Un son assourdissant me réveille. J'ouvre les yeux et remarque qu'il fait encore nuit. Dans le noir de la pièce, j'ai du mal à distinguer l'endroit où je me trouve. C'est en me redressant et en constatant un bruit de grincement provenant du lit sur lequel je me trouve, que je comprends qu'il s'agit du mien et que je suis donc dans ma chambre. Comment j'y ai atterri, est pour moi un mystère, mais je suis chez moi et cela me rassure.
Je me lève, mais les murs de ma chambre semblent se mouvoir... Non, à dire vrai il s'agit de ma tête qui tourne. J'ai l'impression d'être dans un de ces manèges à sensations fortes contre mon grès. Il ne manquerait plus que l'envie de vomir et on s'y croirait. Soudain, un mal de tête fulgurant m'assaillit. La douleur passant de mes tempes jusqu'au haut de mon crâne me paralyse. Je m'assoie un instant sur mon lit, le temps que tout cela me passe. A ce moment, j'entends la voix de ma mère raisonné au bas de l'escalier. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'elle dit, sa voix semblant faire des vas et viens au rez-de-chaussée. Comme si elle faisait les 100 pas du salon en passant par la cuisine.
J'essaye de me relever de mon lit, mais mon mal de tête associé à des douleurs musculaires, certainement dû à l'entraînement de tout à l'heure, me stoppent dans mon élan. Je prie pour que ce mal de tête incessant s'en aille. En somme, c'est comme si j'avais la tête comme une pastèque après m'être pris une cuite monumentale la veille. Une horreur...
Je me rends compte qu'une voix presque familière accompagne celle de ma mère. Je me souviens. Ça doit être « elle », la fille qui était dans mon salon et qui est venue me voir afin que je l'accompagne à la soirée de Maylia. Hope. En pensant à cela, je regarde mon réveil et m'aperçois qu'il est déjà 19h30. Il faut absolument que je me lève et que je me dépêche. Il est hors de question que je rate la soirée de ma vie avec la belle Lydia à cause d'un maudit mal de tête venu de je ne sais où !
La sonnette retentit. Je pense que ce doit être Liam. C'est avec lui que je me rends à la fête. Je me demande bien quel genre de tête il va faire en découvrant l'invité surprise qui va s'y rendre avec nous...
Je me lève afin avec difficulté. Les membres lourds et la tête encore un peu chancelante je me retrouve vite les fesses à terre, causant un vacarme qui ne passe pas inaperçu auprès des autres personnes présentes dans ma maison.
J'entends déjà ma mère se précipiter à l'étage comme une maman lionne prête à bondir pour sauver ses petits.
Elle ouvre la porte de ma chambre affolée :
- DYLAN MON CŒUR ! S'écrit-elle. Elle reprend son souffle après avoir monté les marches des escaliers 4 à 4. Tu vas bien ? Demande-t-elle encore un peu essoufflée.
Sa voix me martèle la tête. Je lui fais signe de baisser d'un ton à l'aide de mes mains, n'ayant pas la force de parler et ayant crainte que ma propre voix ne m'assène le coup fatal.
Ma mère me relève délicatement du sol, prenant soin de me maintenir la tête, comprenant d'un simple regard que celle-ci me fait souffrir. Les mains douces et chaudes de ma mère sont toujours un bonheur indéfinissable. Elles me font penser à un feu de cheminée un soir de décembre glacial. Réconfortant, chaleureux et vital. Comme quoi, on se sent toujours bien dans les bras de nos parents chéris...
- Oh mec ! Liam entre dans ma chambre, l'air inquiet. Ça va ?!
Mon champ de vision s'est rétrécit, sûrement à cause de mes maux de tête. Je ne vois qu'une seule personne face à moi. Hope se tient sur le palier de ma chambre. Ses yeux sont toujours aussi fascinants. Je perçois dans son regard une pointe d'inquiétude mêlée à de la tristesse pleine de compassion me concernant. Cette fille est tellement belle, qu'elle parvient à chaque fois à me faire oublier le monde qui m'entoure. C'en est démentiel...
- Tu veux que je t'aide à t'assoir sur ton lit ? me demande ma mère.
Je retrouve peu à peu mes esprits, ma vue semble retrouver ses pleine capacités. Je vois le visage paniqué de ma mère. Dans ces moments là, c'est comme si elle prenait 20 ans. Tout son visage se crispe, laissant apparaître des rides jusque-là inconnues. Quelles fascinantes personnes ces mamans. Elles peuvent nous pourrir le quotidien après avoir lue nos bulletins de notes catastrophiques, nous aimer de manière inconditionnelle et se faire un sang d'encre pour nous, le tout sans transition. C'est là que je sais que j'aime ma mère plus que tout en ce bas monde...
Je parviens à me relever seul, fixé de façon soutenue par les regards de ma mère, Liam et Hope. Je me sens presque gêné.
- Ça va mieux, ne vous inquiétez pas, dis-je la bouche un peu sèche. Et en effet, mes maux de tête s'amoindrissent au fur et à mesure que je regarde Hope. Comme si elle avait la faculté de guérir les gens de son simple regard enchanteresse.
- Je vais téléphoner au Docteur Malien, dit ma mère sortant dans la seconde même son portable de la poche arrière de son pantalon, avec un air déterminé.
Je l'arrête net !
- Non ça va maman ! Pas besoin de l'appeler, j'ai vais déjà beaucoup mieux. Je pense que l'entraînement a été un peu rude aujourd'hui et n'ayant pas mangé grand-chose, je pense que ça a joué beaucoup sur ma forme. Je suis désolé de vous avoir inquiétés autant.
Je ne voulais pour rien au monde voir le Docteur Malien. Une petite femme très âgée ressemblant trait pour trait au professeur McGonagall, dans la célèbre saga des Harry Potter. Seulement le Docteur Malien n'a rien du professeur protecteur et empathique. Au contraire, on pourrait presque croire que celle-ci prend un malin plaisir à nous ausculter de manière peur délicate avec son vieux matériel obsolète, datant d'avant ma naissance. Je soupçonne même deux ou trois affaires de sa panoplie de médecin « généraliste d'avant-guerre » de provenir d'une époque antérieure à celle de ma mère. Cette femme m'angoisse et me fait peur. De plus, ce soir c'est la soirée du siècle et rien n'y personne ne me fera rater ça !
- Tu es vraiment sûr que ça va mieux ? Me voyant reprendre des couleurs celle-ci voit les rides de son visage inquiet disparaître doucement.
- Oui maman, je suis certain que ça mieux. Puis si s'avère que cela me reprend, je me rendrai moi-même à l'hôpital si cela peut te rassurer. D'accord ?
Elle semble réfléchir...
- Hum... Bon d'accord. Je te fais confiance et je ne te pense pas stupide au point de te laisser dépérir si quelque chose n'allait pas.
Elle se tourne vers Liam qu'elle n'avait même pas remarqué :
- Désolée mon enfant, je ne t'avais pas vu. Faut dire que mon fils me cause toujours du souci. Que nous vaut ta visite ce soir ?
Liam, surpris et croyant que ma mère était au courant pour la soirée, me lance un regard interrogateur.
- Il est là pour nous amener à la soirée maman, dis-je à ma mère.
Celle-ci, mécontente, se tourne vers moi et me lance un regard noir voire effrayant. Il faut savoir que ma mère déteste ce genre de soirée. Elle pense sincèrement que ces fêtes organisées sont synonymes de débauches et d'irresponsabilités. Alors si on ajoute à cela mon petit malaise, alors on peut carrément dire que ma mère est sur le point de nous faire une attaque...
Je lui lance donc, avec conviction et fermeté :
- Je vais très bien maman ! Donc sois rassurée et... Voilà que je me mets à bégayer. Je ne trouve plus mes mots. Conviction et fermeté... C'est loupé ! Encore une crise de panique. Mais pourquoi ?!
Liam voyant mon désarroi, vient à mon aide :
- Madame, il est simplement épuisé par l'entraînement. Une bonne douche, un jus fruits et une excellente surveillance l'aideront à se sentir mieux. Il survivra, dit-il avec humour, chose qui ne fait absolument pas rire ma mère. Il reprend donc avec sérieux :
- Et soyez sans craintes, nous veillerons sur lui. Au premier coup dur nous l'emmènerons à l'hôpital si nécessaire.
Ma mère se tourne vers Hope, snobant totalement Liam apparemment vexé d'avoir aussi peu d'attention de la part de ma mère :
- Hope, j'aimerais que tu restes avec lui s'il te plaît. Je me sentirai mieux te sachant à ses côtés.
Hope me regarde, comme pour chercher mon approbation à cette requête. Ne voyant aucune réaction négative de ma part, celle-ci se tourne vers ma mère et dit oui d'un simple signe de la tête.
Ma mère, comme soulager, accepte donc que j'aille à cette soirée, même si elle continue de grimacer de mécontentement, la présence de Hope semble lui suggérer qu'elle ne doit pas s'inquiéter de façon aussi exagérée. Cette fille a le don de calmer les mœurs sans dire un mot, j'en reste pantois... Etrangement, j'ai le pressentiment que cette soirée va donner lieu à un bouleversement majeur dans mon quotidien... Pourquoi se ressenti ? Je ne saurais l'expliquer...
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GHOST
RomanceVous êtes vous déjà demandé si un homme ordinaire, fade, discret que vous croiseriez au détour d'un chemin ou dans votre entourage pourrait avoir une histoire d'amour à raconter ?A priori non ! Comment un homme ordinaire pourrait-il avoir une histo...