix " reprirent d'un coup dans son esprit comme une violente musique . Il frappa alors sa tête contre le mur pour que celles-ci s'arrêtent juste quelques minutes, quelques secondes... Qu'elles arrêtent de le tourmenter sur son passé, sur lui-même....

En vain. Les " Voix" se faisaient de plus en plus grandes, de plus en plus profondes, de plus en plus terribles...

***

Fuko

" ALLEZ VOUS- EN AU DIABLE ! "

La jeune Pacifista créa une dernière tornade de vapeur sur l'agora de la ville d'Ethor . C'était maintenant la deuxième ville qui été envahi par une soudaine poussière .
Les villageois arrivaient à peine à respirer. C'était épouvantable.
La jeune voleuse ramassa un tas de poussière : Cela ne lui disait rien qui vaille. Elle était jaune comme les dunes  de l'Orient dont parlait souvent Maître Daxian. Impossible qu'une tas si impressionnant de poussière se soit déplace aussi rapidement et seul.

D'ailleurs, Fuko n'en avait jamais vu de tel. Les poussières de leurs terres étaient souvent grises et pales. Celle ci brillait tel une pierre précieuse ne venant pas de ce pays.

" Pourquoi chercher vous à réparer  ce que vous venez de  détruire ? "

Les villageois tenaient à présent leurs fourches tendus  autour des apprentis et de Fuko.

" Maître ! Je sais manier le roc comme le sabre, laissez moi me battre ! Hurla un apprentis a l'esprit agité.

- Ne bouge pas ! Dit-elle en lui faisant signe de reculer. Comment osez vous accusez ce qui vous sauve ? L'ingratitude vous a t-elle rongée ?

- Vilaine Jelly.... L'enfant maudit de nos peuples ! Depuis le jour, où elle a circulée dans cet ville le visage couverts de selles noires et poisseuses... Nous sommes maudits...  Lança un vieillard dans la foule.

-  C'est un Oiseau qui nous a attaqué!  Nous l'avons vu de nos propres yeux ! Assassin !

- Un oiseau ? Chuchota Fuko .

- C'est un groupe d'homme portant le bec qui a dispersé cet poussière !

- C'est impossible ! Protestèrent trois apprentis. Les medecins cherchent la paix ! Ne vous attaquez pas à notre Maître!

Les villageois n'entendaient plus. Ils se precipiterent sur eux.

" CHARGEZ !!!

- KAAAAZZZZEEE !!!! "

Fuko activa un énorme vent opaque qui les repoussèrent d'un kilomètre.

" Fuyez ! " Cria l'un des apprentis au milieu du vent.

Tous s'echapperent en sortant de la ville. Ils coururent tous en direction de la forêt le plus vite possible. Ils s'arretèrent finalement devant un puit pour faire une pause. Leurs jambes étaient en feu.

Fuko reprenait son souffle lorsqu'un des apprentis s'appelant Oracle l'aggripa par l'épaule.

" Maitre Fuko... Tout cela est étrange. Je prends la parole pour tout les apprentis Pacifistas. Pourquoi les villageois accusent t-ils les médecins de ce crime ignoble ?

- Je ne sais pas. Dit-elle d'un air perdue. Cela ne me plait pas.

- Pourtant, ils disent tous la même chose : Seul les Pacisfistas sont capables de tels choses, Maître. Cela ne nous rassure pas du tout ! "

Il lui lança un regard rigide qu'elle comprit directement. Elle retira  sa main de son épaule et s'éloigna du groupe.

La colère était en train de lui monter à la tête .

Elle tournait de plus en plus en rond. Au lieu de pouvoir se concentrer sur la clef de sa liberté, les choses regressaient autour d'elle. Rien n'avançait .

On l'attaquait de plus en plus et maintenant, les villes parlaient  d'un groupe mystérieux qui portait le bec .

Serais-ce donc les " Heavisfistas" dont parlait le Prince ainsi que Karmel ?
Qui était donc ce groupe de malfrats ?

Fuko lança un regard froid vers son groupe d'apprentis portant le bec. Elle ne pouvait pas être ignorante... Seuls les Pacifistas étaient capables d'utiliser les rocs. Cela était vrai.
L'honneur des Pacisfistas était en danger. À moins que l'un des Pacifistes ait perdu son honneur.


                 ¤ BLACK - JELLY ¤

Black JellyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant