Chapitre 1

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- Je peux m'asseoir ici ?

Je me tourne vers le type qui a presque hurler pour se faire entendre entre le bruit de mon casque et du moteur du bus avant d'étendre mes jambes sur le siège à côté de moi. Je l'ai reconnu avant même de le voir, rien qu'à sa voix, j'ai reconnu le nouveau de la classe. À ce qu'il paraît c'est un gars plutôt pauvre qui vend de la drogue pour payer ses études. Ouais, les rumeurs vont vites et je doute qu'elle soient vraies. Il m'a plutôt l'air d'un mec qui pourrait être populaire si il faisait des efforts pour avoir des relations sociales. Ce type mange seul, étudie seul, se balade dans les couloirs tout seul et ne parle aux autres que si c'est nécessaire, tout comme moi. On est bizarres mais moi j'ai au moins une raison valable de l'être contrairement à lui. Je lui retourne un regard des plus noir et lui lance un sourire montrant mes dents comme s'il s'agissait de canines. Je prendre la parole d'un ton ironique, agacée.

- Oh. On dirait bien que la place est prise, quel dommage.

Replongeant mon nez dans mon livre de dessin, je ne prête plus attention à lui, certaine qu'il va se casser sans que j'ai besoin de dire quoi que ce soit de plus. Malheureusement pour moi, je sens sa mains tapoter sur le bout de mes tennis noir délavées. Je relève alors le regard vers lui avant de me mettre à le scruter. Ses cheveux bruns sont assez épais et il possède des yeux vert pénétrant, il est assez musclé mais sans plus. Je dirait qu'il doit sans aucun doute courir et peut-être faire un peu de natation, rien de transcendant. Qui suis-je pour juger les autres moi ? Moi, la petite flemmarde. Oui car je suis une flemmarde surpuissante mais une flemmard quand même. Le type pose son sac devant le siège qu'il convoite avant de prendre la parole un peu agacé.

- Tu peux enlever tes jambes, s'il te plait ?
- Non. ( crachais-je )
- J'ai dit s'il te plait. ( lance t il comme si c'était une raison valable pour le laisser polluer mon espace )
- Et moi j'ai dit non.

Le type laisse finalement tomber sans un mot, récupère son sac et s'assit derrière moi, à côté d'une fille si timide qu'elle n'ose rien dire. Elle pensait être tranquille en se mettant derrière moi parce que je reste à l'écart de tout le monde et que je suis extrêmement silencieuse mais c'est loupé. Je me demande bien ce que me veut ce type. Il est nouveau, il n'a pas encore compris que je suis la bête noir de la classe. Qu'il attende un peu, il va comprendre. Le chauffeur démarre le moteur du bus et à peine quelque minutes après je me sens paniquer. Une crise ne prévient jamais, c'est toujours comme ça, ça arrive quand tout va bien, que je suis tranquille. La musique dans mon casque est forte, très forte, trop forte, le bruit ambiant brouille mes idées. Mon coeur s'emballe comme si j'étais en danger, je me met à trembler. J'ai du mal à rester concentrée sur la musique. Le bus roule vite, je me sens oppressée, prise au piège. Les jeunes de la banlieue crient et parlent fort, j'essaie de me détendre tant bien que mal mais ma respiration est trop rapide, je n'arrive plus à respirer tranquillement. Ma tête et mon coeur me font souffrir, j'ai besoin d'air.

Sans réfléchir je fais tomber mes affaires dans mon sac et le referme avant de partir dans l'allée pour sortir de cet enfer. J'entend le chauffeur qui me fait quelque chose mais tous mes sens sont troublés. J'arrive à la sortie de l'autocar et attrape fermement la barre de l'escalier alors que le mec me hurle toujours dessus . Je suis sur le point de perdre le contrôle, encore. Je me tourne alors vers lui, rassemblant toutes les forces pour rester calme.

- Arrêtez, le bus, je descend ici.
- Va t'asseoir ! ( me hurle-t-il )
- Arrêtez-vous.
- Je vais te signaler si tu continue, maintenant, va t'asseoir !
- Arrêtez ce bus.
- Assis !

Un sourire dément apparaît alors sur mon visage. J'en peux plus. J'en ai ma claque des tous ces gens qui ne comprenne rien. J'en ai marre d'être un monstre. J'en ai marre d'être bizarre. Resserrant doucement ma main sur la barre de l'escalier elle se plie aussi facilement que de la pâte à modeler. Je sentis mon énergie se répandre aux bouts de mes doigts et le véhicule commença à ralentir. Le chauffeur se mit à paniquer, perdant tout contrôle sur son véhicule. Le bus s'immobilise sur une aire de parking dans un grincement à en devenir sourd et on entendit plus rien, seulement le silence. Le chauffeur me regarde d'un air apeuré tremblant de peur alors que je me tourne vers les portes.

NO CONTROL ( Réécriture En Cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant