Je regarde le plafond de ma chambre. Cette chambre qui a vu mes premières bêtises naître. La première fois où je lui ai demandé de devenir mon amie pour la vie...- DYLAN, LES DEMENAGEURS SONT LA. Ma mère qui crie du bas des escaliers.
Dans ma tête je lui réponds, mais en réalité je ne dis rien et me lève de mon lit sur lequel j'étais assis.
J'arrive dans la cuisine et je vois Annie.
- Bonjour mon beau.
Annie a une tasse de thé à la main. Elle me sourit.
- Comment vas-tu ce matin mon chou ?
Je la regarde, sans dire un mot. Je ne comprends pas pourquoi ils sont tous si contents de partir, car moi je ne peux pas concevoir de partir loin « d'elle »...
- Je vais bien, merci.
Je ne peux pas lui dire que je vais très mal à l'idée de quitter la fille qui fait le bonheur de mes journées et grâce à qui je parviens à sourire.
Annie est ma grand-mère maternelle, elle ressemble à ma mère. Toutes les deux sont blondes avec de jolis yeux couleur noisette. Elles ont le même petit nez arrondi et la même bouche pulpeuse. Elles sont aussi très grandes avec de longues jambes interminables. Ma grand-mère devait être incroyablement belle dans sa jeunesse, comme ma mère. Annie est souvent vêtue de robes à fleurs. D'ailleurs, elle a des fleurs absolument partout. Elle va même jusqu'à mettre des couronnes de fleurs sur sa tête, ce qui je dois l'admettre, rend sa belle chevelure dorée encore plus jolie. Le style « peace and love », voilà comment je décrirais ma grand-mère. Quant à ma mère, c'est tout son opposé côté vestimentaire. Tailleur coupé droit, maquillage impeccable et coupe au carré. Rien ne dépasse. Pour ce qui est du regard, elle a les mêmes yeux que son père hormis la couleur. Mon grand-père rien avoir avec ma mère. C'est un tout petit homme aux cheveux grisonnant et aux yeux d'un magnifique bleu azur. C'est d'ailleurs le grand regret de ma mère, de ne pas avoir hérité des yeux de son père. Concernant mon père, je ne saurais le décrire. Je ne l'ai jamais connu ainsi que sa famille... Je suppose que je dois un peu lui ressembler. Je mesure 1,80 m, j'ai les mêmes yeux couleur noisette que ma mère, mais mon visage à des traits assez disgracieux et épais. Physiquement, je suis loin d'avoir un corps d'athlète. On pourrait même aller jusqu'à dire que j'ai un corps de lâche. Je pèse 68kg, c'est dire si mon poids est égal à ma taille... Je ne suis pas du genre à me soucier des détails, c'est ce qui fait que je me sens bien dans ma peau et ça se ressent sur mon style vestimentaire. Je ne suis pas négligé, mais je ne fais aucun effort pour être « fashion » ou « stylé » comme diraient les autres élèves de mon lycée. Un jean, un t-shirt, une paire de baskets. C'est ça mon quotidien vestimentaire. Un look décontracté.
A côté de ça, je vis avec ma mère et mes grands-parents à Beacon Hills. Une petite ville avec ses banlieues calmes et ses quartiers chics. La plupart des résidents sont des familles « parfaites ». Des modèles de réussite. Un papa homme d'affaire, une mère pouvant être mannequin et des enfants prodiges aux bulletins de notes irréprochables. Malgré cette touche d'hypocrisie, cette ville est pleine de vie et de charme. J'aime me balader dans ses rues à l'architecture Victorienne et où le soleil brille 320 jours par an. Surtout en compagnie « d'elle »...- Dylan, tu as mis du temps pour descendre, me dit ma mère qui venait d'entrer dans la cuisine en me regardant froidement.
- Je suis désolé.
Je regarde mon bol de lait et repris en lui disant :
- Il faudrait que je la voie avant que l'on parte. Je ne lui ai pas dit...
Ma mère me regarde sans rien dire. Ce silence me pousse à quitter la cuisine. Je décide de regagner ma chambre et d'aller m'habiller.
C'est alors qu'une phrase parvient à s'échapper de ses lèvres :- Dylan, elle ne sera pas toujours là pour toi.
Je la regarde d'un air méfiant et lui dit :
- Que veux-tu dire par « elle ne sera pas toujours là pour toi » ? Les bras croisés sur ma poitrine, comme pour la défier. Ma mère prend mon bol de lait et se dirige vers l'évier, sans répondre à ma question.
Je monte les escaliers menant à ma chambre deux par deux, énervé à cause des propos de ma mère toujours évasifs au sujet « d'elle ». Mais il faut que je la voie avant de partir. Il faut que je lui dise...
J'arrive devant le lycée. « Elle » est là, dans sa robe d'enfant. Ses cheveux longs noirs, ses yeux vert jade, son visage aux traits fins et doux sont toujours aussi beaux. Le nez plongé dans un livre, qu'elle semble apprécié, elle lève soudain la tête, comme ayant senti ma présence et se dirige vers moi en courant.
- Dylan ! Tu es enfin là ! Me dit-elle en me serrant dans ses bras.
- Oui je suis là... Je voudrais que ce moment dur toute l'éternité, me dis-je dans ma tête... Je dois te parler de quelque chose d'important.
Je n'ose pas la regarder.
- Que se passe-t-il Dylan ?
- Je... Je... Pourquoi les mots ne viennent pas ? Je n'arrive pas à lui dire que je pars définitivement de Beacon Hills... Que je pars définitivement loin d'elle...
- Dylan, dis-moi ce qui ne va pas.
Elle me regarde, avec un air inquiet, comme si la fin du monde approchait.
- Je... Je quitte Beacon Hills !Elle baisse la tête, comme abattue. Secouant la tête de droite à gauche comme pour dire non. Elle relève sa tête et me regarde, les yeux plein de larmes.
- Dylan, tu ne peux pas me faire ça. Tu m'avais promis d'être toujours à mes côtés. De rester auprès de moi... Me dit-elle avec une voix à peine perceptible, masquée par la tristesse.
Je reste planté devant elle, ne sachant que faire ni quoi lui répondre. Cela me rend encore plus triste de la voir dans cet état. Je m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras, mais ses deux mains se posent sur ma poitrine pour me tenir éloigné.
- NON, NE ME TOUCHE PAS ! me dit-elle soudain avec rage et part sens que je n'ai pu dire un mot de plus.
Je suis planté là, seul, le lycée derrière moi, mais surtout « Hope » derrière moi... Cette simple pensée me brise en mille morceaux. Je ne peux rien faire et décide de rentrer chez moi.
Devant la maison, les camions de déménagements sont déjà chargés. Ma mère au loin me fait signe. J'arrive devant elle dans une allure lente et dépitée.- Dylan, tu as vu Hope ?
Une question inutile, qu'elle me pose sans attendre de réponse de ma part. Et continue :- Fiston, il faudrait que tu prennes ce sac avec toi dans la voiture et le mette à tes pieds, il n'y a plus de place dans le coffre.
Elle ramasse le sac et me le donne. Je le laisse tomber par terre. Elle me regarde fixement avec colère. Je soutiens son regard avec mépris. Elle abandonne et part sans se retourner...
Mon grand-père arrive derrière moi et me donne une frappe sur l'épaule.
- Hey Dydy, tu fais quoi ?
- Pas grand-chose.
Je regarde le sac que m'avait tendu ma mère. Je ne comprends pas la réaction de Hope. Je voudrais qu'elle comprenne que je n'y suis pour rien, que je ne veux pas être loin d'elle...
Je connais Hope que depuis 5 ans, mais j'ai l'impression de la connaitre depuis toujours. Je me remémore la première fois que je l'ai vue. Et si seulement, je ne l'avais jamais rencontrée...
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GHOST
RomanceVous êtes vous déjà demandé si un homme ordinaire, fade, discret que vous croiseriez au détour d'un chemin ou dans votre entourage pourrait avoir une histoire d'amour à raconter ?A priori non ! Comment un homme ordinaire pourrait-il avoir une histo...