Serments de Sang

Chapitre 3 - Baignades (partie 2)

Elle ne prit pas compte de sa déclaration et laissa ses yeux fermés.

-Ne joue pas la comédie avec moi ! Ta respiration s’est accélérée ! s’agaça-t-il.

-Doucement, répliqua-t-elle, j’étais en train de dormir.

-A peine. De toutes manières, nous sommes arrivés au bord de la rivière Taroga.

-Puis-je me baigner ?

Welaeronn haussa les épaules.

-Du moment que tu ne te dévêtes pas devant mes yeux.

-Bien sur que non, ce serait te faire trop d’honneur.

-Au contraire, ça salirait encore plus l’image que j’ai de toi.

A peine eut-il arrêté sa monture qu’elle sauta de cheval pour se rendre jusqu’à la rivière.
Malgré lui, Welaeronn l’observa en train d’ôter ses vêtements. Elle était si belle… Comment pouvait-elle être humaine et si irréelle ? «Elle ressemble tant à Soyana », pensa-t-il avec un pincement au cœur.

Perdu dans ses pensées, il ne vit pas qu’Eras et Glorel se dévêtaient avant de plonger dans la Taroga.

-Welaeronn, viens ! L’appela Eras. Elle est bonne. Ne me dis pas qu’après tous ces jours de voyage, tu ne rêves pas d’un bon bain d’eau douce !

Welaeronn dégrafa sa cape, puis ôta sa cotte de mailles et sa tunique avant de se libérer de ses bottes de cuir. Encore vêtu de ses chausses, il plongea à son tour dans la rivière : l’eau était profonde mais le courant était doux. Il rejoignit ses compagnons qui bataillaient en se lançant de l’eau. « Ils sont jeunes, qu’il s’amusent », songea-t-il.

Glorel et Eras lui aspergèrent le visage. Il se défendit en plongeant la tête des deux elfes sous l’eau et se permit d’oublier sa mélancolie.

Nolwenn, quant à elle, prit le temps de bien se nettoyer de la tête aux pieds,
avant de se détendre. Ilka était restée aux côtés des chevaux.

Son village lui manquait
terriblement. Ici, le paysage n’était composé que de vastes plaines, sans l’ombre d’un arbre, seulement des souches. Quand Welaeronn passait devant elles, Nolwenn l’entendait maudire et pester contre les humains.

Elle le vit courir jusqu’à la rivière et effectuer un magnifique plongeon. Malgré elle, elle rougit jusqu’à la racine des cheveux devant sa beauté surhumaine.

Eras nagea jusqu’à elle, les cheveux plaqués par l’eau, le regard ébahi.

-Tu es d’une beauté vraiment stupéfiante, marmonna-t-il.

Nolwenn haussa les épaules devant le compliment qu’on venait de lui faire. Elle rougit violement quand elle s’aperçut du regard du jeune elfe qui était rivé sur sa poitrine. Par réflexe, elle croisa les bras, contrariée. Le jeune chevalier sourit et caressa
sa joue.

-Tu es si belle, lui murmura t-il.

-Peut-être. Si tu le dis.

-Joins-toi à nous.

-Je ne cois pas que ce soit ce qu’il y a de mieux à faire. Tu as vu les profonds sentiments que me voue Welaeronn.

-Tu ne peux pas demeurer seule, que feras-tu en cas d’attaque ?

- Je tenterais de m’enfuir et si j’y parviens, tant mieux pour moi, si j’échoue, tant mieux pour Welaeronn.

-Pourquoi dis-tu ça ? S’il te méprisait tant que ça, il y aurait longtemps que tu ne serais pus de se monde.

-Comme c’est rassurant !