Pantin [BoyxBoy] ✔

I

Vous êtes vous déjà demandés si, nous n'étions pas que de simples marionnettes, dirigées par quelque chose d'encore plus puissant que ce que nous sommes persuadés d'être ?

Bien sûr, je ne veux pas parler du cas où vous avez un patron et qu'il vous traite comme un moins que rien, sous prétexte que vous êtes payés.

Je ne parle pas non plus du fait que certains, croyants en Dieu, pensent que c'est lui qui dicte toutes nos vies.

Non, bien entendu, je vois la chose autrement.

Par exemple, lorsqu'un enfant joue avec une maison de poupées, il leur invente une vie, il les dirige, il en fait ce qu'il en veut.

Il en est le Maître.

Posez-vous la question.

Et si nous n'étions que de simples pions dirigés par quelqu'un pour qui nous ne sommes que des poupées, comment réagiriez-vous ?

Je vous parais peut-être paranoïaque ou complètement dément mais je ne vous en veux pas si vous pensez cela de moi.

Car tout le monde le pense et, c'est bien pour ça que je me retrouve actuellement dans un hôpital psychiatrique.

Non mais sincèrement, posez-vous la question.

Quelle serait votre réaction ?

Vous laisseriez vous faire ?

Ou alors, feriez-vous en sorte d'agir réellement de votre propre chef ?

J'ai toujours eu au fond de moi, l'impression de ne pas être libre de mes mouvements, de ne pas être libre de façon mon destin comme je le veux.

« Tu sais Wynaël, ton destin était tout tracé bien avant ta naissance. Tu ne pourras pas le changer. »

C'étaient les mots que me répétais inlassablement ma grand-mère, quand j'étais petit.

Mais pourtant..Comme nous faisons ce que nous voulons, nous pouvons modifier notre destin, n'est-ce pas ?

Mon médecin dit que la question que je me pose est une peur d'enfance, comparable au fait que, enfant, nous ne nous imaginons pas mourir et que lorsque nous tentons de l'imaginer, un sentiment de peur nous transperce.

C'est une peur toute bête de l'inconnu que nous ressentons tous un jour.

Mais, je ne vois pas en quoi, le fait d'avoir la sensation d'être contrôlé comme une marionnette, par une entité supérieure, est comparable au fait d'avoir peur de mourir.

Bien entendu, je lui ai dit et, il m'a tout simplement répondu que cette sensation que j'éprouvais, était due au fait que, enfant, mes parents me surprotégeaient trop, dictant ainsi la conduite que je devais prendre.

Je lui ai alors répondu que je ne comprenais pas pourquoi j'avais toujours eu cette forte sensation, étant donné que mes parents étaient tous deux décédés il y a plusieurs années dans un crash d'avion et que, par conséquent, ils n'étaient plus là depuis un bout de temps pour me dicter la bonne conduite à adopter.

Et il a soupiré, me regardant comme un cas désespéré, qui allait finir sa vie sa vie interné dans la section « Dérangés mentaux », de cet hôpital.

Je ne suis pas stupide et loin de là même, au vue des résultats de Q.I que j'ai obtenu à mon entrée dans cet hôpital.

Je ne comprends pas ce besoin qu'ont les médecins de toujours vouloir mettre un nom sur tel ou tel comportement.

C'est aussi vital pour eux que ça l'est pour moi de vouloir prouver que ce que je ressens n'est pas dû à tels ou tels dérangements psychiques.

Hier, j'ai enfin une réponse qui pourrait, peut-être, emmener un semblant de réponse à ce qui me tracasse, comme me le rappelle souvent celui qui se veut être mon médecin -Quand ça l'arrange, bien entendu.-.

Il y a quelques jours, alors que je zonais pour la énième fois de la nuit sur le Tchat d'un forum qui répondait un minimum à mes attentes -Un forum d'illuminés comme le dirait ma grand-mère.-, un message s'est affiché alors que j'étais le seul en ligne.

« N'en avez-vous pas marre d'avoir les membres reliés par des ficelles, à une structure qui est, selon certains, imaginaire ? »

Je me rappelle que j'ai mis un certain temps à réaliser ce qui était écrit, d'autant plus que quelques secondes après, d'autres personne se sont connectées et se sont mises à parler d'un sujet qui n'avait aucun rapport avec ce message.

Il semblait être là, au milieu du Tchat, comme un message fantôme, uniquement visible pour moi.

J'ai pu, de justesse, par une grosse impulsion de dernière minute, cliquer sur le pseudo de la personne qui avait postée ce message, avant que les autres messages ne prennent sa place et ne l'efface complètement du Tchat.

J'ai fixé longtemps le profil de cette personne, sans que rien de cohérent ne passe par mon esprit.

Je n'y appris rien de vraiment intéressant, il n'y avait que sa date de naissance, qui me fit comprendre qu'il était dans la même tranche d'âge que la mienne.

Avant de fermer la page, légèrement déçu, je trouvais son adresse mail dans un coin et je me dépêchais de la copier-coller dans un nouveau mail avant de rester planté devant celui-ci, n'ayant aucune idée de ce que je pouvais bien y écrire.

Que pouvais-je bien lui écrire à ce Ellen ?

Depuis quelques temps, en plus de commencer à écrire un journal -Une idée stupide de ma grand-mère, bien évidemment.-, j'essaye de me procurer comme je peux, des revues scientifiques parlant des agissements connus du cerveau.

Je sais bien que la science n'a pas encore assez avancée pour comprendre le fonctionnement total du cerveau -Et je doute que ça arrive un jour.- mais je veux prouver à ces médecins, qu'avec les découvertes faites jusqu'à maintenant, il n'y a rien qui appuie les hypothèses et même les affirmations qu'ils posent sur mon cas.

Mon entourage me fournit tout ce dont j'ai besoin, pensant que ça va calmer mon obsession.

Je vois bien qu'ils ont tous pitiés de moi, même s'ils font semblant que ce n'est pas le cas.

Pour eux, je ne suis qu'une bête curieuse, avec un cerveau qui dégénère et qui va servir de rat de laboratoire pour la science, après sa mort.

Je suis parfaitement lucide et, je ne demande qu'une chose, trouver la réponse à la question que je me pose depuis tellement de temps.

Bien qu'au fond de moi, il est évident que ce que j'écris à l'heure actuelle, n'est pas l'objet de ma propre volonté mais plutôt de celle de l'entité supérieure qui se fait un plaisir de me voir tourner en bourrique.

Pour moi, nous, êtres humains, ne sommes que de simples jouets façonnés par l'envie des autres.