Allongée dans l'herbe verdâtre, j'admirais le dégradé de couleur qu'offrait le ciel en ce soir d'octobre. Du rose, du rouge, du orange et différentes teintes de jaune se succédaient dessinant un splendide couché de soleil. Mes pensées divaguaient entre tout et rien. Je réalisais alors à peine que deux semaines s'étaient écoulées depuis que nous avions quitté l'endroit où nous étions encore 20. En ces deux semaines, j'avais eu l'impression de redécouvrir le monde. Je n'avais rien fait d'extraordinaire au contraire mais, le fait d'avoir mené une vie un tant soit peu normale m'avais apporté une nouvelle routine. J'étais plus occupée avec mes cours et j'avais moins de temps pour me préoccuper des problèmes qui hantaient mon esprit. Sans même m'en rendre compte je m'étais lié d'amitié avec Jasmine et Noah. À vrai dire, l'insistance de Jasmine avait fini par avoir de l'effet et sans m'en rendre compte j'étais devenue moins froide.
Quand à Noah, c'est en réalité surtout grâce à elle que j'avais remis en question ma décision. Je me souvenais encore parfaitement de ses paroles "Lorsque tu laisses quelqu'un te connaître mieux, tu prends toujours le risque qu'il te fasse souffrir mais tu vivras peut-être les meilleurs moments de ta vie grâce à lui, dans ce monde incertain où tout est éphémère, tu ne crois pas que ça vaut la peine de prendre le risque?" m'avait-elle dit un soir dans le salon de notre résidence.
Ce n'étaient que de simples paroles et pourtant leur signification pour moi était profonde.
Je m'étais également énormément rapprochée de Simon. En sa compagnie je me sentais plus vivante, il me contagiait, il m'offrait un refuge sans même le faire exprès. Il était réellement une personne incroyable. Grâce à lui, j'avais recommencé à rire, il était le seule qui avait réussi à me procurer un rire sincère. Vous savez ce genre de personne qui arrive à vous faire sourire rien que par leur présence ? Simon était comme ça. Jasmine, Noah et Simon étaient mon encre. Ils me permettaient de m'accrocher quand je traversais une tempète.
Et puis je dirais qu'il reste une personne de qui je n'ai pas encore parlé.
Ethan.
Je dirais simplement que nos regards se croisent de temps à autre mais que l'on s'évite.
Pourquoi vous demanderez-vous? Je ne sais pas.
Je suppose que certaines "amitiés" --j'ai encore un peu de mal à utiliser ce mot-- ne sont pas faite pour exister. Peut-être tout simplement qu'Ethan n'avait pas à faire partie de ma vie après tout.
Ces derniers temps, mes cauchemars s'atténuaient, ils étaient quelque fois remplacer par des sortes de songes.
Ce qui était étrange, c'est que je voyais toujours la même chose.
Je me retrouvais soudainement assise sur un sol en gravillon.
Et puis j'apercevais des gens, qui s'arrêtaient et qui me regardaient. J'essayais de leurs parler, d'attirer leur attention, en vain, c'était comme si ils n'entendaient pas ma voix, comme si ils ne me voyaient pas, comme si je n'existais. Et puis à ce moment là du songe, à chaque fois, je fermais les yeux en me retrouvais assise sur un banc en bois blanc et puis je me retrouvais dans mon lit.
Comme si tout avais été réel...
Je rêvais de cette endroit en permanence mais à chaque fois j'en voyais un recoin différent.
***
Au jour d'aujourd'hui on était 16, un jeune garçon s'était fait tué lors du dernier conseil, je vous laisse deviner pourquoi, et on semblait tous depuis pouvoir résister à l'envie d'ouvrir l'enveloppe.
Cette idée me rendait à la fois triste et heureuse.
C'était pour moi une expérience de sentiments mitigés.
Heureuse que personne ne se soit donné la mort, mais triste car l'impression que jamais je ne retrouverais mes souvenirs marquait constamment mes pensées.
Je me relevais doucement de ma posture en m'appuyant sur un chêne.
Je regardais une dernière fois le ciel.
Il était à présent d'un bleu obscure, quasiment noir et les première étoiles de la nuit apparaissaient doucement. Cela n'élevait en rien la beauté du paysage.
Je souriais.
Le fait de me remémorer tout ça m'avais fait réaliser que j'avais à présent des souvenirs.
