Warrior

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• Warrior 

♦ Ashley ♦

~ Studio Syco ~

22 Juillet 2013, 11h10, Londres.


Oui, je l'aime. Je l'ai toujours aimé, même lorsque je ne me souvenais pas de lui. Inconsciemment, après mon accident, j'avais toujours ressenti un vide en moi, mais je l'avais ignoré du mieux que j'avais pu. Par la suite, je l'avais ressenti davantage, j'avais alors pensé que c'était le fait d'avoir oublié certaines choses qui me mettaient dans cet état, puis après j'avais mis ça sur le coup du décès soudain de mes parents. Mais la vérité, je la savais maintenant. Je l'avais toujours aimé, il me manquait et mon cœur me le rappelait, mais ma tête elle refusait de s'en souvenir. 

Maintenant, je le savais. Je n'avais plus de doute là-dessus, pourtant, je préférais ne rien dire pour le moment à Harry. Déjà, j'avais peur que ça ne soit pas réciproque - ce qui est idiot sachant l'acharnement qu'il a mis pour me le faire comprendre, ne me mentant jamais sur ce qu'il ressentait - mais surtout, j'avais d'abord besoin d'être libre. Je ne pouvais pas me lancer dans cette relation avec lui alors que j'étais sous la coupe de Jenna et Maria. Elles s'arrangeraient pour tout gâcher entre nous. Elles étaient malheureusement prête à tout...

Alors, je me taisais et je lui souris tendrement tandis que nous discutions encore quelques minutes de nos souvenirs communs. Au bout d'un certain temps, Harry se mordilla la lèvre et tourna le regard vers moi, inquisiteur mais de toute évidence, nerveux. 

Je me mordillai la joue avant de lui faire un léger sourire en tenant à nouveau sa main contre la mienne, nos doigts toujours liés les uns aux autres. 

 - Pose la ta question, Harry. 

Il me jeta un coup d'œil rapide et rougis d'avoir été si expressif. Je riais et sans m'en rendre compte, je me rapprochai de lui et déposai un doux baiser sur sa joue, assez proche de la commissure de ses lèvres. Gênée, je me reculais vivement alors qu'un frisson prit possession du corps de mon bel Anglais. Il me fit un petit sourire malicieux en coin, mais dans son regard je vis qu'il était au comble du bonheur. 

 - Que voulais-tu dire en parlant de... de ce jour-là..? Quel est ce jour en réalité, que s'est-il passé, Ashley? 

Je me raidis, mais je gardai tout de même ma main dans celle d'Harry. Au contraire, je serrai davantage cette dernière, ayant désespérément besoin de réconfort. De son réconfort. J'avais besoin de me sentir proche de lui, avec Harry j'avais la sensation d'être en sécurité et c'est ça que je voulais ressentir quand je lui parlerai de cette soirée là. Et comme si Harry avait deviné ça, il me prit dans ses bras et se mit à caresser mon dos avec tendresse, tandis que je baissai le regard vers nos mains liées. 

 - Quand mes parents sont morts... Je me suis renfermée sur moi-même pendant quelques jours. Je suis partie là où je me sentais le mieux, en prenant ma guitare avec moi et je n'ai fais que composé. Mais égoïstement, j'ai laissé mon petit frère, Adrian, seul face à sa propre douleur. Je n'ai pas pensé à lui, je ne pensais qu'à moi et mon besoin de fuir cette maison, cette douleur. Quand j'ai voulu aider mon frère, il était déjà trop tard. Je... il se droguait Harry. Il avait besoin de quelqu'un, il avait besoin de sa grande sœur et je n'étais pas là. Alors il s'est tourné vers la noirceur, il a choisi la drogue.. soufflai-je douloureusement tandis que des larmes coulaient le long de mes joues. 

Harry serra mes doigts, mais surtout, il embrassa mon front en me murmurant des mots tendres à l'oreille dans le but de m'apaiser. Ses doigts tracèrent leurs chemin le long de mon dos, puis de mes bras, de mon ventre, mon visage. Et peu à peu, les sanglots qui me secouaient se calmèrent. La culpabilité et la douleur ne disparurent pas, mais je me sentais mieux. Je savais qu'il était là pour moi. Et qu'il ne me jugerait pas et encore moins mon petit frère. 

 - J'ai essayé de le faire sortir de ce chemin sombre et illégal. Mais je n'y suis pas parvenu, il souffrait trop et même si il ne me reprochait jamais de ne pas avoir été là pour lui, c'est ce qu'il devait penser, j'en suis sûre. En tout cas, le jour de..de l'enterrement de mes parents, Adrian m'avait dit qu'il souhaité sortir du soir, pour changer d'air. J'ai refusé. Je ne pouvais pas le laisser sortir, parce que je savais parfaitement ce que signifiait pour lui se changer les idées. Se droguer, boire, aller en soirée, faire des conneries. Alors je lui ai interdit de sortir, lui disant que nous allions passés la soirée à deux. J'aurai du me douter qu'il ne m'écouterait pas quand il n'a pas fait d'histoire et à tout de suite accepté, soupirai-je, regrettant toujours amèrement mes erreurs. 

Harry joua avec mes cheveux et les caressa doucement sans cesser de me masser la nuque, tout en laissant glisser ses autres doigts le long de mon dos. Il posa ses lèvres près de mes oreilles et son souffle vint butter contre ma nuque ce qui me fit frissonner. Harry me serra alors davantage contre lui, et je repris finalement mon récit, trouvant de plus en plus de courage à lui parler, à chaque mots, mais aussi à chaque gestes affectueux de Harry. 

 - J'ai préparé le dîner. J'ai mis un peu de temps, parce que je t'avoue que j'ai passé pas mal de temps à pleurer... Je.. quand j'ai enfin eu terminé, je suis montée pour dire à Adrian que nous pouvions passer à table. Quand je suis entrée j'étais en train de lui dire que j'avais sortie notre film préféré pour passer la soirée. Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase que j'avais déjà compris ce qu'il se passait. Il était parti, il avait fait le mur. Sa fenêtre était grande ouverte. Je l'ai appelé des millions de fois... Mais il ne répondait pas. J'étais si inquiète et en colère contre moi-même! C'est au bout d'une heure sans nouvelles que je me suis dis que c'était le dernier appel et qu'après, j'appellerai la police. Il a répondu. Il était complètement défoncé, mais il a su me dire où il était. Je ne sais même pas si il avait compris que c'était moi qu'il avait au téléphone. Je n'ai pas attendu une seule seconde, je suis partie rapidement en direction de celui chez qui il faisait la fête. Tout ce que je savais, c'est que je devais aider mon frère, il était mal Harry. Il souffrait comme un fou. Seulement, j'étais à peine arrivée que je tombais sur Jenna et Maria. Je ne comprenais pas trop ce qu'elles faisaient là, mais j'ai vite compris lorsque Jenna a déverrouillé son écran et a mis en route une vidéo. Une vidéo de mon frère en train d'acheter de la drogue, en train de se droguer mais en plus, avec une telle quantité de drogue qu'on aurait pu le prendre pour un dealer! 

Je me mordis douloureusement la joue à ce souvenir, me remémorant les mines sadiques de Jenna et Maria, fières d'avoir réussie leurs coups. 

 - Elles m'ont dit que si je voulais que cette vidéo n'atterrisse pas chez les gendarmes ou ne soit envoyé à toutes les écoles où il postulerai, je devais faire tout ce qu'elles me demanderaient. 

Un sanglot douloureux m'échappa. 

 - Et depuis je suis devenue la voix de Jenna Sommers. 

To be continued...

Best Song EverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant