C'est curieux l'effet qu'a un nom sur nos émotions.
C'est vraiment curieux.
La dernière fois, après m'être enfilé une bouteille entière de vodka à moi toute seule, je m'étais jetée dans la piscine toute habillée et mes amies m'avaient sorti de là en riant, saoules, mais beaucoup moins que moi.
Elles m'avaient par la suite emmené dans la salle de bain, m'ont jeté dans le bain et m'ont aspergé d'eau froide. C'était un peu inutile, après mon plongeon dans la piscine, donc je m'écroulais de rire, imitée par les filles.
C'était vraiment drôle, de me voir gesticuler pour échapper au jet sous leurs rires.
Puis l'une de mes amies m'avait lancé:
-Alors, il te fait pas rire comme ça ton Estiel!
J'était reparti dans un fou rire, bien nerveux, qui s'était vite changé en larmes amères. Mes joues déjà trempées étaient devenues rouges et mes yeux s'étaient injectés de sang.
Après ça, on m'a changé et mise au lit, et ensuite, ça a été le grand trou noir.
D'après ce que mes amis ont dit, j'ai envoyé des snaps débiles à tout le monde pour raconter ma vie et pour leur dire combien je les aimais. Plutôt pathétique.
Encore une autre fois, après une escapade nocturne dans un parc pour se saouler la gueule, quelqu'un d'autre avait encore énoncé son nom. Cette fois-ci, j'étais un peu plus saine d'esprit et seules des larmes silencieuses avaient coulés sur mes joues.
Je me souviens aussi d'un moment très drôle, lorsque j'étais supposée être avec Estiel, mais qu'à une fête, je l'avais vu dans les bras de deux autres filles.
Pour le rendre jaloux, je m'étais assis sur une chaise en plastique en face d'un autre garçon plutôt mignon, et j'avais beaucoup discuté avec lui.
Plus tard, Estiel nous a rejoint, mais au lieu de se joindre à notre conversation, il a donné un coup de pied dans le pied de ma chaise et j'ai basculé sur le côté. Devinez quoi? Je me suis rattrapée à la première chose qui m'est tombée sous la main. En d'autres termes, ses parties génitales. Bon, il a eu mal, mais moi ça m'avait fait très rire.
C'est vraiment triste, maintenant que j'y pense. Tout ça s'est passé il y a des mois, et je n'arrive plus à me souvenir de la douleur que j'ai ressenti lorsqu'il a décidé de finir entre nous, qui était pourtant tellement présente que j'y repensais encore des semaines et des semaines après.
Je ressens encore de la nostalgie quand je le vois, de la peine lorsqu'il parle à une autre fille, mais maintenant, j'ai l'impression que les sentiments que j'ai éprouvé pour lui se sont un peu effacés. Je me rappelle pourtant à quel point mon coeur battait vite lorsqu'on discutait ensemble, l'effet qu'il me faisait lorsqu'il me prenait dans ses bras ou le grand sourire qui jaillissait de mon visage lorsqu'il m'embrassait.
Comment j'ai pu oublier un amour aussi réel? Je trouve ça vraiment triste. Est-ce que mon cerveau a décidé de reprendre les choses en main et donc d'anesthésier tout lien qui me rattachait à lui?
En tout cas, il a réussi.
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Feelings
Non-FictionDes pensées, des textes, des sentiments, des ressentis vécus, imaginés. Des familiarités, connues par tous et par toutes, et des choses inconnues, encore à découvrir. Ou tout simplement des vers, avec ou sans rimes, avec ou sans le même nombre de sy...