— Un excellent résultat, mister Beckett. Je vous félicite.
— Merci, professeur.L'enseignante en question, une femme d'une quarantaine d'année et vêtue d'une ancienne robe en cuir, semblable à celle des anciennes sorcières des forêts, se détourna de lui. Elle rappelait un peu à Emeric quelques traits de Trelawney, avec les tissus accessoires bariolés, ses cheveux tressés de manière aléatoire, emmêlés par endroits, et ses yeux qu'elle charbonnait. Hormis le fait que le professeur Avsenik était une personne de compétence, passée maître dans l'art des potions, son élément de prédilection. Certaines mauvaises langues faisaient circuler la rumeur que l'école l'avait pêchée au milieu de sa forêt slave, dans laquelle elle aurait vécu toute sa vie, dans une cabane maudite depuis laquelle elle vendait ses philtres à quelques moldus trop superstitieux.
Sur la paillasse, à côté d'Emeric, Vilma jeta un coup d'œil dépité à sa potion, dont le résultat était pourtant honorable. Mais il fallait mériter les compliments de Mrs Avsenik. Elle soupira et son regard se dirigea vers la fenêtre. Pour des soucis de sécurité et afin que les émanations de gaz n'enfument pas tout le château, la salle de préparation avait été placée dans la plus haute tour de Durmstrang.— Ça va, Vilma ? se soucia Emeric, qui faisait tourner la grosse cuiller en bois dans sa potion à l'aide de sa baguette magique.
— Je crois que Sigrid me manque... avoua-t-elle. Son caractère de merde me manque aussi.Cela éveilla un sourire amusé sur les lèvres d'Emeric, qui ne s'en laissa pas distraire pour autant. Plus loin, Mrs Asvenik dépréciait le résultat d'un autre élève, avant de faire jeter le contenu de son chaudron par la fenêtre d'un coup de baguette magique. Ceci, évidemment, sans s'inquiéter si quelqu'un passait en-dessous ! Ainsi, un côté de la tour était peinte des différents échecs du cours de potions.
— Et toi ? Tes amis te manquent ? lui demanda Vilma, qui tenta tant bien que mal d'améliorer son élixir éternel.
— Oui, évidemment. Mais je n'aurais que plus de plaisir de les retrouver en mai.
— En mai ? réagit-elle. Tu pars en mai ?
— J'ai mes BUSES à passer à Poudlard, en juin. Je ne pourrai pas rester là.
— C'est dans trois mois... ! Même un peu moins ! Déjà ?!
— Eh oui... !
— Ça me fait tellement bizarre. J'ai l'impression que c'était hier le jour où je t'ai agressé dans le bateau, Bäumchen !Emeric grimaça au souvenir de cette clé de bras. Pourtant, il répondit :
— Si jamais on peut négocier... vous pourrez me raccompagner dans le bateau. Et comme ça, vous pourrez ramener Sigrid au retour.
— Tu veux dire...Vilma avait stoppé ses gestes, des étoiles dans les yeux. Emeric crut un instant qu'elle allait s'émerveiller de pouvoir admirer Poudlard de ses propres yeux.
— ... qu'on aura le bateau pour nous tous seuls ?! C'est génial ! Je suis sûre que Sven acceptera que je monte sur le mât quand on arrivera là-bas !
— Ne change jamais, Vilma, marmonna Emeric, amusé par son esprit d'enfant.
— T'as dit quoi ?
— Non rien.Ils s'accordèrent quelques minutes de pause dans leur conversation, le temps d'avancer un peu sur la préparation de leurs potions respectives.
— Je suis sûr que Sigrid aussi sera contente de vous retrouver.
— Oh que oui ! Elle n'est pas du genre à s'intégrer... ! Je me demande vraiment si elle s'est fait des amis à Poudlard. Ça m'étonnerait d'elle.
— Comment tu l'as connue, alors ?
— Par Lyov ?
— Ah bon ?
— Dans ses premières années, expliqua Vilma, Sigrid était une petite fille très renfermée. Très fière d'elle malgré tout. À cause de cette histoire de Volvä, tout ça, tout ça... Il n'y avait que quelqu'un d'aussi orgueilleux qu'elle, quelqu'un comme Lyov, qui pouvait l'approcher. Et moi...
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Sum Presentaliter Absens in Remota
FanfictionLe jeune Emeric Beckett ne peut plus vivre à Poudlard ; il ne supporte plus de voir sa jolie Kate se complaire dans les bras d'un autre. Il décide de profiter d'un échange scolaire pour passer un an à Durmstrang, là où les faiblesses n'ont pas leur...