SCARY LAND

Le jours où tout a commencé

C'était un jeudi du mois d'octobre, je rentrais​ du collège avec Lily-Rose, une de mes meilleures amies. Aujourd'hui, mes amies et moi avions vécu une journée au collège assez marrante. Notre professeur de physique chimie avait été remplacé par un vieux monsieur qui ne savait pas se faire respecter. C'était notre deuxième cours avec lui. Comme des folles dans la rue, nous nous amusions à l'imiter :

-En France, il y a des lois ! se moqua Lily-Rose en l'imitant avec une voix grave qui ne lui allait pas du tout ! Il semble que certains d'entre vous l'oublie. Je suis un fonctionnaire de l'État ! Vous me devez le respect ! Je peux me plaindre et ça peut aller très loin ! Jusqu'au tribunauxc!

J'éclatai de rire. L'imitation de mon amie n'était pas terrible mais hilarante. Le plus drôle était qu'elle beuguait lorsqu'il beuguait. Les passants avaient dû nous prendre pour des folles.

-Il ne connaît même pas nos noms ! m'esclaffai-je entre deux fou-rire. Comment veux-tu qu'il nous dénonce. Faut qu'il redescende sur terre ce prof !

Notre délire dura jusqu'à là maison de mon amie. Dommage que nos autres amies n'étaient pas là.

Arrivées devant chez elle, nous nous fîmes la bise avant de rentrer chacune de notre côté. Je récupérai mon courrier dans la boîte aux lettres avant de prendre l'ascenseur. Arrivée dans ma chambre, j'attachai mes longs cheveux bouclés et m'affalai sur mon lit avant de faire du tri. Pubs, impôts, travail... Pratiquement toutes les lettres étaient destinées à ma mère, sauf une, elle m'était adressée. Une drôle d'écriture bavante et effrayante ornait le devant de l'enveloppe. Le derrière était d'un blanc immaculé. Intriguée, je l'ouvris et en retirai le contenu. À l'intérieur une longue lettre s'y trouvait ainsi que cinq billets. Je lus d'abord la lettre:

« Chère Charlotte,

Aujourd'hui est votre jour de chance! Vous venez de recevoir des entrées gratuites pour Scary Land, le meilleur parc d'attraction pour avoir la frousse pour l' anniversaire de vos treize ans! Venez le soir d'Halloween planter vos tentes avec les quatre personnes de votre choix. Un bus vous attendra devant chez vous à l'aube de cette journée remplie de promesses...»

Elle était anonyme. Un parc d'attraction ? Voilà quelque chose de très intéressant! Il n'y avait pas de doute, j'allais emmener mes quatre amies: Lily-Rose, Madison, Ellie et Ana! Il fallait juste convaincre ma mère de nous laisser partir seules dans ce parc. Et ce n'était pas gagné !

Pour l'amadouer, j'avais fait le ménage, le rangement, la vaisselle et la nourriture. Elle rentrerait sûrement d'une dure journée de travail. Quand elle sonna à la porte, je courus la lui ouvrir:

-Salut m'man !

-Bonjour ma chérie ! me répondit-elle en me déposant un baiser sur le front, Tu as passé une bonne journée ?

-Oui excellente !

-Des notes ?

-Non.

-Alors explique-moi pourquoi tu cherches à m'amadouer.

Comment le savait-elle ? L'instinct des mamans ? En tout cas, elle avait deviné. La partie la plus difficile allait commencer. Calmement, je la fit s'assoir sur notre canapé et je lui  expliqua que j'avais reçu une lettre pour un parc d'attraction nommé «Scary Land». Je la supplia pour que nous puissions y aller seules. Ma mère avait l'air d'hésiter. Laisser cinq adolescentes seules dans un endroit inconnu lui paraissait une très mauvaise idée. Après deux minutes de torture à peser le pour et le contre, ma mère me posa un tas de questions: comment allons-nous y aller ? où c'était ? pleins de questions qui m'exaspéraient. J'ai répondu pas mal de mensonges pour ne pas l'inquiéter. Les recherches, je les ferais avec mes amies. Après un long moment de silence, elle me déclara sa décision:

-Bon, je pense que c'est sans danger et tu pars avec des amis responsables. J'accepte mais avec certaines conditions.

Je soupirais de soulagement et me jetta dans ses bras en criant tel un enfant qui venait de découvrir ses cadeaux de Noël. Malgré le flot de recommandations, elle avait accepté ! J'étais au comble du bonheur ! Enfin un anniversaire que je n'étais pas prête d'oublier...