➳CHAPITRE 1➳

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Je me réveillai, la tête endolorie par le manque de sommeil constant, me levai de mon lit, et me regardai dans le miroir.
De gigantesque cernes s'étaient dessinées sous mes yeux, plutôt logique si lorsqu'à chaque fois que l'on essaye de trouver le sommeil ces mêmes cauchemars désolants reviennent hanter tout notre être au point de nous faire trembler de peur.
Depuis qu'ils m'avaient effacé la mémoire, les cauchemars devenaient maître de mes nuits.
Je tournai la poignet du robinet afin de faire sortir de l'eau et m'en passait sur le visage.
J'enfilai la combinaison grisâtre, seul vêtement qu'on avait et qui était identique pour fille et garçon, avant de me rendre au réfectoire où les 19 autres étaient déjà.
C'était comme ça depuis une semaine. Une semaine que l'on vivait coupé du monde, 20 adolescents, ayant tous perdu la mémoire.
Je me pris un plateau et me servis un peu de lait ainsi qu'une maigre tranche de pain.
C'était tous les jours le même menu, obligatoire pour nous tous.
Je scrutais la salle des yeux, aucune couleurs, tout étais gris, ça fesait peine à voire, j'aurais tout donné pour ne serait-ce-que de pouvoir contempler le soleil de l'extérieur.
Je m'assis à la place qu'on m'avait assigné quelques jours avant et entrepris de manger la tranche de pain.
Pendant que je remuais une cuillère dans mon verre de lait sans but précis, un homme plutôt grand, d'une carrure imposante, habillé d'un costume gris, entra dans le réfectoire.
20 têtes dont la mienne se tournèrent vers lui, attentive à ce que l'individu pourrait dire. On manquait cruellement de distraction ici et l'ennuie nous subjuguait tous.
Quand il pris la parole, le silence et l'effervescence, régnaient dans la petite pièce sans fenêtre, illuminée par de petits néons qui diffusaient de maigres filets de lumière.
-Bonjour à tous, mon nom est Bradley, Bradley Elias, mais pour vous ce sera M. Elias, je suis la personne qui est à l'origine de ce que l'on va appeler une "seconde chance". Dans deux jours, vous serez envoyés dans un lycée, avec internat, où vous allez recommencer à vivre normalement. Écoutez bien la partie suivante, c'est la plus importante. Avant de partir, une enveloppe vous sera remise. Une enveloppe qui contient tout ce que vous voulez savoir.
Un sourire malsain se dessina sur ses lèvres gercées.
Mais, si vous l'ouvrez, on vous tuera.
On commença tous à gesticuler nerveusement, seraient-ils capable de nous tuer?
Il leva sa main en l'air, signe que nous devions nous taire, et il reprit son discours.
-À chaque fin de semaine, le dimanche soir, nous vous donnerons rendez-vous dans le gymnase de votre nouveau lycée afin de vérifier lesquels d'entre vous aurons tenter de jouer aux curieux. Prenez tout cela comme un moyen de tout recommencer, mais vu que je sais que vous ne résisterez pas tous à l'envie d'ouvrir l'enveloppe, un prix sera accordé à celui ou celle d'entre vous qui sera le seul ou la seule à avoir encore son enveloppe fermée.
Il récupèrera la mémoire. C'est tous ce que j'avais à vous dire. Vous pouvez partir dans vos chambres. ponctua-t-il.
On se regardait tous entre nous, comme si on cherchait les uns dans les autres, de l'aide alors qu'on se noyait dans la détresse.
-J'ai dit, que vous pouviez partir dans vos chambres. s'exlama-t-il d'un ton ferme quoi que apeurant.
On se leva tous, dans un minimum de bruit possible, et on repartit, comme un bataillon, dans nos chambres.
***
Assise sur mon lit, je jouais avec une mèche de mes longs cheveux châtains.
Je repensais au discours de M. Elias. Ils ne rendraient la mémoire qu'à l'un de nous, et ils tueraient tout les autres.
J'aurais tellement voulu dans un moment comme celui-ci, parler avec quelqu'un même une conversation courte, juste parler avec quelqu'un. Je n'avais adressé la parole à personne depuis une semaine et le besoin d'avoir des relations humaines se faisait ressentir dans tout mon être. Même si on était 20 adolescents de tous un peu près le même âge d'après ce que j'avais pu constater, on avait pas le droit de parler entre nous.
Tout était tellement stricte ici, il n'y avait jamais de bruit, jamais d'histoire, tout était gris, c'est comme si ce bâtiment ne contenait que des âmes sans vie, tel des fantômes.
Comme si tout le monde n'était que l'ombre de lui même vivant dans une obscurité beaucoup trop envahissante à mon goût.
Il fallait avouer que je m'étais était habituée au silence et que je percevais le moindre bruit sans difficulté.
Je finis par m'endormir, encore vêtue de cette hideuse combinaison, rêvant de l'extérieur, de la sensation que pourrait me procurer l'herbe sous mes pieds ou encore de la pluie coulant sur ma peau.
Je pense que c'est ce que je ferais en premier quand je sortirais enfin d'ici, marché dans l'herbe pieds nus, ressentir la nature.
Je me demande vraiment pourquoi je suis ici, pourquoi on est ici, mais je pense que mes questions resteront sans réponse, du moins pour le moment.
M'enfuir? J'y ai pensé. Mais pour aller où, je ne sais même pas comment je m'appelle.
Et en plus, ils me retrouveraient.
J'étais piégé ici comme une princesse en haut de sa tour d'ivoire.
Je me demande si cette situation finira par me faire perdre la raison.
Ou du moins cet endroit, l'atmosphère qui s'en dégage, elle me perturbe au plus haut point.
Heureusement, plus que deux jours et je serais en quelque sorte, libre.
Pas tout à fait, mais c'est mieux que rien.
***
Je me réveillais engourdis, quelques mèches de cheveux collées sur ma joue, et étant donné que je m'étais endormis encore habillée, je réajustais simplement mes vêtements avant de repartir dans le réfectoire pour la routine matinale imposée.
Tout ce passa exactement comme les autres jours, sauf que vers 15:00 de l'après-midi, on fut tous convoquer dans le réfectoire.
Lorsqu'on y entrait, M. Elias nous attendait déjà et à côté de lui se tenait l'un de nous, des 20.
Une jeune garçon blond, très grand de taille mais plutôt maigrichon.
Une fois tous assis, on pu voir comment, un autre homme, lui aussi vêtu d'un costume gris, lui apportait un pistolet.
-Comme je vous le disais hier, certains, se croyant trop intelligent et rusé ont voulu en apprendre trop en fourant leur nez dans des endroits où ils ne sont pas censés être. Votre camarade ici présent, a voulu jouer au plus fort, mais je l'ai surpris, en fouillant dans mon bureau.
Il saisit l'arme à balles dans son imposante main et la pointa sur le jeune blond.
Celui-ci, pleurait, suppliant à M. Elias de lui laisser la vie.
Et puis il tira.
La balle vint se longer au centre du front du blond, nous laissant observer comment il se vidait de son sang, y laissant la vie. L'image de sa frêle silhouette s'écrasant sur le sol de marbre me retourna l'estomac.
-Je vous avais prévenus. Quiconque ne respectera pas les règles, en subira les conséquences.
Vous n'êtes plus que 19. Si j'étais vous, j'essayerais de ne pas être le prochain à mourir.
On se leva tous, encore choqués par la mort de notre camarade, avant de nous éparpiller dans les couloirs de l'immense bâtiment.
Je marchais, penseuse, l'esprit ailleurs, quand je heurtais quelque chose ou plutôt quelqu'un.
Je rougis instinctivement, de nature timide, et lorsque je levais les yeux pour voir qui j'avais bousculé, je me retrouvais nez à nez avec un garçon des 20 ou plutôt des 19, devrais-je dire.
-Désolé... murmurais-je, encore perplexe.
-C'est rien répondit-il en passant une de ses mains derrière sa tête.
Je mis quelque seconde avant de réalisé que c'était ma voix que j'avais entendue et je souris sans m'en rendre compte, heureuse d'avoir prononcé un mot.
Voyant mon air déconcerté, il renchérit.
-Toi aussi c'est la première fois que tu parles avec quelqu'un cette semaine?
-Oui... avouais-je d'une petite fois qui ne me ressemblait pas.
-Tu peux pas savoir comme je suis content de pouvoir enfin parler avec quelqu'un. Je commençais vraiment à mourir d'ennui ici! s'exlama-t-il.
-Oui, moi aussi. dis-je pour finir.
-Content d'avoir pu parler avec toi alors, euh, à bas oui, c'est vrai, tu ne te souviens pas de comment tu t'appelles, à vrai dire moi non-plus. conclua-t-il, gêné.
Il me salua d'un signe rapide de main et il repartit.
Nous savions très bien tout les deux les risques que nous encourions à parler ensemble.
J'arrivais dans ma chambre et en entrant, je découvris, posée sur mon lit, une tenue "normale", un jeans ainsi qu'un T-shirt, une paire de chaussure, et ce qui je pense, sera mon sac de cour, un sac simple mais jolie, avec un mot, disant qu'il fallait que je porte ça, demain matin. Il disait aussi qu'il fallait que je sois au réfectoire à 8:00 tapante pour le départ.
Je déposais donc mes nouveaux effets personnels, sur une chaise qui se trouvait, non-loin de mon lit, partis prendre une douche et enfilais ce qui me servait de pyjama, avant de me plonger sous la couette et de tomber dans les bras de Morphée, la tête pleine d'espérance.

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(Elena en médias)
Voilà pour le chapitre 1, j'espère qu'il vous aura plus et n'hésitez pas à donner vos avis!

Amnesia. (precious memories)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant