12."Je ne vais pas m'empêcher d'aller en cours juste parce que tu n'y vas plus."

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* Point de vue d'Enzo *

    Mes yeux étaient déjà ouverts depuis longtemps. Je fixais le rideau rouge de la sombre pièce qui me servait de chambre. Je réfléchissais. Elena m'avait pris de court hier soir en m'analysant un peu. Je m'étais retrouvé étonné : moi qui pensais qu'elle me détestait, je me rendais compte que ce n'était pas tout à fait le cas. L'odeur de sang frai dans la chambre devenait de plus en plus amer. Je n'avais toujours pas jeté le cadavre de l'autre abruti. Je me lève, m'habille et je prends le corps sur mon dos. En descendant, je croise Yann, torse nu sur le canapé. Il me dévisage et lève les yeux au ciel.

- Et oh ne me juge pas toi ! lançai-je. Ne me fais pas croire que t'as jamais tué personne. 

- Je ne dis pas le contraire, répondit-il, mais moi je ne m'énerve pas au quart de tour dès que quelque chose ne me plait pas au moins ! 

Je lève les yeux au ciel à mon tour avant de quitter la maison. Je vais jusque dans la forêt, et j'enterre le cadavre. Après ça je retourne à la fraternité et je regarde les plusieurs grandes maisons qui seraient dans le coin. Il y en a une dans un beau quartier, à Elven Street. Elle est grande et magnifique, elle me convient. Après avoir appelé l'immobilier et avoir visité la maison dans l'après-midi, je me suis dépêché de l'acheter. En regardant les murs de la chambre dans laquelle je comptai dormir, je décidai qu'il fallait vite que je la repeigne. Le jaune me donnait la nausée. 

***

Le lendemain je me levais pour une nouvelle journée de cours. Je n'étais pas motivé, mais j'avais la sensation qu'aujourd'hui Elena reviendrait en cours de Littérature. Pour une raison qui m'était inconnu, elle était la seule raison pour laquelle je me rendais dans cette école. Etait-ce parce qu'elle m'amusait ? Ou plutôt parce qu'elle m'intriguait ? Je me dis que je pourrai répondre à toutes ces questions bien plus tard et je filai pour aller au bahut.

* Point de vue d'Elena *

En me rendant en cours, je me rendis compte qu'il fallait absolument que j'aille me faire tatouer. J'en rêvais depuis longtemps, et je savais parfaitement ce que je voulais faire. Je monte les escaliers qui me mènent à la salle de Littérature et je soupire en pénétrant dans la classe. Enzo était venu aujourd'hui. Je m'assois à ma place et me tourne vers lui. 

- Qu'est-ce que tu fou encore dans ce cours ? T'as pas vu que je n'y venais plus ? demandai-je plus méchamment que voulu.

Il fronce ses sourcils et me répond du tac au tac :

- Si j'avais vu. Mais je ne vais pas m'empêcher d'aller dans ce cours juste parce que tu ne viens plus. 

J'avais l'impression de m'être pris une énorme gifle en pleine figure. Il tourne sa tête vers moi et plante ses yeux de glace dans les miens. 

- Pourquoi ? Tu pensais qu'en voyant que tu n'y allais plus j'allais cessé de venir ? 

Je ne pouvais pas approuver. Il serait en position de force, et moi je serai humiliée. 

- Non, non pas du tout. 

Il se rassis dans sa chaise. Comment ai-je pu penser qu'il venait en cours pour moi ? Enzo n'a toujours été qu'Enzo... Un coureur de jupon qui aime se taper des filles et qui se fiche de moi. Je n'aurais pas dû perdre ça de vue. Je me sens mal tout le reste du cours et à la sonnerie, j'essaie de sortir le plus vite possible. Mais cette fois, Enzo me rattrape et me plaque contre les casiers. Quelques élèves se retournent et nous regardent, je me sens alors gênée. 

- Tu tentes encore de m'éviter ? demande-t-il. Je pensais pourtant que tu ne m'éviterais plus. 

- Je... Je n'essaie pas de t'éviter, dis-je pas sûre de moi. 

Storm Où les histoires vivent. Découvrez maintenant