Everything will change

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CHAPITRE 2

Bobby n'était pas encore réveillé quand il reçut un appel d'un numéro inconnu. Il émergea du sommeil brusquement, surpris par la sonnerie qui résonnait à ses oreilles comme le tintement strident d'une cloche. Il balança son bras en arrière pour attraper l'appareil sur sa table de chevet et décrocha difficilement, les yeux plissés à cause de la forte luminosité de l'écran. Finalement, il le porta à son oreille, et lâcha un « oui ? » rauque à son interlocuteur.

C'était l'avocat de son père qui appelait. Il se redressa soudainement, passant une main sur son visage pour se sortir de sa léthargie. Il cligna des yeux un instant, un peu surpris. Il écouta ce que la personne à l'autre bout du fil lui disait, enfilant le premier pantalon qu'il trouvait sous son lit, s'emparant d'une petite télécommande pour ouvrir les volets de sa chambre.

Il tint compte de toutes les explications que lui donnait l'homme pour se rendre à son cabinet, et raccrocha. Attrapant n'importe quels vêtements lui tombant sous la main, se fichant bien de la façon dont il s'habillait, il se vêtit avec hâte. Il ne perdit pas de temps et quitta sa maison, ne prenant pas la peine d'en toucher un mot à sa mère, qui avait sûrement mieux à faire que de se préoccuper de tout ce qu'il faisait. Il ne lui fallut que quelques minutes de marche pour arriver à destination. C'était un petit bâtiment modeste, simple mais assez agréable. L'édifice lui rappela drôlement son père.

Il rentra. Une fois dans l'entrée, il ne sut que faire et attendit bêtement devant la porte, retirant ses mains de ses poches pour paraître un peu plus poli. Ce n'était pas le moment de faire mauvaise impression. Pendant qu'il patientait, une autre personne pénétra le bâtiment, cognant la porte contre lui et s'excusant sincèrement avant de reprendre ses activités. Il se décala de la trajectoire pour ne pas gêner de nouveau. Quelques minutes plus tard, on l'invita à avancer, puis à s'installer. La pièce où il se rendit était presque vide, à vrai dire il n'y avait qu'un bureau, une bibliothèque à moitié dénuée de livres, et deux petits canapés sur l'un desquels il s'assit.

Et là, devant une tasse de café et quelques gâteaux salés que Bobby ne put toucher à cause de son horrible nausée, l'avocat lui raconta ce qu'il savait sur la situation de son père, avant de faire entrer un notaire. Ce dernier lui confia sans attendre et de façon très claire la raison pour laquelle ils l'avaient appelé. Il ne mâcha pas ses mots, s'exprimant avec toute la précision du monde, les mots échappant sa bouche le heurtant chacun leur tour. Bobby en resta un moment bouche-bée.

Il ressortit un peu moins de trente minutes plus tard, un peu tremblant et encore sous le choc. Le rendez-vous avait été étonnemment bref et surprenant. Son portable vibra dans sa poche. Il l'en tira, chancelant, ouvrant le message qu'il avait tout juste reçu. Sa banque venait de le prévenir. Il le lut plusieurs fois, n'y croyant pas. C'était vrai... son père lui avait absolument tout légué.

Il était l'unique successeur mentionné sur le testament de son père. De ce fait, il était la seule personne capable d'hériter de ses biens. Il avait les jambes molles, le corps un peu endormi, comme après une grosse séance de sport ou plusieurs heures de sommeil profond. Il avait l'impression qu'il était sur le point de se réveiller, mais rien ne se passa. C'était réel.

Bobby s'était longuement demandé la raison pour laquelle son père n'avait rien souhaité laisser à sa mère, mais son avocat avait rapidement répondu à ses questions, lisant l'incertitude sur son visage. Son père avait depuis longtemps l'intention de divorcer. Il n'avait jamais mis exécution à ses projets, cela dit, probablement parce qu'il craignait ne pas gagner le procès contre sa femme et donc devoir renoncer à ses biens et à la garde de Bobby. Depuis combien de temps son père avait-il prévu de se séparer de sa mère ? Et pour quelle raison ?

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