Un condamné, tout comme son étymologie l'indique, a une issue fatale. Celui-ci est un condamné de trente ans, à l'aube d'une vie pleine de possibilités, qui accepte de mourir car c'est ainsi que la justice l'avait décidé. Peut-être était-il coupable, peut-être était-il innocent. Dans tous les cas, il était un être humain et détenait une conscience. Peut-être était-ce de plus en plus rare des tueurs dotés d'une conscience, peut-être était-il un tueur fort intelligent et fort bien éduqué ?
Après tout, nous ne pouvons pas accuser la justice : c'est elle qui vous accuse.
Il avait accepté son destin. Non pas parce qu'il n'avait de toute évidence pas le choix : mais parce que sa libération serait une seconde prison.
Qu'y avait-il derrière ces murs pour jouir d'une vie ? Des voisins en colères, des voisins qui brûlaient pour une vengeance, des collègues effrayés, des collègues bavards rongés par la haine.
Rien ne l'attendait sagement en dehors de ces murs.
Rien n'était fait pour qu'il reste en vie.
Tout lui était refusé.
Le travail.
Les amis.
La liberté.
Ce qui constituait pour lui les règles de la vie n'étaient que des options. Comment pouvait-on vivre dans un monde d'option ?
La réinsertion pour un meurtrier était probablement bien pire,
Bien pire que de pourrir entre ces murs,
Epuisant son dernier souffle,
Dans la crasse et la moisissure.
Ma libération serait une seconde prison, répétait-il sans arrêt.
Dans un sommeil psychomatique,
Il rajouta une nouvelle croix de liberté,
Dans sa cage d'acier.
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Trente 36 Six
Poesía❝ Je ferais de ton sang de l'encre. ❞ Une odeur parisienne, et les mille chemins qui me mènent au matin. J'inhale, et le bonheur ne m'a jamais été si pur... Mais je ne te voudrais pas pour l'éternité. Car tout plaisir et toute vie forment une fin La...