Tout comme les étoiles brillaient dans le noir de la nuit, mes yeux brillaient sur mon visage qui était avant si sombre. Je suppose que je commençais à reprendre goût à la vie et à enfin récupérer de l'espérance. J'aimais bien cette idée de la lumière dans l'obscurité, elle me démontrait que même dans les périodes les plus sombres, il y avait toujours cette once de luminosité et que c'est grâce à elle que le noir n'était plus totalement noir. Comme une bougie dans une pièce, comme un lampadaire dans la rue, comme le soleil dans l'espace. Un petit quelque chose qui réchauffe nos âmes un peu plus et nous redonne espoir.
***
J'allais retrouver Simon et Jasmine avant d'entrer dans le réfectoire où nous nous asseillâmes pour petit-déjeuner.
On fut très vite rejoins par Noah qui arriva toute souriante.
Tandis que je dégustais mon muffin au chocolat, Simon mangeait un croissant, Jasmine une part de tarte et Noah un donuts.
Chacun son truc comme on dit.
-Alors bien dormis? questionna Simon, avant de s'engouffrer un énorme morceau de croissant dans la bouche.
-Oui. répondit Jasmine avant de boire une petite gorgée de son chocolat chaud.
Noah et moi on hocha positivement la tête.
-Alors qui va venir vous voir vous lors de la journée des visites? lança Simon.
-Euh...
-Personne ne viendras nous voir, nos parents sont occupés. me coupa Noah.
J'acquiesçais pour approuver le mensonge de Noah.
-Ah d'accord, moi non-plus mes parents peuvent pas mais mon frère viendra lui, vous voulez dîner avec nous?
-Dimanche soir on ne peut pas désolée. déclara Jasmine.
-Pourquoi?
-Ça ne te regarde pas. dis Noah, un sourire provoquant sur les lèvres.
-Okay okay dit-il en levant les mains au ciel Bon, je dois y aller bye! poursuivit-il avant de partir en prenant son plateau.
-Tu crois qu'il va croire à nos mensonges encore combien de temps? demanda Jasmine, l'air douteuse.
-Aussi longtemps qu'il le faudra. Vous savez très bien que ça doit rester un secret, nos vies sont mises en jeu, je te rappelle. Promet moi que tu ne lui diras rien Elena? déclara Noah.
-Comment ça Elena? Pourquoi pas Jasmine et Elena? demandais-je quelque peu irritée.
-On sait très bien que tu es très proche de lui. Alors fait pas de bêtises, c'est tout ce que je te dis. ponctua Noah.
-Oui... soupirais-je, agacée qu'on me prenne pour une gamine incapable.
On finit de manger et on se rendit dans nos salles de cours respectives.
***
Le professeur fit passer un entract dans la classe, lorsqu'il arriva à ma portée je pus lire sur la feuille de papier, "Sunisland".
-Chers élèves, pour inaugurer ce début d'année, le proviseur ainsi que l'ensemble des professeurs avons organisé une sortir à Sunisland. Cette sortie vous permettra de découvrir les grottes et jardins ainsi que le magnifique patrimoine. Elle aura lieu jeudi prochain, tous ce que vous devez prendre se trouve sur la liste. conclua-t-elle.
La cloche sonna et les élèves s'empressèrent de sortir de la salle.
Je sortis la dernière, comme d'habitude.
Le professeur m'interpella alors.
-Dis moi Elena, tu sembles plutôt lunatique en cour, est-ce que ça va?
-Oui, Mme Lonwey. dis-je en baissant la tête.
Mme Lonwey ne parut pas satisfaite de ma réponse mais elle sembla comprendre qu'il ne fallait pas insister, elle me sourit et je partis.
***
Je m'assis dans le parc, mis mes écouteurs --J'avais une heure de permanence-- et lança "What now" de Rihanna au volume maximum. J'adorais cette chanson et en ce moment je l'écoutait tout le temps.
Je fermais les yeux et tentais de ne penser à rien.
"I been ignoring this big lump in my throat,
I shouldn't be crying, tears were for the weak,
The days I'm stronger, know what, so I say
That's something missing"
Les paroles résonnait dans ma tête et je crois que je comprenais leur sens mieux que quiconque.~~~~~~
Voilà pour ce chapitre 7, dites moi ce que vous en pensez!
❤️
-A.
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Amnesia. (precious memories)
Teen FictionIls sont 20 et les morts se succèdent en catacombe. Ils leurs ont effacés la memoire, dérobés leurs souvenirs. Ils ne savent plus qui ils sont et en quoi croire. Lorsque l'amour, l'amitié et le besoin de savoir qui on est s'entremêlent, la vie à 16...