Réflexions

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Le garçon à la crête si familière faisait son jogging. Matinal, le soleil venait à peine de se lever. Ses baskets frôlaient le sol, et aussitôt repartaient vers l'arrière. Il n'y avait personne à part lui. Ses yeux noirs fixaient l'horizon, rivés devant lui, ils surveillaient tout de même le moindre geste à proximité de lui par sécurité. Il ne ressentait pas les efforts de son corps, ne faisait pas attention à son rythme et ignorait sa respiration. Son attention était localisée dans ses pensées, qui se bousculaient dans son esprit. Si la secte Myôda avait été sollicitée pour résoudre le problème des démons, pourquoi son père ne l'avait pas encore contacté ? Non pas qu'il s'en inquiétait mais... il préfèrerait avoir de ses nouvelles et il espérait que sa famille ne subira pas le même sort que celle de Renzô.

Sans s'en rendre compte, il transpirait à grosses gouttes et était essoufflé. Il avait fini pour ce matin. Il saisit la serviette qui se trouvait sur ses épaules et épongea son front avec en soupirant. Il devait se rendre au plus vite à aux dortoirs de l'Académie afin de pouvoir se doucher et se changer pour ses cours qui allaient bientôt commencer.

Alors qu'il était sur le chemin du retour, en marchant, il sentit quelque chose vibrer contre sa cuisse. Il fourra sa main dans sa poche pour en ressortir son portable. L'écran affichait un nouveau message non-lu, le garçon cliqua et lut attentivement ce qui était écrit. C'était un message de Konekomaru.

Les Nâgas de Hôjô ont été infectés par la maladie et se sont retournés contre elle, je ne voulais pas t'alarmer, mais monsieur Pheles a exigé que tous les aspirants devaient être au courant de l'évolution de la situation. (PS : Renzô est toujours aux portes de l'infirmerie, ses frères se rétablissent lentement.)

Des démons qui... qui se retournent contre leur maître ? C'est de la folie ! C'est... C'est une horreur... ! Il pensa à tous les élèves qui dressaient des familiers, aux familles directement associées à eux, aux villages cohabitant avec eux... Son cœur tambourina gravement dans sa poitrine et des sueurs froides s'emparaient de son corps. Il courra sur le reste du trajet, impatient d'en savoir plus.

O ~ O ~ O

« J'y vais, maman ! cria la blonde.

— Fais attention surtout, Shiemi ! » répondit sa mère d'une voix mi-inquiète, mi-affectueuse.

La jeune fille enfila ses chaussures et sortit de la boutique. À peine sortie, quelque chose l'arrêta :

« Oh ! J'ai failli oublier ! »

Elle fouilla dans son sac et sortit un petit morceau de papier parfaitement carré. Les joues roses, elle invoqua Ninou, son familier en tant que Dresseuse, qui était un minuscule Greenman, avec lequel elle s'était liée d'amitié réciproque. Le cercle magique inscrit sur le papier s'éveilla et Ninou surgit de celui-ci. La petite créature bondit sur l'épaule de sa maîtresse en poussant un petit cri enthousiaste. Apparemment, il était aussi content de la voir qu'elle. C'est avec lui qu'elle s'élança vers le chemin des salles de l'Académie.

Soudain, la petite bête fit jaillir de ses bras une plante sombre, à épines, qui finissait par se torsader. Des ronces. Shiemi fit une mine étonnée.

« Ninou ? Pourquoi tu as fait ça ? C'est gentil mais nous n'en avons pas besoin maintenant... » le remercia-t-elle gentiment.

Mais le Greenman ne semblait pas vouloir s'arrêter et les ronces couvraient de plus en plus de surface. La jeune fille restait là où elle était, elle ne savait pas comment elle devait réagir. D'habitude, le petit démon vert cessait ses actions lorsqu'elle le lui indiquait. Et même quand il ne l'écoutait pas, s'était pour une bonne raison, pour la protéger d'un éventuel danger, par exemple. Hors, aucune menace n'était visible dans les environs. Alors pourquoi son familier réagissait-il ainsi ?

La seconde menaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant