Chapitre 2: Et tout droit jusqu'au matin...

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     Lorsque j'ouvris les yeux, je n'étais plus sur le toit de l'orphelinat, je n'étais plus dans les bras de Matt. Mais allongée parterre, dans une forêt sombre. L'odeur des pins qui m'entouraient me caressa doucement les narines. Le son de l'eau agitée dans la rivière qui se trouvait quelques mètres de moi, me chuchota à l'oreille un seul et unique message : Où es-tu ? Je me redressai aussitôt, la peur ne m'envahie pas tout de suite. Je regardai autour de moi, cherchant quelque chose de familier, un visage, un paysage ou encore une sensation, mais je ne relevai rien de tout cela. Je percevais seulement le froid et la faim, mais aussi la curiosité pour cet endroit. Je me relevai enfin, pour pouvoir examiner ce monde de plus près.

     Je longeais la rivière. Je n'étais vêtue que d'un short de pyjama et d'un simple sweat-shirt bleu nuit. Le soleil était encore bas dans le ciel. Les oiseaux chantaient une douce mélodie qui me réchauffa un peu. Je n'avais encore jamais entendu une symphonie aussi pure. Cet endroit était magique, je le sentais, c'était un rêve. Je souriais. Bien sûr que c'était un rêve. Comment un pays aussi beau pouvait exister ? Comment l'aurais-je rejoins ? Pourtant... Il y avait cette sensation de réel, ce sentiment de déjà vu dans mon ventre. Ces odeurs, ces sons, ces paysages, tout me revenait. Les larmes commencèrent inonder mes yeux. Je réalisai soudainement que je ne rêvais pas, que j'étais seule dans un endroit sinistre. Où sont Matt, Euria et Théo ? Comment suis-je arrivée ici ? Je tournais dans tous les sens. A la recherche d'aide. Je serrais mon collier dans la paume de ma main. La peur m'envahie si vite qu'en l'espace d'un instant, je suis passée de la position debout à la position assise. J'hurlai. J'hurlais pour expulser cette peur.

     Je restai plusieurs minutes assisse ici. N'arrivant pas à réfléchir. Mais il fallait que je retrouve mes amis, que je sorte d'ici. Une fois mes esprits repris, mon ventre émit une mélodie pas vraiment charmante. La faim me rattrapa. Je décidai donc de continuer mon chemin, de continuer de suivre la rivière.

     Plusieurs heures passèrent depuis ma crise. Le climat c'était réchauffé, je n'avais plus froid. Par contre, le faim me tiraillait encore le ventre. Mais après des heures de marche, alors que je levais les yeux vers le haut pour me plaindre, je le vis. Un immense bateau coincé dans les plus grands pins jamais vu au monde. Un bateau, ou plutôt une caravelle, en presque parfait état. Une nouvelle sensation naquit dans mes entrailles. L'espoir.

*

     Une vielle échelle pendait à un arbre. Elle semblait mener à ce mystérieux bateau. Je n'hésitai pas. Je saisi l'échelle, et commença ma folle ascension. Elle fut plus difficile que prévu. Le bateau était si haut qu'une éternité ce passa avant que je ne l'atteigne. Mes bras me brûlèrent. Mais une fois à l'intérieur, la douleur laissa place à l'émerveillement. Des milliers de cartes des océans jonçaient parterre. Les branches des arbres avaient laissé leurs lianes s'emparer du navire, le recouvrant d'un doux feuillage vert éclatant. Un vieux lit se cachait dans le coin de la pièce, sans doute la cabine du capitaine. Je sortis pour visiter le pont. La végétation ne l'avait pas épargnait non plus. Certaines planches étaient brisées. Je manquai plusieurs fois de tomber dans un trou avant de trouver l'accès à la cale. Je pris soin de descendre doucement les escaliers. Me blesser ici serait vraiment une très mauvaise idée. La cale regorgeait de trésors utiles. Des caisses remplies de vêtements et de nourriture. Les vêtements étaient tous pour hommes. Ils étaient vieux et sentaient le renfermé. On aurait dit des déguisements de pirate. Pirate ? Sérieusement Athéna. Je pris une chemise blanche, un pantalon noir et des bottes noires. Tous m'étaient trop grands, mais tant pis, ils étaient vraiment confortables ! Une fois habillée, je regardai les caisses de nourritures. Etrange... Les caisses étaient remplies de boites de conserves. Des vêtements datant du XVIe siècle mais de la nourriture venant de mon époque ? Je fronçai les sourcils. Tout cela n'était pas normal. Je regardais les autres caisses, contenant la même chose, lorsqu'un point attira mon regard. Un magnifique arc était contre le mur de la cale. A ses pieds, le carquois vomissait une dizaine de flèches. Quand je le touchai, une douce et petite décharge électrique parcourra mon corps. Je le saisi sans appréhension. Comme si j'avais fait ça toute ma vie. Puis soudain, l'escalier craqua. Quelqu'un descendait. Sans réfléchir, j'armai mon arc, visant les pieds de l'intrus.

- Qui est là ? Interrogeais-je avec une voix rendue grave par le froid.

L'intrus s'arrêta. Je l'entendais respirer fortement. Je pouvais sentir sa peur d'ici. Mais moi aussi j'avais peur. J'attendais toujours sa réponse.

- Qui êtes-vous ? redemandais-je, cette fois plus assurée.

- Athéna ? me répondit l'étranger.

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#Zef

Neverland's Shadows  {T1 The Heartless}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant