Alice in Nightmareland [En Pause]

Chapitre 3: Lazuli

Alice grogna.

- C'est une blague j'espère ! Il est hors de question que je me balade avec ça !

- Ça te va bien pourtant !

- Non, il n'en est pas question !

- De toute façon, je n'ai rien d'autre à te proposer.

- Tu......

- Devras te « balader avec ça », un point c'est tout.

Alice soupira et croisa les bras. Cette tenue d'apprentie était horrible ! Bon d'accord, elle exagérait un peu. Mais ce n'était pas vraiment son genre de se promener en soubrette des temps modernes. Elle aimait assez la robe bleu à col bateau avec la jupe courte à volants, mais le tablier blanc à dentelles c'était carrément vieux jeu. Pareil pour les longues chaussettes blanches lui arrivant à mi-cuisse. Mais le pire restait le petit ruban noir dans ses cheveux. Plus nunuche on ne faisait pas. A travers toute cette horreur, il n'y avait bien que les chaussures à talon aiguille noires qu'elle appréciait vraiment. Et Atanaka lui avait préparé cinq tenues de rechange identiques ! Grinçant des dents, elle prit son mal en patience et se tut.

Les deux jeunes femmes sortirent du café, chacune avec son sac contenant ses vêtements. Alice jeta un coup d'œil intrigué vers l'endroit où se trouvait auparavant le corps du servant Pique.

Il n'en restait plus qu'un tas de cendre et quelques tâches de sang.

- Le corps a disparu ! S'exclama-t-elle.

- C'est normal, la rassura Atanaka, puisqu'il est, ou plutôt était, issu d'une carte à jouer.

- D'une... ? Tu ne te ficherais pas un peu de moi par hasard ?

- Pas du tout ! Tout les servants, qu'ils soient de Pique ou de Cœur, sont des cartes. Ils arrivent parfois à prendre forme humaine, comme celui-là, et, selon leur numéro, sont plus forts que les humains normaux.

- Donc le plus dangereux, c'est l'as...

- Absolument pas, la contredit Atanaka, la plus forte c'est la dame.

- Pourtant dans les jeux de cartes, le roi et l'as la devancent.

- Dans ton monde et dans les jeux normaux. Pas ici. Les habitants de Nightmareland sont très différents de ce que tu as pu connaître, ils peuvent être un chien, une fleur, ou n'importe quoi d'autre doté d'un pouvoir de parole. Les ordres de puissance ne sont pas les mêmes non plus, et c'est pourquoi c'est une reine qui gouverne et non un roi. Mais bon, il me semble qu'on leur a coupé la tête chez vous et que vous avez un « président » maintenant.

- En effet, mais, cette histoire que tu lui a raconté sur la ville, c'est réel ?

- De quoi ? Que cet endroit déteste les étrangers et encore plus ses ennemis ? Qu'il s'arrange pour tous les zigouiller ? Ou qu'ils est plein à ras-bort d'âmes belliqueuses, mais fidèles à Cœur ?

- Euh...

- En fait, la réponse à ta question et à toutes mes interrogations est... oui.

- Donc...

- ...Si j'ai lu ton papier à voix haute, c'est pour qu'à leurs yeux, tu ne sois plus une inconnue. Cette ville est vivante, animée par la colère des âmes qui l'habitent.

- D'accord, si je comprend bien, je suis tombé dans un royaume de fou. Aaah je savais qu'on aurais jamais dû rentrer dans ce bar, ni même dans cette rue !