Préface

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                Une noirceur écrasante m'entoure et l'air glacial me fige sur place. Tous les espoirs de réussite m'ont quitté depuis bien longtemps et il me semble que c'est véritablement la fin. Mon sort reste toujours dans les mains de celui que me retient prisonnière dans cet endroit où la joie n'a jamais eu sa place et où aucune bonté ne peut survivre. Repliée sur moi-même, la tête entre les jambes, je me sens perdue. Aucune sorte de lumière ne m'entoure et le sentiment d'échec et de fatigue m'emplit. J'entends cette petite voix au fond de moi qui me chuchote calmement combien il serait facile de tout abandonner, de renoncer et de m'endormir. Trouver un sommeil paisible ou rien ne me perturberait, ou je pourrais retrouver ma famille, mes amis, tous ceux qui me sont chers.

                Alors que je sens le désir de tout arrêter  monter en moi, je l'entends de nouveau. La voix qui me garde prisonnière ici. La voix qui appartient au mal incarné qui mène un règne sans pitié sur tout ce territoire où il a écrasé tout sur son passage et gardé tout pour lui même.

                Sa voix sombre et froide rend la noirceur de la sale plus écrasante à chaque seconde, mais je ne peux faire autre chose que de l'écouter attentivement et de frissonner à chaque parole.

                «Pensais-tu vraiment pouvoir venir à bout de ce qui se trouve dans ce monde seule?» Je sent sa présence comme une ombre écrasante qui observe chaque fait et geste à tout moment pour trouver le bon moment pour écraser sa proie. «Tu n'avais aucune chance seule. Tu n'est qu'une seule insignifiante humine. Jamais tu n'aurais pu acquérir quelque chose seule.» Son rire sinistre envahit l'espace et une vague de dépression assaillit mon esprit. «Il en aurait fallu des milliers pour faire une différence, mais tu voulais désespérément être le héros de ta propre histoire. Eh bien ton histoire ne connaîtra jamais la fin que tu espérais.» je sentis une lame me couler sur la joue mais je ne fis rien  pour l'empêcher de tomber. Elle représente la seconde de pitié que je me suis accordée pour m'apitoyer sur mon sort.

                «Je ne vais pas prendre ta vie, au contraire je vais la préserver. Je veux que tu puisse assister à ce que tu as naïvement tenté d'arrêter seule.» Sa présence se fit plus écrasante et je commençai à frissonner toujours clouée au sol.

                Je voulais tant avoir la force de me relever, la force pour le défier et pour riposter, lui montrer qu'il avait tort, mais je savais su fond de moi que chacun de ses mots étaient vrais. je ne pouvais prouver le contraire, c'était impossible. Donc je restai dans la même position, sans espoir, à sangloter silencieusement alors que sa présence se fut plus distante mais toujours aussi terrifiante.

                Tous les regrets que je sentais se doublèrent et la question prédominante dans mon esprit devint pourquoi?

 Pourquoi ais-je quitté ma vie paisible?

Pourquoi a-t-il fallu que je crois aux fabulations de mon arrière grand père?

                Même en me posant cette question, la réponse me semblait claire. J'avais besoin de savoir qu'il y a avait quelque chose autre que notre monde. Je devais croire aux créatures imaginaires, à la magie même à la possibilité d'un mal plus grand que celui qu'on retrouve sur la terre.

                Jamais je n'aurais cru les répercussion de mes pensées si graves pour ma vie. Partir la tête remplie d'espoir et de confiance selon laquelle je reviendrais sans une seule éraflure et me retrouver dans cette situation sans issue.

Pourquoi avais-je été si naïve.

                                                                    *****

Ne jamais revenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant