Il y a peu, je me suis mis à lire des revues classées dans le coin 'ésotérique' dans les tabac-presses.
Lire quelque chose qui regroupe des choses que la science n'arrive pas à expliquer, me fait me sentir bien car au final, c'est ce que je ressens, dans un sens.
Je suis un cas non explicable.
Bien que ce sont surtout mes croyances qui sont inexplicables, selon un grand pourcentage de la population, j'en suis certain.
J'essaye d'y trouver, ne serait-ce qu'une petite chose, qui prouverait que je ne suis pas le seul à ressentir ça.
Et surtout à le croire.
Suite à un article, dans l'une des nombreuses revues dans lequel je me perds chaque jour, j'ai découvert un forum où des gens exposent ouvertement leur point de vue par rapport à plusieurs sujets, non explicables par la science, bien entendu.
Lorsque je n'ai pas le nez plongé dans une revue, j'y passe autant de temps que possible, lisant tous les nouveaux sujets, essayant d'analyser toutes les informations pour construire ma propre réponse à ma problématique -Si s'en est réellement une, bien entendu.-.
Mais je n'ai rien trouvé de réellement concret qui me permette d'avancer assez pour que je sois un minimum satisfait.
Bien au contraire, j'ai l'impression que je m'enfonce de plus en plus dans l'irréalisme.
Ma grand-mère, qui jusque-là, était la dernière personne de mon entourage à essayer de m'aider à 'aller mieux', a fini par laisser tomber.
Je l'ai surprise, un jour, au téléphone avec ce qui me semblait être ma tante.
Pour elle, je ne suis rien de plus qu'une épave, empoisonnée jusqu'au moindre boulon par le poison du démon.
Tant et si bien que même le plus puissant des exorcismes ne pourrait pas me sauver.
Je peux avouer sans me tromper -Et avec la certitude que ces mots sont dis de ma propre volonté.-, que ces mots m'ont fait mal.
Et ce même si elle avait l'air d'une fanatique à prononcer ces mots sans réel sans à mon goût.
Je me suis sentis trahi et j'ai fais -Stupidement.-, la seule chose que je sais réellement faire.
Me renfermer sur moi-même.
Chaque seconde un peu plus.
Je ne suis sorti de ma chambre que pour manger et prendre ces foutus médicaments avant de remonter et de me planter sur le chat du forum, prenant part aux discussions qui trouvaient grâce à mes yeux.
Celles ayant un minimum de sens.
Bien que je ne me pense plus capable de savoir ce qui, actuellement, a réellement du sens.
Je ne sais même plus si ce que j'écris en a.
Ma grand-mère -Bien que j'ai la cruelle envie de lui affubler un autre nom.-, m'appelant pour le dîner du soir m'a subitement fait reprendre conscience et, pour la première fois, j'ai eu peur.
Peur de ce que j'étais devenu.
J'ai lentement mangé, chassant les petites pensées parasites et désordonnées qui me traversaient l'esprit et je suis retourné me coucher, espérant me réveiller dans un autre monde.
Le monde réel.
A mon réveil, je me suis précipité sur ma boîte mail et j'ai cliqué sur mes messages envoyés.
Et là, j'ai eu la preuve.
La preuve que je ne rêvais pas.
Ce message que j'avais tapé était bien là et même pire, dans la boîte de réception, se trouvait une réponse.
Mon humeur a changé radicalement et je me suis mis à cliquer frénétiquement sur le message -Qui comme par hasard, mettait un temps fou à s'ouvrir. Mais était-ce réel ?-.
« Gare d'Anvin à dix-huit heure. Demain soir. Je t'attendrais. »
J'étais véritablement déconnecté de la réalité.
Si bien que je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais monté dans ce train, allant vers une ville au nom totalement inconnu, pour voir quelqu'un que je ne connaissais absolument pas.
Mais étrangement, je ne ressentais aucune angoisse vis-à-vis de cela, quand bien même je pouvais tomber sur un psychopathe, qui me séquestrerais jusqu'à la fin de mes jours.
Après tout, je n'avais plus rien à perdre.
La raison me diriez-vous, bien entendu, la raison.
Il y avait une chance pour que je perdre la raison.
Mais, en cet instant, je ne l'avais déjà plus.

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Pantin [BoyxBoy] ✔
Mystère / ThrillerRappelez-vous. Quels étaient vos peurs et vos questionnements lorsque vous étiez enfant ? Wynaël est à l'aube de l'âge adulte mais n'a jamais pu se départir de ses doutes, qui l'ont peu à peu jeté hors de la normalité imposée par la société. Il ne s...