Nébuleux

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- Il semblerai que tu sois un Mage...
- Semblerait ?
- Et bien, tu as tiré Excalibur de l'Imagination, et tu as été adopté, ce qui laisse suposé qu'au moins l'un de tes parents est un Mage...
- Mais... ?
- Mais, il y a beaucoup de choses étranges... Les enfants Mages, qui ne contrôle pas encore bien leur pouvoirs emettent comme des ''signaux'' dans l'Imagination, hors, toi, tu n'en emet aucun. De plus, si tu es bien le fils d'un ou d'une Mage, pourquoi t'avoir fait adopté par des humains normaux ?
Je réfléchis quelques instants.
- D'après ce que j'ai compris de l'Imagination, ne pourrais-je pas être un ''né-moldu'', ces sorciers né d'humain sans pouvoirs magiques, tiré de l'Imagination par un Mage ?
Mme Nathe me dévisagea quelques instants.
- Tu es très perspicace Arthur ! Cependant il y a deux ''hic'', le premier c'est que tes pouvoirs sont bel et bien ceux d'un Mage et non pas ceux d'un sorcier du monde d'Harry Potter. Et deuxièmement, tu n'aurais jamais pu survivre seize années...
- Comment ça ?
- Tout ce que tu tires de l'Imagination est lié à ton énergie mentale. On ne peut maintenir tout ce qui sort de l'Imagination dans notre monde qu'un certain laps de temps. Le records doit être d'un an je crois, et s'est soldé par la mort du Mage, après plusieurs année de léthargie.
Je grimaçais. Pauvre homme !
- Mais alors qui sont mes vrais parents ? Qui... Quoi suis-je réellement ?
Mme Nathe soupira.
- Je ne sais pas, je ne sais pas... Quant a ce que tu es... Un Mage, surement. Un miracle, peut-être...
- Un miracle... Une anomalie, plutôt !
Ces troublantes révélations avaient fait remonter mon humour noir et mon pessimisme à la surface.
- La différence ne vient que du point de vue.
Je jetais un regard pas très convaincu à Mme Nathe, qui repris :
- Pour l'Architecte, Néo n'est qu'une anomalie. Pour Morpheus, Trinity et tous les habitants de Sion, il est l'Élu, le Miracle !
La référence à Matrix me surpris, et redonna un semblant de repère. Je hochai lentement la tête.
- J'ai encore plein de questions mais... Tout est encore un peu flou...
- Bien sûr, je comprends... De toute façon, je dois partir, c'est bientôt l'heure du conseil. Je reviens te voir dès que c'est fini, en attendant, repose-toi. D'accord ?
Je hochais la tête, et Mme Nathe sortit de la pièce.
Je fermai les yeux, mais le sommeil ne venait pas. Pourtant j'étais exténué, mes yeux me piquaient et je ne cessais de bâiller, mais impossible de m'endormir. Je me tournais et me retournais dans mon lit, la tête encore pleine d'interrogation et les muscles incapable de se détendre.
La colère commençait à monter. Pourquoi je n'arrive pas à dormir, bon sang !
Je me suis levé d'un bon et assénai un coup de pied dans la corbeille à papier, au pied de mon lit. Ladite corbeille s'écrasa contre le mur avec un bruit sec. Je me laissai tomber en position assise sur mon matelas, la tête entre les mains, l'esprit en ébullition. La première pensée cohérente que je parvins à formuler fut : il faut que je me casse d'ici !
Cette idée se répendit petit à petit dans tout mon corps. Fuir, fuir, fuir. Mais pourquoi ? Je n'en avais aucune idée. Bien sûr cette histoire de Mage et d'Imagination était complètement folle, mais je savais ce que j'ai vu... ce que j'ai fait dans cette ruelle. Et les explications de Mme Nathe possèdaient une certaine logique interne idéniable.
Et pourtant l'idée de la fuite restait chevillée à mon esprit. Pas moyen de m'en débarrasser !
Mon coeur battait la chamade à tel point que s'en étais douloureux. Incapable de rester immobile, je parcourais ma chambre de long en large, mes mains s'agitant nerveusement, le regard comme attiré par la fenêtre.
Après plusieurs hésitations, je m'approchais de la vitre. Elle n'étais qu'à un mètre - deux maximum - du sol escarpé. A une centaine de mètres, une forêt où je pourrais aisément me cacher.
Sans que je puisse y faire grand chose, ma main agrippa la poignée de la fenêtre, avant de la tourner et de pousser le battant. Un courant d'air me fit frissoner. Je saisit mon manteau sur le dossier de la chaise et enjambais le rebord de la fenêtre.

I-Mage-inationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant