Le jeune homme ouvrit les yeux, apeuré. Il demeurait sur un semblant de lit, dans une pièce qui lui était alors inconnue jusqu'à ce jour.
L'éphèbe à la peau ivoire se releva lentement et scruta du regard l'endroit dans lequel il semblait enfermé. Au premier coup d'œil, il s'agissait d'une simple pièce rectangulaire claustrée entre quatre murs usés d'un gris anthracite donnant ainsi au lieu une atmosphère presque morbide. Une odeur nauséabonde semblable à de l'urine de chat dominait les lieux, sur les murs étaient inscrits des sortes de messages codés accompagnés de petits dessins représentant l'appareil génital masculin et toute sa panoplie. Cependant, une chose rassura le garçon : elles avaient disparu. Il demeurait alors serein, petit oiseau gazouillant dans sa cage à l'abri de ses démons.
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Alors que le calme avait pris possession des lieux, la porte de ce qu'on pouvait appeler « cellule » s'ouvrit sur deux hommes abordant l'uniforme des forces de police. L'un des deux s'approcha du jeune homme qui résidait depuis maintenant plusieurs heures dans cette pièce, et vint s'accroupir face à lui afin de menotter ses deux mains. À l'aide de sa forte poigne, il le releva puis d'un signe de tête, le fit s'avancer vers la sortie.
La traversée des couloirs se fit d'un silence se voulant gênant et pesant.
Le jeune garçon ne cessait de se sentir observé, chaque regard porté sur lui ne semblait contenir une once de bienveillance. Ils étaient tantôt froids, tantôt espiègles voire moqueurs. Cette situation ne faisait que titiller ses nerfs, l'empêchant ainsi de garder son calme.
Elles ne doivent surtout pas revenir.
Alors que son taux de crispation atteignait son apogée, les deux officiers s'arrêtèrent devant une porte qui ne lui semblait pas inconnue. C'est une fois à l'intérieur que ses doutes se dissipèrent en retrouvant la salle d'interrogatoire dans laquelle il s'était retrouvé antérieurement.
Dans celle-ci se trouvaient déjà trois hommes : un officier, se tenant droit comme un piquet, à côté d'un homme assis sur une chaise se trouvant devant la table disposée au centre de la pièce entièrement peinte en blanc et, en face de celui-ci, une jeune femme portant une blouse aux « teintes » similaires aux murs de la pièce.
On força le garçon à prendre place sur la chaise qu'il avait envoyé valser quelques heures auparavant, cependant, celui-ci sentit son anxiété monter en flèche, ne souhaitant pas qu'elles viennent remettre leur grain de sel en voulant participer à la conversation.
L'homme en face de lui ne tarda pas longtemps à remarquer le malaise du plus jeune. C'est ainsi qu'il le rassura :
« Pas la peine de t'inquiéter, nous avons tout prévu. L'infirmière va s'occuper de toi. »
Suite à cela, la jeune femme se rapprocha du blond, seringue en main, et prit le bras de celui-ci afin de le poser à plat sur la table, dans le but d'avoir une certaine stabilité qui lui permettait d'injecter le produit contenu dans son ustensile, tout en évitant de lui faire le moindre mal. Voyant l'aiguille se rapprocher dangereusement de sa peau blanchâtre, il tenta vainement de se détendre, inspirant et expirant grossièrement, puis porta son attention vers celui qui semblait diriger les opérations, le détaillant ainsi du regard.
L'homme paraissait avoir déjà fait son temps. Sa peau hâlée était marquée de quelques cicatrices évidentes sur ses avant-bras dévoilés et sur son visage. Une barbe naissante et grisonnante de quelques jours adoucissait la forme rectangulaire de sa mâchoire mais donnait quand même à son propriétaire une aura de négligence. Ses yeux, typiquement coréens, étaient encerclés par des cernes prédominantes, résultats de plusieurs journées épuisantes et d'un manque de sommeil indéniable. Une certaine droiture émanait de ce personnage typique d'une série policière, on pouvait voir en un coup d'œil qu'il n'était pas novice dans ce métier et cela avait eu don d'intimider le jeune adulte disposé en face de lui.
Le garçon sursauta légèrement au contact de l'aiguille se logeant dans sa peau malgré ses efforts pour penser à autre choses, cependant, il se rassurait en se convainquant que le plus dur était passé, et la piqûre terminée. L'infirmière salua alors les personnes présentes dans la pièce avant de boucler valise et de sortir de celle-ci.
« Monsieur Min Yoongi, nous pouvons commencer. Sachez que tout ce que vous direz sera enregistré, de plus, nous vous prions de bien entendu nous révéler toutes les informations nécessaires à l'avancement de notre enquête. »L'ingénu était perdu. En vérité, il ne connaissait toujours pas la raison de sa présence dans ces locos. Tout était flou dans son esprit, les seuls souvenirs encore potables qui lui restaient étaient ceux de sa précédente crise et encore, il devait repousser les limites de sa mémoire afin d'avoir des images claires des scènes.
Alors que ledit Yoongi demeurait pensif, l'inspecteur déposa une photo sur la table en fer et demanda calmement :
« Connaissez-vous cet homme ? »
Il s'approcha puis prit la photo malgré ses mains menottées. Suite à cela, il se mura dans un silence lui permettant de réfléchir, même s'il ne lui fallut que quelques secondes avant de reconnaître l'être souriant qui était figé sur le bout de papier plastifié.
Après avoir redéposé la photo, il laissa sa langue humidifier ses lèvres puis acquiesça maladroitement le long d'un murmure que seul son homologue put entendre.
« Parlez-moi de lui s'il vous plait.
- J'espère que vous avez votre temps, ça risque d'être un peu long. »
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Je poste ça là, histoire de. Osef si c'est pas long.
Pardon pour les fautes, la bise puis la suite un jour dans l'année.